Ce sont les trois organisations "poids lourds"de la défense des droits humains. Leurs rapports, dossiers ou déclarations sur les violations des droits de l'Homme ont une résonance mondiale.
Amnesty International, prix Nobel de la paix en 1977, rassemble aujourd’hui plus de 3 millions de membres et sympathisants, et compte des sections ou structures dans 72 pays.
La FIDH regroupe 178 organisations de défense des droits de l'Homme à travers le monde et Human Rights Watch, prix Nobel de la Paix en 1997, publie rapports et enquêtes qui font autorité pour dénoncer les situations où les droits humains sont violés
Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International France : "Cela nous permet d'encourager la création sur des sujets ou sur des thématiques que nous portons et qui vont avoir ici un regard différent ou complémentaire. D'autre part, c'est pour nous le moyen de toucher aussi un nouveau public qui va être attiré par ces films, et cela va nous permettre d'illustrer nos propos, d'échanger et d'engager des débats autour de ces films ou de ces documentaires."
Antoine Bernard, directeur de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme :"C'est un moment extrêmement important, qui permet d'expliquer, de débattre, de mobiliser. Nous en attendons beaucoup. Ce sont des moments privilégiés sur des sujets compliqués qui réunissent des militants, des citoyens curieux désireux de s'engager et qui cherchent des clés pour entrouvrir des portes."
Jean-Marie Fardeau, directeur de Human Rights Watch : " Pour notre organisation, c'est une caisse de résonance de nombreux réalisateurs sur des sujets en lien avec les droits humains. C'est plutôt un signe de reconnaissance qu'on veut attribuer à toute une série de personnes qui font un travail remarquable."
Geneviève Garrigos : "Difficile à dire car nous ne l'avons jamais mesuré en tant que tel. Par contre, ce que l'on voit à chaque fois, à travers les festivals et les échanges que l'on peut avoir, c'est que nous améliorons notre visibilité et cela montre le travail que nous faisons en tant que militant et, aussi, cela engage des gens à venir travailler avec nous, ne serait-ce que pour travailler sur ces festivals."
Antoine Bernard : "Cela se mesure non en terme d'adhésions mais en terme de rencontres, de combats à mener ensemble, de convergence. Quand on aborde les questions de la liberté d'expression ainsi que de l'importance et de la redécouverte de cette liberté dans des contextes très tendus, marqués par exemple par les attentats que nous avons connus en France et au Danemark, on oublie que de telles attaques ont lieu tous les jours dans beaucoup de pays. Ce combat indispensable et universel, engage les citoyennes et citoyens du monde entier."
Jean-Marie Fardeau : "On ne cherche pas à en faire un "produit d'appel " pour fidéliser des donateurs ou créer un "appétit" pour notre organisation en terme de soutien financier. Cela m'étonnerait que cela ait un quelconque impact dans les autres organisations . Ils ne font pas cela avec cet objectif-là mais davantage avec un objectif de soutien et de construire une notoriété dans le domaine des droits humains. Cela place votre organisation comme une référence dans ce domaine-là.."
Geneviève Garrigos : "Ce qui manque souvent dans ces festivals, ce sont les couvertures médiatiques. Il devrait y avoir beaucoup plus de relations entre ces festivals et la presse écrite, télévisuelle, la radio. Ces festivals sont l'occasion de faire remonter la voix des citoyens et il faudrait qu'ils soient beaucoup plus promus, connus et encouragés"
Antoine Bernard : "Il faudrait donner un plus grand écho à ces débats-là, sans doute trop considérés comme festivaliers, confinés à un lieu, à un moment, à une semaine... Non, en réalité, les problématiques abordées, que ce soit sur la Syrie, sur l'Ukraine, sur la question de la responsabilité des acteurs économiques dans les complicités avec les auteurs des violations sur les droits humains, il faudrait reconstruire les passerelles entre spectateurs, acteurs, et les chambres d'écho que sont les médias."
Jean-Marie Fardeau : "La difficulté de ces organisations, souvent, est qu'elles consacrent énormément d'énergie à organiser les choses mais pas suffisamment à les faire connaître. Donc, il y a un vrai souci de médiatisation dans un univers extrêmement encombré en termes de sollicitations des spectateurs et des médias. Il faut que les organisations prennent vraiment des moyens beaucoup plus professionnels pour arriver à faire connaître leurs initiatives et leurs festivals."
Tous les jours, le FIFDH vous propose un résumé en images de sa programmation. Tous les débats sont retransmis en live sur le site du FIFDH.