Gazprom : livraisons de gaz russe suspendues vers la Pologne et la Bulgarie 

La Russie va interrompre mercredi 27 avril ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie au moment où des explosions dans la région séparatiste moldave prorusse de Transdniestrie font craindre une extension de la guerre au-delà des frontières de l'Ukraine.
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Gazprom
Un travailleur biélorusse en service dans une station de compression de gaz du gazoduc Yamal-Europe près de Nesvizh, à environ 130 km (81 miles) au sud-ouest de la capitale Minsk, Biélorussie, le 29 décembre 2006.
(AP Photo/Sergei Grits, Fichier)
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Mardi 26 avril au soir, les autorités polonaise et bulgare ont annoncé avoir été averties par le groupe gazier russe Gazprom de son intention d'interrompre dès le lendemain ses livraisons de gaz à ces deux pays, malgré les contrats les liant. Ces deux membres de l'Otan et de l'Union européenne (UE) se disent toutefois préparés à obtenir le gaz manquant par d'autres sources.

Dans un communiqué, Gazprom a indiqué avoir notifié la société bulgare Bulgargaz et la société polonaise PGNiG de la "suspension des livraisons de gaz à partir du 27 avril et jusqu'à ce que le paiement soit effectué" en roubles. 

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Cette annonce intervient alors que de nombreuses chancelleries s'inquiètent du risque d'extension du conflit actuel hors d'Ukraine, après une série d'explosions, attribuées par Kiev à Moscou, dans la région moldave séparatiste de Transdniestrie.

PGNiG a confirmé mercredi 27 avril "l'arrêt complet de l'approvisionnement en gaz naturel fourni par Gazprom dans le cadre du contrat Yamal". "La situation n'affecte pas les approvisionnements courants des clients de PGNiG qui reçoivent le carburant conformément à leur demande", a indiqué la société dans un communiqué. Selon PGNiG, l'arrêt de l'approvisionnement "est une violation du contrat Yamal" et la société se réserve "le droit de demander des réparations".

Le président russe Vladimir Poutine avait déclaré le mois dernier que la Russie n'accepterait le paiement des livraisons de gaz que dans sa monnaie nationale, en réaction aux sanctions prises pour punir l'offensive du Kremlin en Ukraine.

Gazprom a précisé n'avoir pas reçu mardi en fin de journée le paiement des livraisons de gaz en avril de la part de Bulgargaz et PGNiG. 
 

Pas de pénurie de gaz en Pologne


"La Bulgarie et la Pologne sont des pays de transit. En cas de prélèvement non autorisé de gaz russe sur les quantités en transit vers des pays tiers, les livraisons de transit seront réduites dans la même quantité" prélevée, a averti le géant russe.

La Pologne et la Bulgarie, très dépendantes du gaz russe, avaient annoncé toutes deux mardi soir avoir été notifiées de la suspension des livraisons par Gazprom.

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Ces deux membres de l'Otan et de l'UE se disent toutefois préparés à obtenir le gaz manquant par d'autres sources.

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La ministre polonaise du Climat, Anna Moskwa, a assuré qu'il n'y aura pas de pénurie de gaz en Pologne, disant que Varsovie était prêt à "une indépendance totale vis-à-vis des matières premières russes".

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Le gouvernement bulgare a, lui, affirmé que Sofia s'était "pleinement acquitté" de ses obligations et avait "effectué tous les paiements requis dans le cadre du contrat en temps voulu", assurant que "des actions pour trouver des arrangements alternatifs pour la fourniture de gaz naturel et faire face à la situation" ont été entreprises.
 

Tensions accrues dans la région


"Il s'agit d'une tentative pour accroître les tensions. Nous condamnons fermement de telles actions. Les autorités moldaves veilleront à empêcher la république d'être entraînée dans un conflit", a déclaré la présidente moldave Maïa Sandu. Elle a annoncé des mesures pour renforcer la sécurité de ce petit pays d'Europe orientale voisin de l'Ukraine. 


"La Russie veut déstabiliser la région de Transdniestrie, ce qui suggère que la Moldavie devrait s'attendre à recevoir des +invités+", a déclaré sur Twitter le conseiller de la présidence ukrainienne Mikhaïlo Podoliak, faisant référence aux soldats russes qui ont envahi l'Ukraine depuis le 24 février.
 

"Si l'Ukraine tombe, demain les troupes russes seront aux portes de Chisinau", la capitale moldave, a poursuivi Mikhaïlo Podoliak. "Nous demeurons préoccupés face à toute tentative potentielle d'engendrer une escalade des tensions", a déclaré mardi le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price.