Guerre en Ukraine : Poutine a-t-il été mal renseigné ?

Le président russe a-t-il été mal renseigné ? Vladimir Poutine a visiblement sous-estimé la résistance ukrainienne. Selon les services de renseignements britanniques et américains,  ses conseillers n'osent pas lui dire la vérité sur la réalité du terrain. 
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Le président russe Vladimir Poutine se méfie de ses proches
Le président russe Vladimir Poutine fin mars 2022.
Mikhail Klimentyev, Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP
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Les renseignements britanniques et américains en sont sûrs. Le président russe Vladimir Poutine terrorise jusqu’à ses propres conseillers. Ils auraient peur de lui dire la vérité sur les revers de Moscou en Ukraine. "Nous avons vu des soldats russes - à court d'armes et le moral en berne - refuser d'exécuter les ordres, saboter leur propre équipement et même abattre accidentellement leur propre avion", raconte Jeremy Fleming, le chef de l'agence de renseignement britanniques GCHQ.  Le dirigeant russe aurait surestimé la capacité de son armée à remporter une victoire rapide. Jeremy Fleming s’est exprimé ce jeudi 31 mars dans un discours à l'Université nationale australienne de Canberra. 

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Ainsi Vladimir Poutine aurait sous-estimé la résistance ukrainienne, la force de la coalition internationale contre lui et l'impact des sanctions économiques.

Des tensions entre Vladimir Poutine et le ministère de la Défense russe

Selon la Maison Blanche, les relations de Vladimir Poutine avec son personnel militaire se sont également détériorées.  Il se serait "senti trompé par l'armée russe" qui s'enlise en Ukraine, avance Kate Bedingfield, directrice de la communication de la présidence américaine. Surtout  les questions se multiplient sur la relation qu'entretient le président russe avec son ministre de la défense, Sergueï Shoigu. Ce dernier a disparu de la scène publique pendant des semaines avant de réapparaître le 26 mars dans une émission de télévision. Selon les Américains, il y a une "tension persistante" entre Vladimir Poutine et le ministère de la défense de Moscou. 

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Le chef du service étranger du FSB assigné à résidence

En outre, le chef du service étranger du FSB, l'ancien KGB, Sergei Beseda, et son adjoint, Anatoly Bolukh, auraient tous deux été assignés à résidence dans le cadre d'une enquête. C’est ce qu’avance le site d'information russe Meduza, basé en Lettonie. FSB Dosye, un autre site d'investigation spécialisé dans le travail du FSB, estime de son côté que parler de purge à grande échelle au sein de l'institution est exagéré. Sergei  Beseda a effectivement été interrogé par les enquêteurs, mais il est toujours en poste et n'est pas en état d'arrestation. Quant à Anatoly Bolukh, il n'est plus, depuis quelques années, le numéro deux du service. 

Sur le terrain en Ukraine, Moscou utilise des mercenaires et des combattants étrangers pour soutenir ses propres forces. Parmi eux, le groupe Wagner. Celui-ci "travaille comme une branche fantôme de l'armée russe", permettant à Vladimir Poutine de se déresponsabiliser face aux "opérations plus risquées", fait valoir Jeremy Fleming.

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