Le G20 réuni à Buenos Aires en Argentine, a multiplié les rencontres bilatérales avec au centre de ce ballet diplomatique, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane. Manifestement, le prince saoudien est un grand ami de Vladimir Poutine, un peu moins d'Emmanuel Macron.
C'est souriant et décontracté que Mohamed Ben Salmane est arrivé à Buenos Aires. Loin d'être ostracisé, le prince saoudien s'est même retrouvé très entouré.
L'éventuel embarras de certains dirigeants de la planète à se montrer publiquement à ses côtés semble s'être évaporé devant la "realpolitik", voire la bienveillance de certains, à l'image de Vladimir Poutine dont la poignée de main et les échanges plus qu'enthousiastes avec MBS font le tour des réseaux sociaux.
Ont-ils évoqué leurs intérêts communs pour le pétrole ou les soupçons d'opérations de liquidation de dissidents à l'étranger qui les concernent tous deux ?
Rien n'a filtré.
On en sait par contre un peu plus de cet échange informel entre le président français et le prince saoudien dont quelques bribes ont été enregistré par un proche du pouvoir saoudien :
MBS : «Oui, oui ne vous inquiétez pas.»
Macron : «Je suis inquiet. Vous ne m'écoutez jamais.»
MBS : «Si, bien sûr, j'écouterai.»
Macron : « Je suis un homme de parole »
Plus mesuré que Vladimir Poutine, mais tout aussi cordial, Donald Trump a bien échangé avec MBS. Sur le fond le président américain résiste encore à son Congrès qui voudrait voir le prince saoudien rendre des comptes pour l'assassinat de Jamal Khashoggi et son rôle dans la guerre au Yémen.
Alors ce G20 argentin serait-il celui de l'absolution ? Tout dépend de Recep Tayyip Erdogan : le président turc; sans qui l'affaire n'aurait pu être révélé et qui a affirmé que l'élimination du journaliste a été ordonnée au « plus haut niveau » de la couronne saoudienne.
Mohamed Ben Salmane espère donc sur une entrevue à Buenos Aires pour clôre diplomatiquement le dossier. Mais pour l'heure, les organisateurs du sommet ont pris soin de placer les deux dirigeants à bonne distance sur la traditionnelle photo de famille. Le président Erdogan n'a pas échangé un regard avec le prince héritier au moment de prendre sa place à l'autre bout du podium...