
Fil d'Ariane
Le pouvoir en Iran est structuré en trois branches : religieuse, institutionnelle et militaire. Depuis le début de l’offensive israélienne, vendredi 13 juin, ces instances sont mises à mal. Qui détient le pouvoir en Iran. Qui sont les hommes qui tiennent le régime iranien ? Voici le détail de leurs responsabilités et des menaces qui pèsent sur elles.
Sur cette photo publiée par le site officiel du bureau du guide suprême iranien, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, salue la foule alors qu'il arrive à une cérémonie marquant l'anniversaire de la mort en 1989 du fondateur de la révolution, l'ayatollah Khomeini, dans son sanctuaire situé juste à l'extérieur de Téhéran, en Iran, le mercredi 4 juin 2025.
Le Guide suprême est la figure la plus puissante en Iran. L'ayatollah Ali Khamenei assure ce rôle depuis 1989, après avoir succédé à l'ayatollah Khomeyni, fondateur de la République islamique.
"La Constitution iranienne place l'ensemble des institutions (politiques, judiciaires, militaires et médiatiques) sous l'autorité du Guide suprême de la Révolution islamique", indique le site de la diplomatie française.
Il est donc le chef de l'État et le commandant en chef des Forces armées. Il contrôle la police des mœurs et le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), l'armée idéologique chargée de la sécurité intérieure du pays, et son aile volontaire, la Force de résistance Basij.
Sur cette photo publiée par le site officiel du bureau du guide suprême iranien, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, arrive pour la prière de l'Aïd al-Fitr marquant la fin du mois de jeûne musulman du Ramadan à la grande mosquée Imam Khomeini à Téhéran, en Iran, le lundi 31 mars 2025.
Auprès de plusieurs médias internationaux, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé les Iraniens à se soulever. Il estime qu'assassiner l'ayatollah Ali Khamenei, mettrait "fin au conflit", démarré vendredi 13 juin.
Le président iranien, Massoud Pezechkian, est arrivé au pouvoir en juillet 2024. Il est le plus haut fonctionnaire élu. Au sein de la République islamique, le président a pourtant des pouvoirs restreints. Il est chargé d'appliquer, à la tête du gouvernement, les grandes lignes politiques fixées par le guide suprême.
Le président iranien Masoud Pezeshkian s'exprime lors d'une commémoration au parlement de Téhéran, le mercredi 21 mai 2025, en l'honneur du défunt président Ebrahim Raisi et de plusieurs officiels, qui ont été tués dans un accident d'hélicoptère dans le nord-ouest du pays l'année dernière.
Le président est responsable de la gestion quotidienne du gouvernement et de la mise en œuvre des politiques économiques. Il entretient une forte influence sur la politique intérieure et les affaires étrangères mais ses pouvoirs en matière de sécurité sont assez limités, notamment concernant la police iranienne et l'armée et le Corps des Gardiens de la révolution islamique. L’Iran est le seul État dans lequel le pouvoir exécutif ne contrôle pas les forces armées.
Les forces armées iraniennes se divisent en deux parties : les forces régulières et les gardiens de la révolution. L’armée régulière est responsable de la défense anti-aérienne, de la défense des frontières et maritime.
Créé en même temps que la Révolution islamique, en 1979, le Corps des gardiens de la révolution islamique est la première organisation iranienne chargée de maintenir la sécurité intérieure et de défendre le système islamique du pays.
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Aujourd’hui, le CGRI est à la fois une force militaire, politique et économique majeure en Iran. Il compte plus de 150 000 soldats et dispose de ses propres forces terrestres, navales et aériennes. Cette branche supervise aussi les armements stratégiques de l'Iran.
Le politologue Wilfried Buchta, estime dans son ouvrage "Who rules Iran ?" (2000) "que le CGRI est l'un des centres de pouvoir les plus autonomes d'Iran et qu'il a résisté à la subordination à toute autorité civile, de l'exécutif présidentiel à l'appareil de contrôle clérical incarné par les représentants du Guide suprême".
L'ex-chef des Gardiens de la révolution, le général Hossein Salami, s'exprime devant le portrait de Seyed Razi Mousavi, un général de haut rang des Gardiens de la révolution, qui a été tué lors d'une attaque aérienne israélienne en Syrie lundi, lors de ses funérailles à Téhéran, en Iran, le jeudi 28 décembre 2023.
Les gardiens de la révolution disposent d'un bras armé à l'étranger, la Force Quds. Elle est secrètement chargée de la gestion de l'argent, des armes, des technologies et des formations avec ses alliés du Moyen-Orient.
Le CGRI est un organe distinct de l'armée dite "régulière". Les deux instances militaires entretiennent une forte rivalité, omniprésente depuis la fondation de la République islamique.
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Les frappes israéliennes, qui ont débutées vendredi 17 juin, ont tué les plus haut gradés du pays dont le chef des Gardiens de la Révolution, le général Hossein Salami. Le commandant de la force aérospatiale des Gardiens, Amirali Hajizadeh, et le chef d'état-major, le général Mohammad Bagheri, ont également été abattus. Les forces israéliennes ont annoncé avoir également tué le nouveau chef d’état-major, Ali Shadmani.