
Fil d'Ariane
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C’est aujourd’hui, lundi 27 novembre, que le Conseil d’administration de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE) doit étudier le budget 2018. Or, c’est bien l’AEFE qui, grâce aux dotations délivrées par l’Etat français, subventionne ces établissements scolaires.
Sauf que cette année, la situation est devenue plus difficile. Les organisations syndicales SNES-FSU, SNUipp-FSU, UNSA-Education, Sgen-CFDT ainsi que l’Association des Français de l’étranger (ADFE) dénoncent le « coup brutal porté à l’Etablissement public » avec l’annulation en juillet dernier de « 33 millions d’euros de crédits sur le budget 2017 en cours ». Un coupe confirmée dans un communiqué par le ministère des Affaires étrangères. Elles ont appelé à la grève ce lundi 27 novembre 2017 :
L'AEFE en danger: tous en grève dans le réseau @aefeinfo le 27 novembre, jour du Conseil d'administration! @SnuippHdf @snepfsu @SNUippFSUMaroc https://t.co/H70OKkGSt5
— SNES HDF (@sneshdf) November 20, 2017
Pesonels en grève : Lycée Lyautey- Casablanca. pic.twitter.com/lBZfiVw6cd
— snesmaroc (@snesmaroc) November 27, 2017
Le mouvement a été bien suivi, selon les informations recueillies partout dans le monde par nos confrères de l'AFP. Plus de 80% de grévistes à Vienne et aux Pays-Bas, 57% à Tokyo, plus de trois quarts des professeurs à Pékin et un tiers de l'effectif à Nairobi. Des établissements où "les mouvement de grève sont rares", confiait les responsables syndicaux.
Selon les chiffres délivrés par le site de l'AEFE, l'Etat français a octroyé à l'agence une subvention de 402 millions d'euros en 2015 pour financer l’activité des établissements.
Pour les principaux syndicats d’enseignants, la coupe de crédits du mois de juillet représenterait aujourd'hui près de 10% du budget de l’AEFE et contraint l’agence « à prévoir la suppression sur les trois ans à venir de plus de 500 postes d’enseignants titulaires, soit 8 % des effectifs actuels. »
Outre ces suppressions de postes et la crainte de voir des filières disparaître, les syndicats redoutent aussi davantage de « déconventionnement » d’établissements « conduisant à une privatisation encore plus grande du réseau ».
Ce réseau compte aujourd’hui 492 établissements scolaires présents dans 137 pays. 74 de ces établissements sont gérés directement par l’Agence quand les autres, conventionnés (153 établissements) ou partenaires (265 établissements), sont gérés par des association de droit privé. Tous sont homologués par l’Education nationale.
Pour 2017-2018, 350 000 élèves sont scolarisés dans ces établissements. Parmi eux, 60 % sont étrangers et 40 % français.
Les syndicats d’enseignants réclament le retour des crédits annulés l’été dernier rappelant que « l’Établissement public, outil majeur de la diplomatie d’influence de la France, fait depuis 27 ans la preuve de son excellence. Financée aujourd’hui en majeure partie par les familles, et c’est bien là que le bât blesse quand il s’agit des missions de service public, l’Agence devrait pouvoir compter sur une dotation à hauteur de ses nécessités, que pouvait laisser espérer la priorité à l’éducation affirmée par le gouvernement. »
Il est vrai que le président français Emmanuel Macron - élu avec 90% des voix par les Français de l’étranger - avait souligné dans son programme la nécessité d’ouvrir davantage d’établissements scolaires français à l’étranger.
Dans son discours du 2 octobre 2017, le président Macron réaffirmait devant les représentants de l’assemblée des Français de l’étranger (AFE) que « les crédits de l’AEFE seront préservés à partir de 2018 ». Il ajoute un peu plus loin qu’il n’est pas « crédible » de miser sur une « France à l’étranger qui compagne celles et ceux qui y vivent (…) et de ne pas s’en donner les moyens ».
Cela passe aussi selon les propositions du président dans son programme par l’embauche de professeurs locaux et du développement de solutions numériques grâce aux cours en ligne , le MOOC.
Le Conseil d’administration de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE) dira ce qu’il en sera du budget à venir et de l’avenir de ce réseau.