Fil d'Ariane
Sur les 193 pays membres de l'Assemblée générale, 24 ont voté contre la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme, dans un vote initié par les États-Unis. 58 pays se sont abstenus, 93 ont voté pour.
Les abstentions n'étaient toutefois pas prises en compte dans la majorité des deux-tiers requise, parmi les seuls votes pour et contre. Cette suspension est la deuxième de l'histoire de l'ONU après l'éviction de la Libye en 2011.
Russia’s rights of membership in the UN Human Rights Council has just been suspended. War criminals have no place in UN bodies aimed at protecting human rights. Grateful to all member states which supported the relevant UNGA resolution and chose the right side of history.
— Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) April 7, 2022
Malgré des pressions ces derniers jours de Moscou pour que les pays votent contre, plusieurs États africains, dont l'Afrique du Sud et le Sénégal, ont choisi l'abstention, jugeant que la résolution suspendant Moscou "préjuge les résultats de la commission d'enquête" créée début mars par le Conseil des droits de l'Homme.
Le Brésil, le Mexique et l'Inde, tous trois membres non-permanents actuellement du Conseil de sécurité de l'ONU, ont adopté la même position abstentionniste. Le Chili a en revanche voté pour.
Selon Washington, la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme est bien plus que symbolique. Elle accroît "l'isolement" de Moscou sur la scène internationale, depuis l'invasion de l'Ukraine le 24 février.
NEWS: #UNGA adopts historic resolution suspending the membership of Russia to the Human Rights Council and expressing grave concern at the ongoing human rights & humanitarian crisis in Ukraine. https://t.co/8c6gdOv5RO pic.twitter.com/NwSJ2IfM3V
— United Nations (@UN) April 7, 2022
Depuis Bruxelles où il participe à une réunion de l'Otan, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a affirmé qu'un "pays qui commet des violations flagrantes et systématiques des droits humains ne devrait pas sièger au sein d'une instance dont la mission est de protéger ces droits". "Aujourd'hui, un tort a été corrigé", a ajouté le secrétaire d'Etat.
La Russie est accusée de crimes de guerre et d'exactions contre les civils dans les zones ukrainiennes qu'elle a occupées, comme à Boutcha. Cel a précipité la démarche de Washington de la faire suspendre du Conseil des droits de l'Homme.
Moscou est membre par intermittence depuis 2006 du Conseil car deux mandats d'affilée seulement sont autorisés pour ses membres. Son mandat actuel expirait en 2023. L'Ukraine fait partie des membres actuels du Conseil.
(Re)voir : Ukraine : les habitants de Boutcha racontent l'enfer