Fil d'Ariane
Un coup de tonnerre au sein du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat. Le Giec annonce la démission de son président Rajendra Pachauri. Une nouvelle qui survient le jour du lancement de la session plénière à Nairobi au Kenya. La nouvelle a jeté un froid parmi les 3000 experts du climat réunis pour l'occasion.
Ismail El Gizouli, jusqu’alors vice-président, a été désigné président du Giec par intérim. L’élection du nouveau bureau est maintenue en octobre, date à laquelle le mandat du climatologue indien devait expirer.
Accusé de harcèlement sexuel dans son pays natal, l’Inde, Rajendra Pachauri a d’abord renoncé temporairement à ses engagements officiels en raison de « questions exigeant son attention », comme l’indiquait samedi 21 février le groupe d’experts sur le climat de l’ONU.
Deux jours après, le tribunal de New Dehli a suspendu l’arrestation de Rajendra Pachauri, fixant sa prochaine audition au 26 février.
2015 est une année cruciale pour les négociations sur le climat qui doivent se conclure par un accord lors de la Conférence de Paris en décembre. Cette démission vient donc assombrir un ciel déjà incertain puisque la communauté internationale peine à s’accorder sur les mesures à prendre.
Dans sa lettre de démission envoyée au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, Rajendra Pachauri avoue être dans l'incapacité de fournir « une direction forte, du temps et de l'attention pleine et entière » au Giec dans l'immédiat. Il ajoute avoir eu l'intention de quitter « volontairement » son poste en novembre dernier, lors de la remise du cinquième rapport du Giec, ce que des amis proches et collègues lui ont déconseillé de faire.
Malgré sa démission, il se dit prêt à « aider, soutenir et conseiller le Giec ». Il évoque également la protection de la planète Terre, la survie des espèces et le caractère durable des écosystèmes qui sont une religion pour lui.
Rajendra Pachauri prend ses fonctions de président du Giec en 2002.
Mi-février, une femme de 29 ans dépose plainte contre Rajendra Pachauri pour harcèlement sexuel. Elle l’accuse de lui avoir envoyé des courriers électroniques, des SMS et des messages instantanés WhatsApp.
La jeune femme, dont l’identité est tenue secrète, est chercheuse au TERI (The Energy and Ressources Institute), le centre d’études de New Dehli dirigé par Rajendra Pachauri.
Le président du Giec récuse ces accusations. Il affirme que sa messagerie électronique et son téléphone portable ont été piratés.
Le 24 février, le Giec annonce la démission de Rajendra Pachauri de ses fonctions de président.
Ismail El Gizouli, vice-président du Giec, est désigné président par interim jusqu'à l'élection d'un nouveau bureau en octobre.