L'île de Lesbos, point d'entrée pour les candidats au passage vers l'Europe, est devenue un symbole de la crise migratoire. Une crise diplomatique, économique, mais aussi humaine. Dans le camp de réfugiés de Moria, les conditions de vie sont désastreuses.
Dans le camp de Moria, de nouveaux abris de fortunes naissent chaque semaine, à la force des bras. Un container sert d'habitation pour trois familles. Hawra, son mari et ses enfants ont fui Mossoul à cause de la guerre avec l'espoir d'un avenir meilleur, avant de déchanter. "Tout va vraiment mal. La façon dont ils nous traitent, notre situation. C'est catastrophique", raconte Hawra Asker, une réfugiée irakienne.
Isolés sur les hauteurs de l'île grecque de Lesbos, les migrants sont des milliers à vivre dans ce camp surpeuplé prévu pour 2500 personnes, qui dépasse de près de trois fois sa capacité d'accueil.
Les conditions sanitaires y sont désastreuses. La durée d'examen des demandes d'asile de plus en plus longue. Le camp de Moria a atteint un point de rupture selon les ONG, qui font face à des demandes de soin grandissantes.
Des enfants souffrent de vomissement et de diarrhée. La situation actuelle est très préoccupante. Il y a beaucoup d'arrivées sur l'île de Lesbos depuis quelques mois.
Amanda Godballe, sage-femme chez Médecins sans frontières
Plus de 9000 réfugiés et migrants sont bloqués sur l'île de Lesbos. Plusieurs centaines de personnes arrivent, chaque semaine, après être passées par la Turquie. Un afflux qui a été considérablement réduit selon le Premier ministre grec. Alexis Tsipras s'est félicité de l'accord migratoire conclu en mars 2016, entre l'Union européenne et la Turquie.
Mais à Lesbos la tension monte. Les résidents sont de plus en plus nombreux à protester contre la saturation des centres d'accueil. Il y a deux semaines, plus d'une dizaine de migrants notamment afghans, ont été blessés lors d'une manifestation de l'extrême droite.