Guerre en Ukraine : les réactions à travers le monde

Condamnations - Les réactions à travers le monde sont quasiment unanimes après le déclenchement de l'offensive russe en Ukraine. Partout dans le monde, les Etats condamnent ou, tout au moins, s'inquiètent de la situation. Tour d'horizon évolutif.
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Japon télévision discours Poutine AP
Au Japon, dans une rue de Tokyo, un écran de télévision diffusant le discours de Vladimir Poutine ce jeudi 24 février 2022.
© AP Photo/Koji Sasahara
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En Ukraine

Le président ukrainien a adopté un ton martial pour commenter l'attaque russe. "Nous sommes en train de bâtir une coalition anti-Poutine", a déclaré Volodymyr Zelensky à l'issue d'entretiens avec des dirigeants étrangers. "Le monde doit contraindre la Russie à la paix", a-t-il déclaré. 

Les acteurs du bras de fer

A peine les bombardement avaient-ils commencé que Joe Biden dénonçaient "l'attaque injustifiée" de la Russie contre l'Ukraine. Le président américain estimant que "le président Poutine a choisi (de lancer) une guerre préméditée qui entraînera des souffrances et pertes humaines catastrophiques", ajoutant que "le monde exigerait des comptes de la Russie". 

"La France condamne fermement la décision de la Russie de faire la guerre à l’Ukraine", a réagi jeudi Emmanuel Macron, en appelant Moscou à "mettre immédiatement fin à ses opérations militaires". A la mi-journée, à l'issue d'un conseil de défense, il a pris la parole pour promettre des sanctions fortes contre la Russie et annoncer qu'il ferait lire ce vendredi une allocution devant l'Assemblée nationale.

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"Nous condamnons fermement l'attaque injustifiée de l'Ukraine par la Russie. En ces heures sombres, nos pensées vont à l'Ukraine et à ses femmes, hommes et enfants innocents qui font face à cette attaque non-provoquée et craignent pour leurs vies", ont déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel dans un texte commun. "Nous demanderons au Kremlin de rendre des comptes", ont-ils averti. 

"Les dirigeants russes devront faire face à un isolement sans précédent", a, de son côté, déclaré à Bruxelles Josep Borrell, chef de la diplomatie de l'UE, en soulignant que les Vingt-Sept préparaient un nouveau train de sanctions qui est le "plus sévère jamais mis en oeuvre".

A la mi-journée, les précisions du correspondant de TV5MONDE à Bruxelles, Paul Germain.

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Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a condamné jeudi l'"attaque téméraire et non provoquée" de la Russie contre l'Ukraine, avertissant qu'elle mettait en péril d'"innombrables" vies. 

"Je condamne fermement l'attaque téméraire et non provoquée de la Russie contre l'Ukraine, qui met en danger d'innombrables vies civiles. Une fois encore, malgré nos avertissements répétés et nos efforts inlassables en faveur de la diplomatie, la Russie a choisi la voie de l'agression contre un pays souverain et indépendant", a déclaré M. Stoltenberg dans un communiqué.  

"Les Alliés de l'Otan vont se réunir pour faire face aux conséquences des actions agressives de la Russie. Nous sommes aux côtés du peuple ukrainien en ce moment terrible. L'Otan fera tout ce qu'il faut pour protéger et défendre tous les alliés", a-t-il ajouté. 

Un important pays membre de l'OTAN, la Turquie, s'est également inquiété de la situation. Recep Tayyip Erdogan, tout en étant proche diplomatiquement de l'Ukraine, s'est entretenu avec les deux dirigeants ces dernières heures.

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Au Conseil de sécurité

Outre la Russie, les Etats-Unis et la France, la Grande-Bretagne et la Chine sont également membres du Conseil de sécurité des Nations unies, censé chapeauter l'organisation née après la seconde Guerre mondiale pour éviter de nouveaux conflits dramatiques.

La Chine a indiqué qu'elle "suivait de près" la situation en Ukraine, s'abstenant de condamner Moscou et appelant à éviter une escalade. "Nous exhortons toutes les parties à faire preuve de retenue pour éviter que la situation ne devienne hors de contrôle", a indiqué devant la presse une porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying, sans condamner la Russie. 

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a, lui, averti que les Occidentaux imposeraient des sanctions "massives" visant l'économie russe en réaction à l'invasion de l'Ukraine, qualifiant Vladimir Poutine de "dictateur". "Diplomatiquement, politiquement, économiquement et, en fin de compte, militairement, cette entreprise atroce et barbare de Vladimir Poutine doit se solder par un échec", a déclaré le chef du gouvernement dans une adresse télévisée aux Britanniques. "Nous ne pouvons, et nous n'allons pas, détourner le regard".

Dans la campagne électorale française

À peine plus d'un mois du premier tour de la présidentielle française, les candidats à l'élection ont réagi à cette offensive qui devrait marquer un tournant dans la campagne.

À gauche, Jean-Luc Mélenchon "condamne" cette guerre.

"A bas la guerre !", scande pour sa part Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) également sur Twitter.
Le candidat écologiste Yannick Jadot évoque quant à lui une "agression contre la démocratie".

Anne Hidalgo, maire de Paris et candidate socialiste, évoque une "attaque brutale" et exprime "sa solidarité et son soutien" au peuple ukrainien.
"Nous devons tout mettre en oeuvre pour la désescalade", estime de son côté le candidat du Parti communiste, Fabien Roussel.
La candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, renvoie dos à dos la Russie et l'OTAN "fauteuse de guerre".

À droite également, les candidats condamnent l'offensive de la Russie sur l'Ukraine.
Valérie Pécresse, candidate Les Républicains, réclame une "réponse vigoureuse, coordonnée et sévère" de la part de la France et de l'Union européenne.

Condamnation "sans ambiguité" de Marine Le Pen dont la proximité avec le Kremlin est parfois pointée du doigts.

Même mot "condamnation" de l'autre candidat d'extrême-droite Eric Zemmour, victime quant à lui d'un "bad buzz" sur les réseaux sociaux après que ses récents propos assurant que "la Russie n'envahirait jamais l'Ukraine" eurent été repartagés en nombre.

Donald Trump sarcastique

L'ancien président américain a profité de l'occasion pour s'en prendre sévèrement à son successeur. Donald Trump expliquant que tout cela ne serait jamais arrivé à l'époque où il était à la Maison Blanche.
Le journaliste ultra-conservateur Clay Travis, à qui Trump aurait dit que Poutine était un "génie", a toutefois démenti ce propos estimant qu'il avait été sorti de son contexte.