Fil d'Ariane
"Aujourd'hui, la Grèce a refusé l'ultimatum du 25 juin," déclare Yanis Varoufakis en conférence de presse, assurant que "le non est un outil pour tendre la main" aux partenaires du pays et que, dès lundi, le gouvernement va oeuvrer pour "trouver un terrain d'entente" avec l'UE et le FMI.
Julia Klöckner, députée conservatrice proche de la chancelière Angela Merkel ne l'entend pas ainsi. Elle regrette le vote grec. "M. Tsipras ne devrait pas croire qu'il peut mettre l'Europe sous pression avec le résultat" du référendum, déclare-t-elle dans un communiqué.
"Il n'y a pas que la volonté du peuple grec qui compte, mais aussi celle des citoyens des autres pays européens", ajoute-t-elle. "L'UE n'est pas un club à la carte, dans lequel chacun décide pour soi des règles du jeu et les autres paient la facture".
Le gouvernement grec emmené par Syriza appellait à rejeter les dernières exigences des créanciers, et parmi ses critiques, nombreux sont ceux qui estiment que la Grèce devra en assumer les conséquences, à savoir peut-être une sortie chaotique de l'euro, avec des conséquences économiques et sociales potentiellement dramatiques.
Selon Athènes, la Banque de Grèce "va demander dimanche soir à la BCE" de remonter le plafond des aides d'urgence aux banques grecques qui sont fermées depuis une semaine et risquent de manquer rapidement de fonds.
Mercredi, par la voix du chef de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, les ministres des Finances des pays membres de l'union monétaire avaient dit vouloir attendre les résultats du référendum avant d'examiner une nouvelle demande d'aide formulée par Athènes. Jeroen Dijsselbloem s'était montré pessimiste sur la possibilité que la Grèce reste dans la zone euro en cas de victoire du non au référendum.
Le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel se rencontreront
lundi soir à l'Elysée pour "évaluer les conséquences du référendum en Grèce", annonce la présidence française.
"Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la coopération permanente entre la France et l'Allemagne pour contribuer à une solution durable en Grèce", a précisé l'Elysée.
La Grèce, en votant en faveur du «non» au référendum sur les propositions des créanciers, a fait un «pas vers la sortie de la zone euro», estime le vice-ministre russe de l'Economie, Alexeï Likhatchev.
Pour Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale en France, «les négociations doivent impérativement reprendre entre le gouvernement d'Athènes et les institutions créancières», et ce dès demain lundi. «Pour tous les amoureux de l'Europe, la sortie de la Grèce de la zone euro ne peut être considérée comme une option», a-t-il déclaré le dans un communiqué, qui a appelé «à la tenue d'une conférence de la zone euro dédiée à la restructuration des dettes souveraines, dont la gestion, rééchelonnée, pourrait faire l'objet d'une politique commune.»
Pablo Iglesias, le chef du parti antilibéral espagnol Podemos, allié de Syriza, salue «la victoire de la démocratie» en Grèce.
"Après le refus des règles du jeu de la zone euro, tel qu'il s'exprime par le vote non, des négociations sur des programmes d'aide chiffrés en milliards paraissent difficilement imaginables", déclare le vice-chancelier du gouvernement d'Angela Merkel, dans un entretien au quotidien Tagesspiegel à paraître lundi.
Le Premier ministre d'Estonie, Taavi Roivas, se dit inquiet de la victoire du non. "Cela n'augure rien de bon pour l'avenir du peuple grec", tweete-t-il, tandis que Straujuma Laimdota, la Premier ministre de Lettonie, juge les résultats du référendum avec prudence, estimant qu'ils vont rendre "toute discussion extrêmement complexe".