Guerre Iran-Israël : la frappe israélienne contre la prison d'Evine a fait 71 morts

Des opposants et des prisonniers étrangers ou binationaux étaient détenus dans ce centre pénitentiaire ultra-sécurisé, situé au pied de la montagne dans le nord de Téhéran, au moment des frappes israéliennes. La prix Nobel de la paix, Narges Mohammadi, y a notamment été incarcérée pendant de longues années.

"Selon les statistiques officielles, 71 personnes ont été tuées lors de l'attaque contre la prison d'Evine", a indiqué le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir. Israël a confirmé que ses frappes à Téhéran avaient visé cette prison. 

Parmi les victimes figurent du personnel administratif de la prison, des soldats, des prisonniers, des proches venus leur rendre visite, mais aussi des habitants vivant à proximité de l'établissement, a précisé M. Jahangir.

Des photos du complexe pénitentiaire diffusées par la justice iranienne montrent des murs éventrés, des plafonds effondrés et des tas de gravats en train d'être déblayés par des pelleteuses. "Le centre de santé" et "le parloir" ont notamment été ciblés, a précisé le pouvoir judiciaire. Mardi, les autorités ont annoncé avoir "transféré" un nombre indéterminé de détenus vers d'autres établissements pénitentiaires.

Sur cette photo prise le mardi 24 juin 2025, des sauveteurs fouillent les décombres d'une partie endommagée de la prison d'Evin après une attaque israélienne la veille, à Téhéran, en Iran. 

©AP Photo/Mostafa Roudaki/Mizan News Agency

Les Français Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus depuis trois ans à Evine, "n'auraient pas été touchés", a dit lundi le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, jugeant "inacceptable" la frappe israélienne. 

(Re)lire Cécile Kohler, trois ans dans les geôles iraniennes

Professeure de lettres âgée de 40 ans, Cécile Kohler, originaire de l'est de la France, et son compagnon Jacques Paris, 72 ans, professeur retraité de mathématiques, ont été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d'un voyage touristique en Iran. Ils sont depuis accusés d'"espionnage", une allégation que rejette leur entourage. Les autorités françaises les considèrent comme des "otages d'Etat".