Grande-Bretagne/ Russie : les relations s'enveniment
Le
15 Mar. 2018 à 06h59 (TU)
Mis à jour le
Vingt-trois diplomates russes doivent quitter le Royaume-Uni dans les six jours, suite à l'affaire Sergueï Skripal, cet ancien espion russe empoisonné sur le sol britannique. Theresa May la Première ministre britannique accuse publiquement la Russie.
La Russie a fait la sourde oreille face à l'ultimatum britannique, alors la Première ministre a voulu frapper fort. Devant le Parlement, elle accuse ouvertement Moscou, d'être responsable de l'empoisonnement de l'ancien espion russe Serguei Skripal et de sa fille. Tous les deux sont encore dans un état critique. Elle énumère alors une série de sanctions :
A la suite de cet acte effroyable contre notre pays, nos relations ne peuvent plus être les mêmes. Nous suspendons nos relations bilatérales et nos contacts de haut niveau entre le Royaume-Uni et la Russie.
Theresa May, Première ministre britannique
Et ça se traduit par l'expulsion de vingt trois diplomates russes, et le boycott de la Coupe du monde de football en Russie. Il n' y aura aucun représentant britannique ni diplomate, ni représentant de la famille royale, en juin et juillet prochain.
La Grande-Bretagne recoit le soutient de l'Otan qui dénonce "une violation flagrante des normes et accords internationaux" sur les armes chimiques. C'est la première fois depuis la création de l'Alliance atlantique qu'un agent neurotoxique est utilisé sur le territoire de l'un de ses pays membre.
Soutien, inquiétude et condamnation relayés également par les Etats-Unis devant le Conseil de sécurité des Nations-Unis, réuni en urgence.
La Russie doit rendre compte de ses actions. Si nous ne prenons pas de mesure immédiate et concrète pour régler ce problème maintenant, Salisbury ne sera pas le dernier endroit où les armes chimiques seront utilisées.
Nikki Haley, Ambassadrice américaine à l'ONU
Solidarité également de la France, qui entend apporter une réponse coordonnée avec la Grande-Bretagne.
Du coté de Moscou on promet une riposte rapide et on dénonce une réaction britannique hostile, inacceptable et injustifiée.
Nous n'employons pas le langage des ultimatums et n'autoriserons personne à nous parler sur ce ton.
Vassily Nebenzia, Ambassadeur russe à l'ONU
Et pendant ce temps, Vladimir Poutine faisait campagne en Crimée, à quatre jours de l'élection présidentielle. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov a annoncé ce vendredi 16 mars 2018 que la Russie allait "bien sûr" expulser des diplomates britanniques en riposte à l'expulsion de 23 de ses diplomates décidée par Londres.