Fil d'Ariane
D'habitude, les discussions du G7 se concluent toujours par une déclaration commune, donnant l'illusion d'une entente parfaite. Mais en 2018, au Canada, le président américain, Donald Trump a refusé de signer cette dernière, ainsi que les déclarations qu'il avait pourtant acceptées avant le sommet.
En 2017, déjà, Donald Trump avait exprimé son désaccord sur la question du climat. Quelques jours plus tard, il avait annoncé quitter l'accord de Paris.
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Un G7, à quoi cela sert ?
Au sommaire de ce sommet 2019, présidé par la France, l’égalité entre les femmes et les hommes, le Fonds international pour les victimes de violences sexuelles liées aux conflits, les partenariats avec l’Afrique, et pour le Sahel, et enfin, la Charte pour la Biodiversité.
Emmanuel Macron a annoncé aujourd’hui vouloir lancer un “Partenariat de Biarritz”, dans lequel les pays membres du G7 vont "s'engager à éliminer les discriminations" entre les femmes et les hommes, et "se battre pour de nouveaux droits et de meilleures pratiques", selon l'AFP. “Les pays du G7 et certains partenaires, des pays africains et des démocraties de bonne volonté, pourront s'engager à éliminer les discriminations qui existent encore, prendre des nouvelles lois, se battre pour de nouveaux droits et de meilleures pratiques", a indiqué le président de la République, à l'AFP.
Le Conseil consultatif du G7 pour l’égalité entre les femmes et les hommes sera présidé par les deux prix Nobel de la paix 2018, Nadia Murad, militante irakienne yézidie des droits de la personne et le professeur Denis Mukwege, gynécologue de la République Démocratique du Congo. Son Fonds international pour les victimes de violences sexuelles liées aux conflits se verra octroyé un soutien "tant politique que financier", selon l’Élysée.
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En mai dernier, l'ensemble des ministres de l'environnement du G7 s'est réuni à Metz pour signer une Charte de la biodiversité. Elle devrait être présentée pour adoption des chefs d’État et de gouvernement à Biarritz. Cette charte engage les ministres à lutter contre "l'érosion de la biodiversité au travers d'actions concrètes". De nombreuses ONG ont néanmoins déclaré que cette charte "non contraignante" ne laissait pas assez la place à l'action.
De fait, une trentaine d'organisations regroupées autour du Réseau action climat a appelé au boycott de ce G7. Emmanuel Macron a rencontré, jeudi 22 août, à Paris, certains représentant associatifs autour des sujets liés aux droits de l'Homme, à la démocratie et à la protection de l'environnement. Le (RAC) a refusé de s'y rendre, ainsi qu'à Biarritz, estimant que la baisse du nombre d’ONG accréditées est “historiquement bas”, et représente “une entrave au travail mené par la société civile”. Pour l’association, “la crise climatique et la mobilisation citoyenne devraient conduire les membres du G7 à accélérer leurs actions climatiques et à être à l’écoute de la société civile, non à entraver son travail. Ne pas répondre à l’urgence climatique serait un affront supplémentaire”.
L'actualité climatique s'invite aussi au G7, avec les feux qui détruisent l'Amazonie depuis le mois de juillet. Le porte-parole d'Angela Merkel, Steffen Seibert a déclaré à l'AFP : “les feux en Amazonie constituent une "situation d'urgence aiguë" qui doit être discutée lors du sommet du G7 ce week-end", soutenant une demande d'Emmanuel Macron en ce sens. Il a rajouté : "l'ampleur des feux sur le territoire de l'Amazonie est effrayante et menaçante, non seulement pour le Brésil et les autres pays concernés, mais pour le monde entier."
Le président Macron a d'ailleurs twitté sur le sujet : "notre maison brûle. Littéralement. L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu", utilisant au passage une photo de Loren McIntyre, qui date d'au moins 16 ans.
Notre maison brûle. Littéralement. L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C’est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence. #ActForTheAmazon pic.twitter.com/Og2SHvpR1P
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 22, 2019
Selon le ministère des Affaires Étrangères, le partenariat avec l’Afrique est une des priorités de la présidence de la France au G7. L’objectif premier est de “renforcer les liens avec les pays africains”, en développant l’entrepreneuriat, en particulier féminin. Cinq pays d’Afrique sont d'ailleurs conviés à ce sommet pour construire un partenariat économique “d’égal à égal”. Il s’agit du Burkina Faso, de l'Afrique du Sud, de l’Egypte, du Sénégal et du Rwanda. En s’alliant au G5 Sahel (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger), le G7 entend trouver une solution pour la stabilité de la région, notamment concernant la lutte contre le terrorisme.
Retrouvez le politologue Yora Dia sur le plateau du 64' à ce sujet :
L'Afrique fait de la figuration au G7