Fil d'Ariane
Après la Première guerre mondiale, l'emploi à la guerre de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens bactériologiques a été condamné et prohibé à travers le Protocole de Genève de 1925, précurseur de l'interdiction de ces armes par les Conventions.
L’usage des armes chimiques et biologiques est régi par le droit international humanitaire (DIH) inscrit essentiellement dans les conventions de Genève de 1949.
L’initiative de la Convention sur l’interdiction de la mise au point, la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et leur destruction remonte à 1993 et entre en vigueur en 1997. Elle vise à « exclure complètement la possibilité d’emploi des armes chimiques. »
Les 193 Etats signataires s’engagent, entres autres, « à ne jamais, sous aucune circonstance », à « mettre au point, fabriquer, acquérir, stocker ou conserver ou transférer d’armes chimiques », « employer d’armes chimiques ».
A noter qu’elle englobe une définition large des armes chimiques incluant « les produits chimiques toxiques, incluant les réactifs entrant dans leur fabrication », « les munitions et dispositifs spécifiquement conçus pour provoquer la mort ou d’autres dommages par la libération de produits chimiques toxiques. »
Russie et Ukraine ont tous deux ratifié ce texte respectivement le 5 novembre 1997 et le 16 octobre 1998.
L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) veille à l’application de la Convention. Parmi les substances proscrites, le sarin, la gaz moutarde, la ricine, le cyanure et certains dérivés du phosphore.
Les autorités ukrainiennes ont, ces derniers jours, dénoncé l'utilisation par l'armée russe de bombes au phosphore blanc sur des civils dans la région de Louhansk.
Brûlant au contact de l'air, elles sont utilisées sur les champs de bataille soit en guise de fumigène pour éclairer la zone soit pour la recouvrir d'un écran de fumée destiné à masquer les mouvements de troupe. Au contact du corps humain, elles provoquent de graves séquelles.
Bien que le produit ne soit pas classifié comme "armes chimiques", un supposé emploi contre des civils contreviendrait, le cas échéant, au droit international.
Y a-t-il de dangereux laboratoires présents sur le sol ukrainien ? [À Vrai Dire]
Selon les Nations unies, il s'agit "des systèmes complexes qui disséminent des organismes pathogènes ou des toxines, pour nuire ou pour tuer des individus, des animaux, ou des végétaux. Elles consistent généralement en deux parties : un agent et un vecteur. " Les organismes pathogènes peuvent être variés : virus, bactéries, champignons, prions etc.