Fil d'Ariane
Entre 20 000 et 22 000 personnes sont mortes dans la ville de Marioupol, selon Pavlo Kirilenko, gouverneur ukrainien de la région de Donetsk, lors d'un entretien avec la chaîne de télévision américaine CNN. Il a admis qu'il était toutefois "difficile d'évoquer un nombre de victimes", car la ville, que les Ukrainiens disent "détruite à 90%", fait encore l'objet d'un blocus.
Assiégée, Marioupol est coupée du monde et bombardée depuis plus de 40 jours. "La seule opération spéciale que Poutine a menée à bien est une opération spéciale visant à détruire Marioupol et à tuer des civils", a affirmé, dans la nuit du mardi 12 avril au mercredi 13 avril, Vadym Boychenko, maire de la ville, sur Telegram.
"L'Allemagne fasciste en 1941 semblait invincible. Mais à la fin, le mal a été puni. Les criminels de guerre ont pourri dans les prisons ou ont été éliminés. Pendant des décennies, les Allemands ont payé des réparations. Il en sera de même avec la Russie. Ils paieront pour tout", a-t-il ajouté.
Prendre Marioupol permettrait aux Russes de consolider leurs gains territoriaux sur la bande côtière longeant la mer d'Azov en reliant la région du Donbass à la Crimée.
L'existence d'un vaste complexe métallurgique transformé en bastion par les forces ukrainiennes de Marioupol, avec des kilomètres de souterrains, promet une bataille acharnée pour le contrôle total de cette ville stratégique, voire le recours à des armes chimiques, envisagé par les séparatistes prorusses du Donbass.
Selon le secrétaire d'État américain Antony Blinken, "les forces russes pourraient utiliser différents agents anti-émeutes, notamment des gaz lacrymogènes mélangés avec des agents chimiques" face aux "combattants et civils ukrainiens" à Marioupol.
Pour Moscou, "la menace de terrorisme chimique" provient des Ukrainiens, a assuré Oleg Syromolotov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, à l'agence de presse Ria Novosti.
Selon le ministère russe de la Défense, plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus aux forces russes à Marioupol, la cité portuaire du sud-est de l'Ukraine, assiégée depuis des semaines.
"Dans la ville de Marioupol, dans la zone de l'usine métallurgique Ilitch (...) 1.026 militaires ukrainiens de la 36ème brigade marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus", a indiqué le ministère dans un communiqué, précisant qu'il y avait 47 femmes et 126 officiers parmi eux. Selon cette source, 150 d'entre eux étaient blessés et ont été pris en charge à l'hôpital de la Marioupol.