Les deux rapporteurs ont reçu de leurs gouvernements un accueil relativement froid. En Grande-Bretagne, tout semble indiquer que Cameron va
rejeter le rapport d'Heseltine (lien en anglais). En plus des mesures interventionnistes, Downing Street semble avoir du mal à reconsidérer de partager ses compétences, Heseltine réclamant de donner plus de pouvoir aux régions dans ce pays ultra-centralisé.
Pour la division de l'OCDE consacrée au développement régional, c'est pourtant dans ces collectivités territoriales que résident les leviers de croissance les plus efficaces. Sa responsable-adjointe, Claire Charbit, précise en effet que "Plus de 60% de l'investissement public en moyenne dans les pays de l'OCDE est réalisé par des structures infra-nationales". A cet égard, Heseltine préconisait de se servir des "Local entreprise partnerships", des partenariats locaux entre les pouvoirs publics et les entreprises, socles pour lui d'une croissance durable fondée sur un dialogue direct avec le cabinet ministériel. Difficile à concevoir pour le Premier ministre dont l'une des premières mesures a été de supprimer les "Regional development agencies" (agences de développement régional).
Côté français, l'accueil au rapport Gallois a aussi été plutôt prudent, les mesures proposées par l'ancien patron d'EADS remettant en question une série de promesses électorales. La hausse de la TVA, fustigée par François Hollande alors que Nicolas Sarkozy était président fait aujourd'hui partie du "pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi" présenté mercredi 7 novembre par Jean-Marc Ayrault, qui reprend une bonne partie du rapport Gallois.
Son gouvernement s'est d'ailleurs attiré de nouveaux soutiens, dont il se serait probablement bien passé. Jean-Pierre Raffarin a parlé du rapport Gallois comme d'un rapport "lucide et courageux". Jean-François Copé a quant à lui "approuvé totalement" les mesures préconisées. Valérie Pécresse, l'ex-ministre UMP du budget a elle-même appelé François Hollande "à mettre en oeuvre ce rapport". Du côté de la majorité, c'est exactement l'inverse qui s'est produit, et
de nombreuses voix se sont élevées pour critiquer le rapport Gallois.