Fil d'Ariane
«Au vu des circonstances actuelles, le conseil des gouverneurs a décidé de maintenir le plafond de fourniture de liquidités d’urgence aux banques grecques au niveau décidé vendredi», selon un communiqué.
Il est toutefois «prêt à reconsidérer sa décision» à tout moment, ajoute le communiqué. Selon des informations divulguées en Grèce, le plafond de ces prêts d’urgence, bouée de sauvetage des banques grecques et de toute l’économie du pays, avoisine les 90 milliards d’euros après plusieurs relèvements successifs ces dernières semaines.
Le conseil, dont les 25 membres se sont réunis en urgence dans la matinée après l’échec de négociations entre la Grèce et ses créanciers samedi, «examine avec attention la situation et ses implications potentielles pour sa politique monétaire», précise le communiqué.
Il est «déterminé à utiliser tous les instruments à sa disposition dans le cadre de son mandat». La BCE va «travailler étroitement avec la Banque de Grèce pour maintenir la stabilité financière», assure également le communiqué. Le gouverneur de la Banque de Grèce Yanis Stournaras, membre du conseil des gouverneurs au même titre que tous les 19 banquiers centraux du bloc monétaire, a assuré dans le communiqué que son institution allait «prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la stabilité financière des citoyens grecs dans ces circonstances difficiles».
L'annonce vendredi soir par le Premier ministre Alexis Tsipras qu'il soumettait à ses compatriotes par référendum la proposition d'accord mise sur la table par les créanciers la veille - qui prévoyait un renflouement contre des réformes qu'il juge inacceptables - a entraîné la cascade d'événements du weekend.
Le Parlement grec s'est prononcé samedi soir en faveur de la tenue du référendum le 5 juillet. M. Tsipras a prédit que le peuple grec dirait alors "un grand non à l'ultimatum mais en même temps un grand oui à l'Europe".
- Référendum sans objet -
Mais "d'un point de vue juridique, le référendum portera sur des propositions et des arrangements qui ne sont plus valides", a souligné la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde dans une interview télévisée dans la nuit de samedi à dimanche.
Certains entretenaient un espoir ténu de trouver un dénouement d'ici mardi, date d'expiration du programme actuel et d'une échéance de remboursement de 1,5 milliard d'euros de la Grèce au FMI. M. Valls a exhorté les Grecs à "revenir à la table des négociations" et appelé à "tout faire" pour que le pays reste dans l'euro.
A Berlin, l'opposition parlementaire en appelait à Angela Merkel. "La chancelière doit intervenir, le sort de l'Europe est entre ses mains", a plaidé le parti d'extrême gauche Die Linke.
L'attention commençait aussi à se tourner dimanche vers l'ouverture des marchés financiers lundi, où les événements du weekend pourraient déclencher à tout le moins une forte volatilité.
"Si vous me demandez si (les marchés) sont prêts à ce qu'il est en train de se passer en Grèce, je vous réponds que non: ils ne prévoient, dans leurs évaluations, aucun risque", a déclaré dans un entretien à La Stampa l'économiste de l'OCDE Catherine Mann.