Fil d'Ariane
Il serait inexact de dire que l'outrage a laissé totalement insensible le gouvernement français. Le secrétaire d’État à la francophonie André Vallini s'en était indigné, bien seul, il y a quelques semaines. « Au moment où nous défendons la place du français dans les institutions internationales et notamment européennes, au moment où nous mobilisons tous nos moyens pour son rayonnement dans le monde, (...) il est incompréhensible que lors de deux grands événements populaires, la langue française baisse pavillon ! », avait estimé André Vallini qui concluait «de grâce, ne marquons pas contre notre camp ! »
C'est très curieusement la ministre de la culture Audrey Azoulay qui se charge aujourd'hui de remettre à sa place son implicitement ringard collègue de gouvernement. « On est dans une compétition internationale, européenne qui se déroule en France sous les yeux du monde », a rétorqué sur la chaîne de télévision France 2 celle qui occupe le siège d'André Malraux. C'est le « choix de l'UEFA, (le) choix des fédérations », a-t-elle ajouté, précisant « David Guetta est un grand artiste français, il nous représente magnifiquement à travers le monde et on doit lui en être reconnaissant ».
Dans son interview sur France 2, Mme Azoulay a mis en avant « des événements culturels qui feront plaisir à la francophonie, plaisir à la culture française ». Elle a cité à titre d'exemple « des joutes d'improvisation théâtrales (..) entre de jeunes joueurs de clubs de foot ».
Par ailleurs, « les musées seront gratuits pour les moins de 26 ans dans les villes hôtes » et lors d'« un grand +opéraoké+ au Champ-de-mars le 18 juin, on pourra chanter les grands airs d'opéra avec des milliers d'amateurs », a encore indiqué la ministre, sans marque particulière d'humour.