Ce jeudi 3 août, l'enceinte connectée Google Home est commercialisée pour la première fois en Europe (en France et bientôt en Allemagne). Un assistant virtuel installé à la maison, capable de réagir au son de la voix de son utilisateur. Il peut, par exemple, allumer la lumière ou lancer une vidéo sur votre téléviseur. Avec quelques inquiétudes sur le respect de la vie privée.
Tous les géants d'internet se lancent ou vont se lancer sur le marché des enceintes à commande vocale. Ce jeudi 3 août, c'est Google qui a lancé sa Google Home sur le territoire français. Un appareil déjà disponible aux Etats-Unis depuis le mois de novembre. Il s'agit d'une enceinte connectée, équipée de deux micros, qui peut comprendre toutes vos demandes, les analyser, grâce à l'intelligence artificielle, et y apporter une réponse.
La réponse peut être verbale : par exemple, elle peut donner la météo. On peut aussi lui dicter un courrier électronique ou rechercher des infos sur internet.
Allumer une lampe, mettre en route mon aspirateur
La réponse peut aussi être une action : l'assistant va allumer une lampe, mettre en route mon aspirateur, diffuser le film de mon choix sur ma télé... Tout ça à condition d'être équipé d'objets connectés à la maison.
Google est loin d'être seul à se lancer. Le géant Amazon vend déjà son Echo dans cinq pays, depuis 2015. Apple lancera une enceinte connectée à la fin de l'année 2017. Facebook serait aussi sur les rangs, d'après une information de Bloomberg.
Un bouton pour couper le micro
Ces appareils disposent donc de micros installés à domicile ; d'où les craintes pour le respect de la vie privée des utilisateurs. Une crainte qui existe déjà avec les assistants virtuels sur les smartphones (Apple Siri et Google Now).
Sauf que, cette fois, ils entrent dans nos maisons. Ces appareils écoutent en permanence ce qu'il se passe dans le salon, dans la cuisine voire dans la chambre, afin d'être capable de répondre à la moindre sollicitation. On livre son intimité à ces assistants virtuels.
Google se veut rassurant. Le groupe précise que les conversations ne sont pas envoyées sur le réseau internet tant que l'utilisateur ne dit pas "
OK Google" pour interpeller l'enceinte.
Des données précieuses pour les constructeurs
Tout le reste de ce qui est entendu par l'appareil n'est pas conservé, selon le constructeur. Il existe, par ailleurs, un bouton pour couper le micro.
Pour autant, les données envoyées chez Google ou chez Amazon peuvent déjà fournir beaucoup d'informations : sur nos habitudes, sur les heures auxquelles nous sommes à la maison ou sur ce qu'on regarde à la télévision, par exemple. Ces données sont précieuses pour les géants de l'internet dont une partie du modèle économique repose sur l'utilisation des
datas.
Faire confiance ou non ?
Il existe par ailleurs des risques de piratage. Un chercheur britannique (Mark Barnes, chercheur en cybersécurité pour l’entreprise MWR Labs) a montré mardi 1er août qu'il est possible d'installer un logiciel espion sur certaines enceintes d'Amazon (celles fabriquées avant 2017).
Voilà le dilemne : l'intérêt de ces technologies est réel. L'utilisation de Google Home pendant quelques jours suffit à convaincre de l'intérêt de ces enceintes nouvelle génération. Le choix revient donc au consommateur : faire confiance ou non aux géants de l'internet pour protéger efficacement leur vie privée.
Extrait du journal de TV5MONDE le 3 août 2017, chronique d'Antoine Fonteneau
> Article en complément : "MadeByGoogle" : les intelligences artificielles de Google vont-elles envahir le monde ?