Fil d'Ariane
Le parti conservateur de la Nouvelle-Démocratie (ND) est sorti largement vainqueur des législatives en Grèce dimanche 21 mai, mais il n'a pas obtenu de majorité parlementaire. Que retenir de ce scrutin ? Tour d'horizon.
Le Premier ministre grec et chef de la Nouvelle démocratie Kyriakos Mitsotakis s'adresse à ses partisans au siège de son parti à Athènes, en Grèce, le 21 mai 2023.
La ND a obtenu son meilleur résultat depuis 2007 avec 40,8 % des voix, distançant de plus de 20 points le parti de gauche Syriza de l'ex-Premier ministre Alexis Tsipras. Son chef, Kyriakos Mitsotakis, a qualifié cette victoire de "séisme politique".
Toutefois, en vertu de la loi électorale votée sous le gouvernement Tsipras (2015-2019), les conservateurs ont obtenu 146 sièges, soit cinq de moins que la majorité au sein du Parlement monocaméral grec qui compte 300 députés.
Les Une des journaux grecs montrent les résultats des élections de dimanche à Athènes, en Grèce, le 22 mai 2023.
Dimanche, Kyriakos Mitsotakis a lui-même indiqué qu'il refuserait un mandat pour former un gouvernement de coalition et qu'il "accélérerait" les procédures en vue d'un nouveau scrutin, prévu le 25 juin ou le 2 juillet, selon des médias.
Ce nouveau scrutin sera organisé en application d'une réforme de la loi électorale votée par le gouvernement sortant, dite de "proportionnelle renforcée", qui octroie un bonus allant jusqu'à 50 sièges au premier parti.
Cinq partis ont réussi à franchir le seuil de 3%, selon la loi électorale, et à faire élire des députés.
Outre la ND et son principal rival Syriza, les socialistes du Pasok-Kinal de Nikos Androulakis arrivent en troisième place avec 11,5 % des suffrages, soit un progrès de 3 points par rapport aux dernières élections.
Suivent le Parti communiste KKE avec 7,21% des voix contre 5,30% il y a quatre ans et les nationalistes d'Elliniki Lisi (la Solution grecque en français) avec 4,45% (3,70% en 2019).
Le parti antisystème MeRa25 de Yanis Varoufakis, ancien ministre des Finances du gouvernement Syriza en 2015, est tombé de 3,44% à 2,62% des suffrages et reste hors du Parlement.
Voir aussi : Grèce, quels enjeux des élections législatives ?
Intervenu moins de trois mois après le grave accident ferroviaire dans le centre de la Grèce qui a fait 57 morts, ce scrutin a enregistré une hausse de la participation des électeurs, à 61%, soit presque quatre points par rapport à 2019.
La Grèce a été secouée par une vague de colère et de manifestations après cet accident, la pire catastrophe ferroviaire du pays.
L'ancien ministre des Transports qui avait démissionné, Kostas Karamanlis, a été réélu dans sa circonscription dans le nord du pays.
Le gouvernement a également été frappé par le scandale des écoutes illégales. Cette affaire avait impliqué le Renseignement national (EYP), supervisé par Kyriakos Mitsotakis, dont le chef avait démissionné ainsi qu'un neveu du Premier ministre sortant, l'un ses principaux conseillers.
Depuis des mois, les prévisions tablaient sur un suffrage des 440.000 nouveaux électeurs, dont certains âgés seulement de 16 ans à condition d'avoir 17 ans dans l'année, en faveur du parti de gauche d'Alexis Tsipras, 48 ans.
Les jeunes Grecs sont confrontés à un fort taux de chômage, et même ceux qui ont la chance d'y échapper gagnent à peine de quoi payer leur loyer.
Mais finalement, un tiers des jeunes de 17 à 24 ans ont apparemment voté pour les conservateurs de Kyriakos Mitsotakis, selon les sondages sortie des urnes.