Fil d'Ariane
George Soros - dont la fortune pèse aujourd'hui 25 milliards de dollars - se définit lui-même comme un « financier et spéculateur, philosophe et philanthrope ».
Né en Hongrie dans une famille juive, il fait fortune dans la finance au Royaume Uni et aux Etats-Unis. En 1969, il créé son fonds spéculatif Soros Fund Management LLC qui investit dans le monde entier.
Il se fait connaître comme l'homme qui fait «sauter la Banque d’Angleterre» en 1992. En spéculant contre la livre sterling, il fait plonger le cours de la monnaie anglaise et empoche plus d'un milliard de dollars.
Personnage paradoxal, ce spéculateur et joueur se découvre des ambitions philanthropiques. Il milite pour les droits de l'homme et promouvoir la démocratie, notamment en Europe de l'Est. En 30 ans, il aurait consacré plus de 13 milliards de dollars à sa fondation : l'OSF.
Créé dès 1979, ce gigantesque réseau chapeaute des dizaines de fondations nationales à travers le monde. L'Open Society Foundations (OSF) soutient des ONG qui militent pour les droits de l’homme, l’éducation, la démocratie, la santé, l'aide aux migrants, la légalisation du cannabis, la lutte contre la discrimination des Roms ou encore contre la corruption....
Son objectif : promouvoir une «société ouverte», littéralement en anglais. « Construire des démocraties vivantes et tolérantes dont les gouvernements sont responsables devant leurs peuples, et ouverts à la participation de tous », peut on lire sur son site.
Au départ, il s'agit de réanimer la vie intellectuelle et universitaire en Europe centrale et orientale après la chute du communisme en 1989. En aidant financièrement des ONG mais aussi des dizaines de revues intellectuelles, son activisme philanthropique a fait de lui un personnage incontournable de la scène politique dans la région.
En Hongrie, pays d'origine du milliardaire, l'OSF soutient aujourd'hui une soixantaine d'organisations. Une présence qui n'est pas du goût de Viktor Orban, le Premier ministre hongrois l'accusant d'ingérence dans le pays. Le 4 avril dernier, le Parlement a adopté une loi qui prévoit d'interdire aux universités étrangères de délivrer des diplômes à ses étudiants. En ligne de mire : l’Université d’Europe centrale fondée par George Soros.
Des exemples en Europe de l'Est :
Mouvement insurrectionnel fondé en 1998, ayant servi à renverser le régime de Slobodan Milosevic.
D'abord destinés aux pays de l'ancien bloc soviétique, les investissements se tournent à partir des années 2000 vers l'Afrique, les Etats-Unis et le Moyen-Orient.
En 2008, George Soros prend leur défense à Bruxelles lors d'une conférence organisée avec la Commission européenne.
George Soros soutient Hillary Clinton en injectant au moins 7 millions de dollars à travers un super PAC (comité d’action politique ). En 2004, il se positionnait déjà contre les républicains à l'élection présidentielle en finançant des spots télévisés contre le candidat George Bush.
La fondation soutient aussi pêle-mêle l'aide aux migrants, le Collectif contre l'islamophobie en France, la formation de bloggeurs égyptiens ayant déclenché le Printemps arabe...