Sur fond de manifestations et de grève générale, les députés grecs ont adopté un nouveau train de mesures de rigueur. Malgré cela, le pays s'enfonce dans la crise. Selon les prévisions de la Commission Européenne, c'est toute la zone euro qui sera au point mort, voire en récession en 2013
Un manifestant shoote dans une grenade lacrymogène, le 7 novembre 2012, à Athènes (AFP)
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Une nouvelle fois, Athènes a connu des scènes d’émeutes devant son parlement, mercredi 7 novembre. Une centaine de milliers de manifestants ont tenté de dissuader les députés de voter un nouveau plan d’austérité. Cette fois, ils y sont presque arrivés : les débats ont été houleux et le nouveau train de mesures préparé par Antonis Samaras a été adopté de justesse : la loi a été votée par seulement 153 sur 299 députés présents. L’alliance gouvernementale a du affronter des divisions : six parlementaires socialistes et un conservateur n’ont pas voté oui et ont été immédiatement radiés de leur groupe parlementaire. Le nouveau plan Samaras prévoit plus de 158 milliards d’économies d’ici 2016. Les Grecs devront travailler plus longtemps, jusqu’à 67 ans, avec des retraites et des prestations sociales et de santé revues à la baisse. Le plan réduit jusqu’à 27 % le salaire des hauts fonctionnaires. Exigées par l’Union Européenne et le FMI, ces mesures de rigueur ne semblent guère porter leurs fruits. Le chômage atteint maintenant 25, 4 % de la population (statistiques du mois d’août)
Marasme dans la zone euro
La Commission Européenne a publié ce même jour des prévisions économiques 2013 pessimistes pour la zone euro en général et la Grèce en particulier. En Europe, la reprise n’est plus attendue avant 2014, la croissance sera au point mort (+0,1 %) en 2013. Les situations varient considérablement selon les pays, mais même l’Allemagne, avec une croissance de +0,8 %, devrait marcher au ralenti. Plusieurs pays risquent de multiplier les dérapages comme l’Espagne qui ne va pas atteindre ses objectifs de réduction budgétaire en 2013 et 2014, et restera en récession l’an prochain. La France n’est pas beaucoup plus chanceuse, elle ne devrait pas parvenir à ramener son déficit public à 3 % l’an prochain comme prévu. La croissance du PIB ne devrait pas dépasser 0,4 % en 2013, deux fois moins que la prévision du gouvernement. Quand à la Grèce et ses plans d’austérité successifs, la Commission lui prévoit une croissance négative de – 4,2 % en 2013. Seule note d’optimisme, pour la Commission Européenne, les pays de la zone euro –y compris la Grèce – devraient sortir de la récession en 2014. Sauf Chypre, qui attend les bailleurs de fonds pour conclure à son tour un plan de sauvetage de son économie.