Fil d'Ariane
Face aux sanctions européennes imposées à la Russie, Moscou doit se tourner vers d’autres partenaires pour écouler son gaz. En Asie, elle a déjà tissé un partenariat avec le géant chinois et se rapproche du Kazakhstan. Mais le manque d'infrastructure pourrait contrarier cette stratégie.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Russie est visée par une série de sanctions européennes. Des sanctions qui mettent à mal les exportations de gaz russe vers le vieux continent. Face à ces mesures contraignantes qui doivent porter atteinte à l’économie russe, Moscou a fait le choix de se tourner vers d’autres partenaires pour écouler ses stocks de gaz.
Voisin du géant russe, le Kazakhstan est un allié historique de la Russie. Ancien membre du bloc soviétique, le Kazakhstan entretient des échanges commerciaux avec Moscou mais reste fragile sur le plan géopolitique. En début d’année, des émeutes avaient secoué le pays et Moscou avait alerté sur la nécessité de maintenir la stabilité dans la région.
Moscou compte sur la forte demande en gaz et en pétrole de la Chine pour écouler ses stocks. Le voisin chinois, avec qui la Russie partage plus de 4.000 km de frontière, a vu bondir ses besoins énergétiques en phase avec sa croissance économique.
Le premier gazoduc Russie-Chine est entré en service en 2019. Baptisé "Power of Siberia" (Puissance de Sibérie), le gazoduc relie sur plus de 2.000 km des gisements de Sibérie orientale à la frontière chinoise.
Un second gazoduc, “Power of China 2", est par ailleurs évoqué pour traverser la Mongolie. Si le projet se concrétise, il fournira 50 milliards de m3 de gaz supplémentaires à la Chine, selon la télévision publique CCTV.
Les achats chinois restent nettement inférieurs aux importations européennes, premier débouché du gaz russe. Le gaz russe ne représente que 5% de la consommation chinoise. En 2030, les besoins en gaz du géant asiatique seront 40% supérieurs à 2020, prévient cependant l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
La Russie peut donc se passer de ses contrats avec les pays européens et, malgré les sanctions imposées par l’Union européenne, acheminer son gaz vers d’autres destinations. Bien conscient de ça, le président des États-Unis Joe Biden a décidé la mise en place d’un embargo sur le pétrole et le gaz russes. Les hydrocarbures russes ne représentent que 3% de leur consommation énergétique.
Cette nouvelle sanction voulue par Washington devait s'ajouter aux mesures occidentales destinées à couper peu à peu les liens économiques et financiers avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. Cette proposition a entraîné une levée de bouclier parmi les dirigeants européens.
Pourtant, plusieurs observateurs estiment que seul un embargo sur les hydrocarbures russes pourrait avoir un impact réel sur l’économie russe.