Guerre en Ukraine : l'Union européenne se prépare à renoncer au pétrole russe

La Commission européenne vient de proposer de renoncer progressivement, d'ici à la fin de l'année, au pétrole et aux produits raffinés russes. La Hongrie regrette déjà l'absence de "garantie" pour sa sécurité énergétique, tandis que l'Allemagne craint des perturbations.
Image
Ursula von der Leyen 4 Mai
"Poutine doit payer le prix fort pour sa brutale agression", a affirmé Ursula von der Leyen devant les eurodéputés européens. AP/ Jean-Francois Badias.
Partager3 minutes de lecture

"Nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d'ici à la fin de l'année", a déclaré à Strasbourg la présidente de la Commission. 
Ursula von der Leyen a précisé que cette interdiction serait menée de manière à permettre la mise en place d'autres voies d'approvisionnement. Le pétrole russe représente environ un quart des importations d'or noir de l'UE.

Selon plusieurs responsables et diplomates européens, le projet prévoit une exemption pour la Hongrie et la Slovaquie, qui pourront continuer leurs achats à la Russie en 2023. Les deux pays enclavés sont totalement dépendants des livraisons par l'oléoduc "Droujba".

"Chaque nouveau paquet de sanctions est plus difficile"

"Ce ne sera pas facile", a reconnu la présidente de l'exécutif européen. Mais "Poutine doit payer le prix fort pour sa brutale agression", a-t-elle affirmé sous les applaudissements.

L'UE a déjà décidé de cesser ses achats de charbon et a trouvé d'autres fournisseurs États-Unis pour un tiers de ses achats de gaz russe.

La Hongrie a regretté l'absence de "garantie" pour sa sécurité énergétique. De son côté, le ministre allemand de l'Économie a averti que le pays pourrait connaître des "perturbations" dans son approvisionnement en pétrole.

"Chaque nouveau paquet de sanctions contre la Russie est plus difficile à adopter car il impose des choix politiques à chaque État membre. L'unanimité est nécessaire et rien n'est garanti pour son adoption", a souligné un des responsables européens.

(Re)voir : Ukraine : l'Union européenne impose de nouvelles sanctions à la Russie

TV5 JWPlayer Field
Chargement du lecteur...

Sanctions contre les banques ou le chef de l'Église orthodoxe

Bruxelles propose également d'exclure trois banques russes supplémentaires, dont Sberbank, de loin le plus gros établissement du pays, du système financier international Swift.

La Commission préconise de sanctionner le chef de l'Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill. Il a multiplié les sermons soutenant l'intervention militaire en Ukraine.

Les propositions ont été transmises dans la nuit de mardi 3 à mercredi 4 aux États membres appelés à les valider. Elles doivent être approuvées à l'unanimité. Des noms peuvent être retirés et des propositions atténuées, a-t-on expliqué de source diplomatique.

(Re)voir : Après l'Ukraine, la Moldavie dans le viseur de Vladimir Poutine 

TV5 JWPlayer Field
Chargement du lecteur...

Soutien accru à la Moldavie

L'Union européenne a par ailleurs annoncé qu'elle allait "considérablement accroître" son soutien militaire à la Moldavie. Il s'agit de faire face aux craintes de voir le conflit s'étendre à cette petite ex-république soviétique, enclavée entre l'Ukraine et la Roumanie.

Le président du Conseil européen Charles Michel était en visite à Chisinau, la capitale moldave. Cette visite a lieu quelques jours après des attaques dans le territoire séparatiste moldave prorusse de Transdniestrie. Fin avril, le général Roustam Minnekaïev avait déclaré que la prise du sud de l'Ukraine permettrait aux Russes d'avoir un accès direct à cette région.
"Nous prévoyons cette année de considérablement accroître notre soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées", a déclaré Charles Michel, qui représente les États membres de l'UE.