Fil d'Ariane
Les gangs armés font régner la terreur en Haïti. Depuis le début de l’année, les violences entre bandes rivales ont fait plus de 2.400 morts selon un bilan de l'ONU en date du vendredi 18 août. Une force multinationale devrait être lancée pour tenter de mettre fin aux tueries.
Une femme et sa fille passent devant une barricade érigée par la police pour protester contre la mauvaise gouvernance policière à Port-au-Prince, Haïti, le 26 janvier 2023.
"Entre le 1er janvier et le 15 août de cette année, au moins 2.439 personnes ont été tuées et 902 autres blessées", a déclaré vendredi 18 août la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani, lors d'un briefing de l'ONU à Genève.
"Depuis le 24 avril jusqu'à la mi-août, plus de 350 personnes ont été lynchées par la population locale et des groupes d'autodéfense. Parmi les personnes tuées figurent 310 membres présumés de gangs, 46 membres du public et un policier", a souligné l’officielle.
En réponse à la violence persistante des gangs et à l'insécurité généralisée, il y a eu une augmentation des mouvements de "justice populaire" ou des groupes d'autodéfense, souligne encore Ravina Shamdasani.
Haïti est englué depuis des années dans une profonde crise économique, sécuritaire, et politique, qui a renforcé l'emprise des gangs. Ces bandes armées contrôlent environ 80% de la capitale haïtienne et les crimes violents sont fréquents.
Face à la vague de violences, qui s'est encore intensifiée entre le 11 et le 15 août, Volker Türk, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme demande que des mesures soient prises d'urgence. "Les droits humains du peuple haïtien doivent être protégés et ses souffrances atténuées", a souligné Volker Türk, qui a visité le pays en février.
Un vœu déjà formulé par le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Lors d’un déplacement officiel sur l’ile caribéenne, il avait lancé un appel en faveur d'une force multinationale non onusienne pour Haïti. Objectif : aider la police haïtienne à faire face à la situation.
Fin juillet, le Kenya a annoncé être volontaire pour prendre la tête de cette force multinationale. Dans le détail, Nairobi se dit prêt à déployer 1.000 de ses policiers sur place pour “former et aider la police haïtienne à rétablir la normalité dans le pays et à protéger les installations stratégiques", a déclaré le ministère kényan des Affaires étrangères dans un communiqué.