Des enjeux économiques et politiques qui poussent les décideurs à s'arranger La dépendance énergétique, le prix de l'énergie, la raréfaction du pétrole (et depuis Fukushima, la défiance envers l'énergie nucléaire) sont au cœur des préoccupations des grands pays industriels. Selon plusieurs études, l'exploitation des gaz de schiste aux
états-Unis et au Canada (nommés aussi hydrocarbures de roche-mère) pourrait changer la donne d'ici 10 ans pour la Russie, le Qatar et l'Iran qui dictent actuellement une politique de prix élevés pour le gaz qu'ils exportent vers l'Europe. Dans le même temps les
états-
unis estiment que 40% de leur consommation énergétique sera issue de l'exploitation de ces " ressources non-conventionnelles " (autre terme encore appliqué aux gaz et huiles de schiste) en 2040, contre 20 % aujourd'hui (
étude du MIT, 2010 page 17-18). Les pays européens, extrêmement dépendants du gaz russe et moyen-oriental, cherchent des issues pour augmenter leur autonomie énergétique, les investissements dans les énergies renouvelables n'étant pas encore massifs, particulièrement en France ou dans les pays satellites de l'ex-Union soviétique. Un document interne de la société Total cité par le magazine économique
" Les Echos " estime les réserves Françaises en hydrocarbures de roche-mère à cent ans de consommation nationale. Les grandes compagnies pétrolières américaines, seules détentrices pour l'heure de la maîtrise technologique d'extraction des gaz et huiles de schistes s'allient avec des groupes pétroliers européens pour de futures explorations et exploitations. Quitte à pratiquer un lobbying intense qui peut semer le doute entre intérêts privés et décisions politiques. La réforme du code minier (voir encadré repères) avait été effectuée dans l'urgence par Eric Besson début 2011 alors que des voix commençaient déjà à s'élever contre les permis d'exploration accordés en mars 2010 par le ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo. Mediapart a
publié récemment un document de la direction régionale de l'environnement de l'aménagement et du logement Midi-Pyrénées attestant que la fracturation hydraulique a déjà été utilisée en France sur la commune de Franquevielle en Haute-Garonne, en mars et en avril 2007 par la société
Encana France, filiale française du groupe américain mis en cause dans " Gasland ". Le permis de recherche avait été attribué début 2006. Et on se souvient que le président Nicolas Sarkozy avait décerné la légion d'honneur en 2008 au milliardaire canadien Paul Desmarais, soutien inconditionnel du candidat Sarkozy en 2007, co-pdg de
la Power Corporation du Canada,
principale actionnaire des deux plus grande entreprises françaises d'exploitation de gaz, Total SA et GDF-Suez.