Haïti : le Premier ministre démissionne, et maintenant ?
Le Premier ministre haïtien Laurent Lamothe démissionne sur fond de grave crise politique. Depuis plusieurs semaines, l'opposition manifeste, réclamant le départ d'un gouvernement qui, en trois ans, s'est avéré incapable d'organiser des élections législatives.
La démission de Laurent Lamothe était attendue : vendredi 12 décembre, le président Michel Martelly annonçait déjà que le Premier ministre était prêt à jeter l'éponge pour permettre au pays de sortir de l'impasse. Voici plusieurs semaines que l'opposition manifeste pour réclamer la démission du président et de son Premier ministre, au pouvoir depuis trois ans. "J'ai besoin de nourrir mes enfants. Je suis une mère seule. Le gouvernement ne fait rien pour changer notre vie", explique Yolaine, une manifestante. Ce dimanche 14 décembre, c'est un tweet du ministère de la Communication qui a annoncé la nouvelle, reprenant les termes employés par Laurent Lamothe lors d'une intervention télévisée :
Samedi 12 décembre, des heurts ont éclaté à Port-au-Prince lorsque des jeunes ont tenté de forcer un barrage pour pénétrer à l'intérieur du palais présidentiel. Un homme a été tué lors de cette nouvelle vague de manifestations, violemment réprimée par la police. "Nous avons découvert un cadavre. La victime est un jeune d'une trentaine d'années, nous ne l'avons pas identifié, mais il ne ferait pas partie de la manifestation", a déclaré le porte-parole de la police. Les Haïtiens sont également descendus dans la rue de deux autres villes du pays pour réclamer la démission du président Martelly et de son gouvernement.
“Martelly veut instaurer une dictature“
14.12.2014Par nos partenaires de la RTBF
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La démission du Premier ministre figure dans les recommandations d'une commission de consultation convoquée pour proposer une issue à la crise. La commission suggère également la formation d'un gouvernement de consensus intégrant des membres de l'opposition, et la nomination d'un nouveau conseil électoral en vue de l'organisation des élections législatives et municipales, ainsi que la libération des prisonniers politiques. L'opposition a d'ores et déjà annoncé de nouvelles manifestations à Port-au-Prince. Une opposition divisée, toutefois, entre les quelque 4000 protestataires radicalement opposés au gouvernement, et ceux, plus modérés, qui restent ouverts à un gouvernement de consensus et disposés à négocier avec le Parlement. Les explications d'Amélie Baron, notre correspondante jointe par téléphone à Port-au-Prince :