Fil d'Ariane
Le permis d'exploration des gaz de schiste de Total sur la région de Montélimar a été abrogé, par décret, en octobre 2011 Ce permis concernait plus de 4 000 km2 dans la Drôme, l’Ardèche, l’Hérault, le Gard et le Vaucluse.
Le parlement a voté la loi sur l'interdiction de la fracturation hydraulique fin 2011, puis, en 2013, le Conseil constitutionnel a validé cette loi. Total a demandé alors l’annulation de l’abrogation de son permis de recherche de Montélimar.C'est cette annulation d'abrogation qui vient d'être acceptée par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val d'Oise).
Etrangement, ce même tribunal a refusé récemment deux permis à des entreprises, comme le rappelle José Bové dans une interview datée du 8 janvier au quotidien Libération : "Il y a une dizaine de jours, le même tribunal administratif de Cergy a rejeté une requête similaire de la société américaine Schuepbach, titulaire des permis de gaz de schiste de Nant et de Villeneuve-de-Berg. Le tribunal nous a donné raison et a définitivement abrogé les permis de cette compagnie."
Sauf que Total semble jouer sur les mots, en déclarant au tribunal administratif utiliser pour ses recherches, les "techniques qui seront alors disponibles". Le tribunal administratif, ne voyant pas la fracturation hydraulique apparaître dans la demande de Total est donc en droit d'accepter la requête du pétrolier. Mais les écologistes, José Bové en tête, estiment que "tout le monde sait qu’il n’existe pas d’autre technique disponible que la fracturation pour accéder aux hydrocarbures de schiste piégés dans la roche". Ils ne comprennent pas comment il sera possible pour Total de contourner la loi. Pourtant, certains sites spécialisés semblent avoir la réponse : les fracturations alternatives, qui utilisent un fluide autre que l’eau, ou encore de nouveaux procédés à base d'explosifs, d'arcs électriques ou thermiques…
(Extraits de l'article "Techniques alternatives à la fracturation hydraulique" sur le site Connaissances énergies)
Techniques de fracturation alternatives utilisant un fluide autre que l’eau
Le choix d’un fluide pour les techniques de fracturation implique de faire un compromis entre de nombreux paramètres de natures différentes. En effet, un tel fluide doit être :
Autres techniques de fracturation
D’autres expérimentations de fracturation sont réalisées en exploitant une onde de choc ou un très fort chauffage de la roche.
(…) La fracturation par arc électriqueLa décision du Tribunal administratif d'accepter la demande de Total semble indiquer que le permis de fracturer avec une méthode alternative risque d'être accordé fin janvier à l'entreprise. Si tel était le cas, la loi sur l'interdiction de la fracturation hydraulique serait contournée, et les défenseurs de l'environnement seraient alors de nouveau sur le pied de guerre.
A peine deux mois après la COP21, (conférence mondiale sur le changement climatique), le gouvernement français sera sans doute bien à la peine pour justifier cette autorisation, en totale contradiction avec les engagements pris pour préserver l'environnement et effectuer la transition énergétique, déclarée" incontournable" par François Hollande.