Dans la nuit du jeudi à vendredi, les Etats-Unis ont frappé une base aérienne du régime syrien. C’est, comme l’a affirmé le président Trump, la réponse de Washington à l’attaque chimique de mardi dans une province rebelle. Politologue et spécialiste du renseignement, Pierre Conesa analyse cette initiative américaine et ses conséquences.
De nombreux observateurs avisés s'accordent à dire que cette frappe "sans intérêt stratégique sur le terrain" est une façon pour Donald Trump d'affirmer "qu'il reste le chef" après deux échecs cuisants. il n'a pas réussi à enterrer l'Obama care et son décret anti-migrants a été retoquée.
Pierre Conesa est du même avis et ajoute que "quand il s'agit d'Assad et de Trump on n'est pas tout à fait dans la rationalité".
"Dans une guerre qui est aussi complexe où tous les belligérants ont des intérêts contradictoires, [les Américains] sont obligés de faire des actions coup de poing mais ne sont pas prêts à s'investir. Les Américains peuvent frapper mais ils n’ont pas de solution politique", explique-t-il.
L'expert insiste sur le fait que cette frappe est l'exemple du "cynisme extraordinaire des occidentaux" qui ont utilisé eux-mêmes des armes chimiques ou fermé les yeux sur des attaques toxiques dans la région.
"Ils veulent donner des leçons à tout le monde mais ne font pas le retour critique sur leur politique. N’oublions pas que Georges Bush est à l’origine de de ce chaos", conclut-il.