Guerre Israël-Hamas : quels pays ont rompu leurs relations diplomatiques avec Israël ?

Bélize a rompu le 15 novembre ses relations diplomatique avec Tel-Aviv. Depuis le 7 octobre et l'offensive du Hamas sur Israël, l'État juif bombarde lourdement la bande de Gaza, tuant des milliers de civils. En signe de condamnation, certains pays ont mis fin à leurs relations diplomatiques avec Israël, quand d'autres choisissent de rappeler leurs ambassadeurs. 

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Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 28 octobre 2023 à Tel-Aviv

Abir Sultan/Pool Photo via AP
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Ce mardi 14 novembre, le Bélize, petit État d’Amérique centrale, a annoncé suspendre ses relations diplomatiques avec Israël, en signe de protestations contre la mort de “civils innocents” à Gaza. Dans un communiqué, le gouvernement a déclaré avoir “retiré” l’accréditation de l’ambassadrice israélienne à Belmopan et avoir suspendu “toutes les activités” de son représentant en Israël, avec “effet immédiat”. Avec ces déclarations, le Bélize devient le deuxième pays d’Amérique latine, après la Bolivie, à rompre ses relations diplomatiques avec Israël depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre.  

Signe de rejet de l'offensive israélienne 

Le vice-ministre des Affaires étrangères bolivien, Freddy Mamani avait annoncé le 31 octobre dernier lors d’une conférence de presse, condamner “l'offensive militaire israélienne agressive et disproportionnée menée dans la bande de Gaza”. C’est en "signe de rejet” de cette offensive israélienne, que le gouvernement, dirigé par le président de gauche Luis Arce avait “pris la décision de rompre les relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël”. 

Deux autres pays latino-américains, le Chili et la Colombie, avaient rappelé leurs ambassadeurs en Israël quelques heures après l’annonce du gouvernement bolivien. Le 31 octobre, les deux États avaient eux aussi dénoncé les bombardements israéliens sur l'enclave palestinienne. Le ministère des Affaires étrangères chilien avait alors justifié dans un communiqué la convocation de son représentant par "les inacceptables violations du droit humanitaire d'Israël dans la bande de Gaza". Le président colombien, Gustav Petro, avait quant à lui twitté : “ J'ai décidé de convoquer notre ambassadrice en Israël (Margarita Manjarrez). Si Israël ne cesse pas le massacre du peuple palestinien, nous ne pouvons pas rester".  

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Le 3 novembre, le ministère des Affaires étrangères du Honduras, avait lui aussi annoncé dans un communiqué le rappel de son ambassadeur à Tel Aviv.

Des divisons parmi les pays arabes et musumans 

Du côté des pays arabes et musulmans, les réactions varient selon les États, mettant en avant des divisions régionales qui s’ajoutent à la crainte d’un embrasement de grande ampleur au Moyen-Orient et au-delà.  

Premier pays arabe à rappeler son ambassadeur en Israël, la Jordanie avait déclaré le 1er novembre dans un communiqué, rejeter et condamner “la guerre israélienne continue à Gaza qui tue des innocents, provoque une catastrophe humanitaire sans précédent". Le royaume, qui a signé un accord de paix avec Israël en 1994, avait également mis en garde contre une "expansion" de cette guerre, qui "menacerait la sécurité de l'ensemble de la région ainsi que la sécurité et la paix mondiales".  

Au lendemain de ces annonces, Bahreïn avait également annoncé la suspension de ses liens commerciaux avec Israël, ainsi que le rappel de ses ambassadeurs. Un communiqué du Conseil des représentants, la chambre basse du Parlement de Bahreïn, avait précisé que cette démarche s’inscrivait "en soutien à la cause palestinienne et aux droits légitimes du peuple palestinien frère". Le pays, comme les Emirats arabes unis et le Maroc, a établi des relations diplomatiques avec l’Etat juif en 2020 dans le cadre des accords d’Abraham. 

L’Arabie Saoudite, royaume qui avait lui aussi engagé des discussions avec les Etats-Unis sur une possible normalisation des relations avec Israël, avait déclaré mi-octobre suspendre les pourparlers. Le 11 novembre, Ryad a accueilli le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Le prince héritier Mohammed ben Salmane avait alors déclaré tenir “les autorités d'occupation (israéliennes) pour responsables des crimes commis contre le peuple palestinien". Réunis lors de ce sommet, les dirigeants de pays arabes et musulmans qui y étaient réunis ont condamné samedi les actions "barbares" des forces israéliennes à Gaza, sans pour autant prévoir de mesures économiques et politiques conjointes, à l’encontre d’Israël.  

Le président turc Erdogan, dénoncant "le massacre immoral, sans scrupule et méprisable", avait également rappelé son ambassadeur en Israël pour consultations le 4 octobre. Le même jour, il avait annoncé rompre tout contact avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Netanyahu n'est plus quelqu'un avec qui nous pouvons parler. Nous avons fait une croix sur lui", avait-il alors déclaré.

Un discours évolutif du côté des occidentaux

Côté occidental, si au lendemain de l’attaque, les différents États affichaient un soutien unanime à Israël, les bombardements qui pilonnent la bande de Gaza depuis plus d’un mois ont fait évoluer ce discours, laissant place à un appel à des pauses humanitaires et à un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne, de la part de certains États occidentaux.