Fil d'Ariane
Elle a indiqué avoir frappé une quinzaine de nouvelles cibles, dont un complexe militaire du Jihad islamique, en plus des dizaines déjà visées depuis lundi soir.
Elle s'est dite prête, dans un communiqué, à "augmenter ses opérations en fonction des nécessités".
Le Hamas avait pourtant annoncé un cessez-le-feu.
"Les efforts égyptiens ont débouché sur la conclusion d'un cessez-le-feu entre l'occupant et les organisations de résistance", avait dit dans un communiqué Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas, le mouvement islamiste qui gouverne sans partage l'enclave sous blocus coincée entre Israël, Egypte et Méditerranée.
Aucune confirmation d'arrêt des hostilités n'a été obtenue de la part d'Israël qui, par le passé, s'est gardé de corroborer de tels accords négociés secrètement par l'entremise de l'Egypte avec les Palestiniens.
La bande de Gaza, éprouvée par les guerres, la pauvreté et les blocus israélien et égyptien, ainsi que ses environs ont été le théâtre lundi d'une énième poussée de fièvre depuis la guerre de 2014.
Répliquant à une attaque de roquette contre l'Etat hébreu la nuit précédente, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé "des dizaines de cibles terroristes" à Gaza. Sept Palestiniens ont été blessés, selon les secours gazaouis.
Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de multiples tirs de roquettes du nord de Gaza en direction d'Israël. Un certain nombre ont été interceptés par le système de défense anti-aérien israélien, la plupart des autres sont retombés dans des zones inhabitées, a dit l'armée israélienne.
Les hostilités, déclenchées par un tir de roquette en provenance de Gaza qui avait fait sept blessés au nord de Tel-Aviv la nuit précédente, sont survenues dans un contexte hautement volatil, après des semaines de tensions, des manifestations de contestation interne dans la bande de Gaza, et à deux semaines d'élections parlementaires israéliennes à l'issue incertaine.
Elles se sont produites en pleine visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, et quelques jours avant une grande mobilisation attendue à Gaza contre le blocus imposé depuis plus de dix ans par Israël à l'enclave palestinienne.
Les appareils israéliens ont frappé et gravement endommagé le bureau d'Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, ont rapporté des témoins.
Israël a aussi détruit totalement deux autres bâtiments dans la ville de Gaza abritant des services de renseignement et des activités militaires du Hamas selon l'armée israélienne.
Les représailles israéliennes ont commencé au moment précis où le Premier ministre israélien était reçu par le président américain Donald Trump.
"Au moment où nous parlons, Israël est en train de répondre avec force à l'agression gratuite" qu'a constitué le tir de roquette, a dit M. Netanyahu. M. Trump a dénoncé une "attaque méprisable" et évoqué "le droit absolu" d'Israël à se défendre.
Grand allié de M. Netanyahu, M. Trump lui a fait un cadeau de prix en officialisant la reconnaissance par Washington de la souveraineté israélienne sur la partie du Golan syrien annexée par Israël, malgré la réprobation suscitée à l'étranger par cette nouvelle rupture du président américain avec le consensus international au profit de l'Etat hébreu.
M. Netanyahu a pris l'avion du retour dans la nuit, écourtant sa visite alors qu'il devait initialement prononcer un discours mardi devant un grand lobby pro-israélien, puis dîner avec M. Trump, ont rapporté les médias israéliens.
Israël et le Hamas se sont livré trois guerres à Gaza depuis que le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Les deux camps ont frôlé la guerre en 2018 et les tensions ont de nouveau augmenté ces dernières semaines.
A l'orgine de la nouvelle poussée de fièvre: une roquette qui a détruit une maison à Mishmeret, petite localité au nord de Tel-Aviv, dans la nuit de dimanche à lundi.
Quatre adultes et trois enfants, dont un bébé de six mois, ont été hospitalisés avec des brûlures et des blessures légères.
Le Hamas et M. Netanyahu passent pour être réticents à une confrontation d'envergure. Mais en pleine campagne électorale, M. Netanyahu a été accusé par ses adversaires d'avoir "perdu la bataille de la sécurité" et de la dissuasion contre le Hamas.
Ces tensions renouvelées surviennent quelques jours seulement avant le 30 mars, premier anniversaire de la "Grande marche du retour", mouvement gazaoui dirigé notamment contre le blocus.
Cet anniversaire doit donner lieu à une importante mobilisation palestinienne.
Depuis mars 2018, au moins 258 Gazaouis ont été tués par des tirs israéliens, la grande majorité lors de manifestations, souvent accompagnées de violences, le long de la frontière, d'autres dans des frappes israéliennes. Deux soldats israéliens ont été tués.