Fil d'Ariane
Au moins 78 personnes se sont noyées mercredi 14 juin dans le naufrage d'une embarcation au sud-ouest de la Grèce. Le bateau transportait des "centaines" de migrants. Selon les autorités grecques, c'est l'une des pires catastrophes du genre dans ce pays.
Les ambulanciers transportent un survivant blessé mais rescapé du naufrage. Il est emmené vers une ambulance du port de la ville de Kalamata, à environ 240 kilomètres (150 miles) au sud-ouest d'Athènes, le mercredi 14 juin 2023.
Les chaînes de télévision grecques ont montré les images de rescapés, couvertures grises sur les épaules et masques hygiéniques sur le visage, descendre d'un yacht portant l'inscription Georgetown, la capitale des îles Caïmans. D'autres étaient évacués sur des civières. Ils ont été emmenés au port de Kalamata par ce navire qui leur a porté secours.
Mecredi 14 juin, le bateau de pêche à bord duquel se trouvaient les victimes a chaviré dans les eaux internationales au large de la péninsule grecque du Péloponnèse, ont annoncé les gardes-côtes. Il pourrait y avoir eu "des centaines" de migrants dans le bateau, a dit à l'AFP une source au ministère des Migrations.
Une vaste opération de sauvetage entamée mercredi matin a permis de secourir 104 personnes au total, ont-ils ajouté. Quatre d'entre elles ont été hospitalisées à Kalamata, une ville du sud du Péloponnèse. Aucune information n'a été donnée pour le moment sur la nationalité, le sexe et l'âge de ces personnes.
Les gardes-côtes ont précisé qu'au moment du drame de la nuit de mardi à mercredi, à 47 milles marins de Pylos, en mer Ionienne, aucune des personnes à bord du bateau de pêche n'était équipée d'un gilet de sauvetage. L'embarcation avait été repérée mardi après-midi par un avion de Frontex, l'Agence européenne de surveillance des frontières, mais les migrants à son bord "ont refusé toute aide", avaient affirmé dans un précédent communiqué les autorités portuaires grecques.
Outre les patrouilleurs de la police portuaire, une frégate de la marine de guerre grecque, un avion et un hélicoptère de l'armée de l'air ainsi que six bateaux qui naviguaient dans la zone participaient à cette opération de sauvetage.
Selon les premières informations des autorités, l'embarcation naufragée avait appareillé de Libye à destination de l'Italie.
Depuis le début de l'année, 44 personnes sont mortes noyées en Méditerranée orientale, d'après l'Organisation internationale des Migrations (OIM). L'an dernier, le nombre des personnes ayant ainsi péri s'est élevé à 372.
Mercredi, un voilier en difficulté avec 80 migrants à son bord naviguant au large de la Crète a également été secouru et remorqué par des patrouilleurs des gardes-côtes jusqu'à Kaloi Limenes dans le sud de cette île, selon la police portuaire grecque.
En campagne électorale en vue des législatives du 25 juin, l'ancien Premier ministre conservateur, Kyriakos Mitsotakis, a décidé d'annuler un rassemblement électoral prévu pour la fin de journée à Patras, le grand port de cette région du Péloponnèse, a annoncé son parti Nouvelle Démocratie (ND). Ce responsable politique, qui a mené pendant ses quatre années à la tête du gouvernement une politique très dure en matière migratoire, s'est par ailleurs entretenu au téléphone avec le Premier ministre par intérim, Ioannis Sarmas.
Aux frontières extérieures de l'Union européenne en Méditerranée, la Grèce est un passage habituel pour beaucoup de ceux qui cherchent à migrer vers l'Union européenne à partir de la Turquie voisine. La Grèce a connu de nombreux naufrages d'embarcations de migrants, souvent vétustes et surchargées, mais il s'agit jusqu'ici du bilan humain le plus lourd depuis un précédent le 3 juin 2016 au cours duquel au moins 320 personnes avaient péri ou disparu.
De nombreux naufrages, souvent meurtriers, ont lieu en mer Egée tandis que la Grèce est régulièrement accusée par des ONG et des médias de refouler des migrants, en quête d'asile dans l'UE. Outre cet itinéraire, ces personnes tentent également de passer directement en Italie en traversant la Méditerranée au sud du Péloponnèse ou de l'île de Crète.
En novembre dernier, deux naufrages le même jour en mer Egée avaient fait au moins 21 morts et de nombreux disparus.