Guerre en Ukraine : que faut-il retenir du sommet Européen de Versailles ?

Les chefs d’États européens, réunis en sommet à Versailles, ont brandi la menace de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie. Les Vingt-Sept étudient toujours des pistes pour réduire leur dépendance au gaz et au pétrole russe. Les Européens ont également promis l'achat de nouvelles armes pour les forces ukrainiennes. 
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Le président français Emmanuel Macron et le président du Conseil européen Charles Michel lors du sommet des dirigeants européens à Versailles.
Sarah Meyssonnier/AP
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Doublement des financements pour des armes à l'Ukraine, menaces de nouvelles sanctions "massives" contre Moscou…  Les dirigeants Européens étaient réunis en sommet à Versailles pour discuter de la question de la guerre en Ukraine ont accru la pression sur la Russie pour qu'elle cesse son offensive militaire.
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"Si (le président russe Vladimir) Poutine intensifie les bombardements, fait le siège de Kiev, s'il intensifie encore les scènes de guerre, nous savons que nous devrons prendre encore des sanctions massives", a déclaré le président français Emmanuel Macron à la presse à l'issue de deux jours de réunion avec les dirigeants européens. Il n'a pas exclu que l'UE puisse s'en prendre aussi aux importations de gaz ou de pétrole, jusqu'ici épargnées en raison de leur coût pour les Européens, très dépendants des hydrocarbures russes.

Trois vagues de sanctions déjà adoptées

"Rien n'est interdit, rien n'est tabou", a indiqué Emmanuel Macron. Les Vingt-Sept ont déjà adopté des sanctions financières et économiques d'une ampleur inédite qui ont entraîné un effondrement du rouble. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a par ailleurs proposé ce 11 mars aux chefs d'État et de gouvernement de l'UE réunis au Château de Versailles, près de Paris, de doubler le financement européen destiné à armer l'Ukraine, malgré les mises en garde de Moscou.
 
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Josep  Borrell a annoncé avoir "fait une proposition pour doubler la contribution (de l'UE) avec 500 millions d'euros en plus pour des armements en soutien à l'armée ukrainienne". Elle devra encore être adoptée par les États membres. Les financements proviennent de la "Facilité européenne pour la paix", un fonds doté de 5 milliards d'euros.
 
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Une première enveloppe de 500 millions d'euros, inédite dans l'histoire européenne pour du soutien militaire, avait déjà été débloquée fin février. Cette somme est utilisée pour rembourser les fournitures d'armements prélevées par les États membres sur leurs stocks.

Des demandes précises en équipements militaires 

Le gouvernement ukrainien a formulé des demandes très précises de matériel que les combattants sont capables d'utiliser, notamment des systèmes de défense antiaérienne et des armes antichars, utilisés avec succès pour freiner la progression des troupes russes et les priver de la suprématie aérienne. Ces armements sont acheminés en Ukraine via la Pologne.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a averti jeudi que ces livraisons étaient "dangereuses" et a menacé les Occidentaux. "Ceux qui gorgent d'armes l'Ukraine doivent bien sûr comprendre qu'ils porteront la responsabilité de leurs actes", a-t-il déclaré. Les 27 États de l'UE se sont par ailleurs félicités d'avoir trouvé un compromis, à l'issue de discussions difficiles dans la nuit, sur le message politique à envoyer à l'ancienne république soviétique quant à son projet d'adhésion à l'Union.
 
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Divisés sur cette question, qui constitue un chiffon rouge pour Moscou, ils ont souligné son appartenance à la "famille européenne", sans aller jusqu'à évoquer formellement une intégration, même lointaine, à l'UE. Le Premier ministre slovène Janez Jansa n'a pas caché sa déception : "Une large majorité (de pays membres) plaidait pour un message politique fort garantissant une adhésion à l'UE", même si ce n'est "pas pour demain bien sûr".

L’Ukraine en attend plus des Européens


"Il faut aller plus fort. Ce n'est pas ce que nous attendons", a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. L'Ukraine et l'UE sont déjà liées par un accord d'association depuis 2014. Cet accord "peut être conforté, consolidé", a expliqué le président du Conseil européen Charles Michel.

L'intégration à l'UE est un processus, qui s'étale sur des années, pour rapprocher la législation du pays candidat du droit européen. Il nécessite des négociations complexes sur de nombreux sujets et des critères difficiles à respecter pour un pays en guerre, comme la stabilité politique et une économie de marché viable.  Il exige en outre l'accord unanime des 27 pays membres.

Les dirigeants européens ont également discuté le projet de la Commission européenne de réduire des deux tiers, dès cette année, la dépendance de l'UE au gaz russe, qui représente aujourd'hui 40% de sa consommation. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a indiqué qu'elle proposerait l'objectif d'une indépendance de l'UE envers les énergies fossiles russes d'ici à 2027.