Fil d'Ariane
D'autres habitants sont restés piégés chez eux. "Nous n'avons plus ni eau ni nourriture", alerte une jeune habitante. Son père, qui souffre de diabète et d'hypertension artérielle, est actuellement dans un état critique. "Nous n'avons aucun moyen d'aller acheter des médicaments et c'est trop dangereux de se déplacer avec lui", ajoute-t-elle.
Selon des témoignages, des individus lourdement armés appartenant au gang "400 mawozo" violent des femmes et des filles lorsqu'ils entrent dans les maisons. Ce même gang puissant et redouté, avait enlevé un groupe de 17 personnes composé de missionnaires nord-américains et de leurs proches, dont cinq enfants, à l'automne dernier.
La situation inquiète les organisations haitiennes de défense des droits humains. Mais, elles ne peuvent pas encore porter assistance aux victimes.
Voir aussi : Haïti : grève générale contre l'insécurité et l'incurie des autorités
Longtemps cantonnées dans les zones très défavorisées du bord de mer de Port-au-Prince, les bandes armées ont grandement accru leur emprise à travers la ville et le pays depuis l'automne 2020, multipliant assassinats et enlèvements crapuleux.
Au cours du second semestre de l'année dernière, l'axe routier menant dans le Grand Sud est tombé sous le contrôle des gangs de Martissant, un quartier populaire au sud de Port-au-Prince. De nombreuses personnes sont mortes par balle en essayant d'emprunter cette route. Les résidents ont, eux, fui depuis longtemps leurs habitations.
Lire aussi : Haïti : les habitants en grève contre l'insécurité, au sommet de leurs problèmes
En plus de la guerre des gangs, le kidnapping se multiplie en Haiti. Les instances policières et gouvernementales peinent encore à freiner les actes de banditisme.
La police nationale, dont l'arsenal est loin de suffire pour affronter les bandes criminelles sur-équipées, n'a mené aucune opération pour reprendre le contrôle de l'entrée sud de la capitale. Elles n'ont aussi pas encore intervenu dans la banlieue nord. Le porte-parole de la police nationale était incapable de fournir des informations à la presse mercredi 27 avril jusqu'à midi.