La tension a du mal à retomber entre Gaza et Israël depuis ce vendredi sanglant où 16 Palestiniens ont été tués au premier jour de la "grande marche pour le retour". Les réactions se succèdent à travers le monde, tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu félicite ses soldats pour leur fermeté.
La tension reste vive à la frontière entre Gaza et Israël, entre militaires israéliens d'un côté et manifestants palestiniens de l'autre. Une mobilisation palestinienne ancrée dans le désespoir du statu quo — l'inexistence de négociations avec Israël et les 2 millions d'habitants sous blocus à Gaza.
Nous exigeons nos droits de la part de l'ennemi israélien qui a pris notre terre. Un manifestant
Les Palestiniens brandissent leur droit légitime à la terre et au retour : "Moi, je viens depuis le début de la Marche du retour et de l'intifada. Nous exigeons nos droits de la part de l'ennemi israélien qui a pris notre terre. Nous venons tous les jours pour montrer au monde que nous avons le droit de demander le retour sur notre terre," explique Hasan Al-Sablousi, un manifestant.
"Emeute violente"
Pour Israël, en revanche, ces manifestations censées durer jusqu'à mi-mai, soutenues par toutes les factions palestiniennes, notamment le Hamas, n'ont rien de pacifique : "Ce qui s'est passé, c'est une émeute violente dans sa forme la plus claire. L'organisation terroriste Hamas a envoyé ses militants en masquant ses réelles intentions," explique le major Keren Hajioff.
Au moins 16 morts, 1400 blessés côté palestinien — c'est le bilan le plus meurtrier depuis la guerre de 2014. L'armée israelienne a répliqué à balles réelles. A ce sujet, le secretaire général de l'ONU et la cheffe de la diplomatie européenne réclament une enquête indépendante.
Pour Israël, l'armée n'a fait que défendre ses frontières. Elle a reçu samedi les felicitations du Premier ministre Benjamin Netanyahu. De leur côté, après avoir émis de profonds regrets vendredi à l'ONU, Les Etats-Unis bloquent l'adoption d'une déclaration appelant à la retenue. Le face-à-face se poursuit donc, non seulement à la frontière entre Israël et Gaza, mais aussi dans les territoires palestiniens, et l'exaspération monte de part et d'autre.