Fil d'Ariane
Qui pour présider le GIEC? A l'occasion de sa prochaine session, du 5 au 8 octobre à Dubrovnik, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat se dotera d'un nouveau comité de direction, élu par ses 195 Etats membres. Une échéance importante pour cette institution scientifique chargée d'informer le monde politique sur les changements climatiques et leurs risques. Parmi les favoris pour le poste de président figure un Suisse, le physicien du climat de l'Université de Berne Thomas Stocker.
Depuis sa création en 1998, le GIEC a joué un rôle majeur dans la prise de conscience internationale des menaces liées au réchauffement. Des milliers de scientifiques ont été impliqués dans la publication de ses cinq rapports d'évaluation, dont le dernier en date, publié l'année passée, servira de base aux négociations lors la conférence climatique COP21 de Paris en fin d'année. Récompensé en 2007 par un Prix Nobel de la Paix, le GIEC a par la suite traversé des turbulences, notamment en 2010 lors de la découverte dans son 4e rapport de synthèse d'une erreur grossière concernant la fonte des glaciers himalayens.
Le dernier président du GIEC, l'Indien Rajendra Pachauri, a effectué deux mandats à la tête de l'institution, soit treize années de règne. Personnage controversé, il lui a été reproché ses prises de position politiques, alors que le GIEC devrait par principe rester neutre. Mais c'est sous le coup d'une accusation de harcèlement sexuel, déposée par une chercheuse de son institut TERI, à New Dehli, que l'ingénieur a été contraint à la démission en février dernier, à quelques mois de la fin officielle de son mandat.