Guyane : un accord de fin de conflit signé, les barrages levés

Le mouvement social qui paralysait la Guyane depuis plus d'un mois s'est achevé ce vendredi 21 avril 2017 avec la signature d'un accord de fin de conflit entre L'Etat, les élus et le collectif qui pilotait la mobilisation.  Les barrages routiers ont été levés, à l'exception pour l'instant de celui bloquant la fusée Ariane à Kourou.
 
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Guyane
Barrage du collectif des "500 Frères" (image AP)
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Les Guyanais vont pouvoir voter sereinement à l'élection présidentielle.

Après un mois de barrages, de blocages et de manifestations, un accord de sortie de crise vient d'être signé dans le département. 

C'est à la préfecture de Cayenne, que le projet d'accord intitulé "Pou Lagwiyann Dékolé" a été parafé ce vendredi 21 avril un peu avant 18h (heure de Guyane), puis applaudi par la foule massée devant le bâtiment.
 
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Ce que prévoit le texte


Le document de huit pages "acte" plusieurs décisions pour l'avenir du département, dont les 2,1 milliards supplémentaires réclamés par le collectif "Pou la Gwiyann dékolé" (pour que la Guyane décolle), arguant que le plan d'urgence d'un peu plus d'un milliard d'euros validé par le gouvernement n'était pas suffisant pour permettre à ce territoire d'Outre-mer situé en Amérique du sud de rattraper son retard sur l'Hexagone.

Le texte prévoit encore l'envoi de renforts de forces de l'ordre dans le département, l'implantation de la cité judiciare, les 50 millions d'euros de compensation du RSA, la cession du foncier de 250 000 hectares pour la Collectivité Territoriale et 400 000 hectares pour les peuples autochtones. 

Il acte également que l'Etat "fera l'objet d'une saisine, par le congrès des élus de Guyane", sur une "évolution statutaire" du territoire. 

Le collectif, représentant diverses composantes de la société guyanaise (socio-professionnels, associations, peuples autochtones, syndicats, etc.) réclamait notamment des mesures pour renforcer les moyens de lutte contre l'insécurité, désenclaver les communes dont certaines n'ont toujours ni eau ni électricité, mieux reconnaître les peuples autochtones, améliorer les services de santé défaillants et le système scolaire inadapté à une démographie galopante.

Barrages levés et soulagement affiché


Mais alors que les barrages avaient commencé à être démontés vendredi matin à Cayenne et dans sa périphérie, à la veille de l'élection présidentielle prévue samedi en Guyane, à Kourou le giratoire à l'entrée du centre spatial guyanais restait bloqué par des militants réclamant "un courrier de la ministre de la Santé" pour acter par écrit "le passage en secteur public du Centre médico-chirurgical de Kourou".

A Cayenne, le porte-parole du collectif, Davy Rimane, s'est félicité de l'accord. "On a réussi à ce que le protocole paraisse au journal officiel. Maintenant on pourra travailler avec ce document et aller en justice si on n'est pas satisfaits", a-t-il expliqué.

Dans un communiqué, la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts a salué cet accord, évoquant "une journée déterminante pour l'avenir de la Guyane". 
 


Pour le préfet de Guyane, Martin Jaeger, il s'agit d'un "acte fondamental pour la Guyane. Il trace des ambitions. A nous de le faire vivre avec sérieux, conscience".
Mais certains membres du collectif se sont fait menaçants: "Une fois que le prochain gouvernement sera en place, dès le premier jour, on va entrer en action. L'Etat nous doit sept milliards et pas deux", a asséné Olivier Goudet, membre du mouvement des "500 frères", dont la particularité est de défiler cagoulés.
                
            
Devant la préfecture de Cayenne, environ 500 personnes étaient rassemblées. Beaucoup arboraient le tee-shirt "nou gon ké sa" (ça suffit) phrase symbole du blocage.

"Je ne regrette rien, même pas le petit gazage devant la préfecture", lors d'une manifestation qui a dégénéré. "Le mouvement a été non violent. Ce n'est pas terminé du tout du tout, mais il faut penser à l'économie et aux gens" témoigne Célia, agent territorial, qui participé aux barrages.

Le collectif a aussi obtenu la garantie qu'il n'y aurait aucune poursuite envers "les signataires de l'accord".