Fil d'Ariane
Le président haïtien Jovenel Moïse a été assassiné tôt le 7 juillet au matin chez lui par un commando formé d'éléments étrangers, a annoncé le Premier ministre sortant Claude Joseph.
L'épouse du président a été blessée dans l'attaque et hospitalisée, a précisé M. Joseph. Il a appelé la population au calme et indiqué que la police et l'armée allaient assurer le maintien de l'ordre.
Le Premier ministre haïtien Claude Joseph a déclaré mercredi l'"état de siège" octroyant des pouvoirs renforcés à l'exécutif quelques heures après l'assassinat du président Jovenel Moïse.
"Dans la stricte application de l'article 149 de la Constitution, je viens de présider un conseil des ministres extraordinaire et nous avons décidé de déclarer l'état de siège sur tout le pays", a-t-il déclaré.
Le président a été assassiné chez lui par des étrangers qui parlaient l'anglais et l'espagnol. Ils ont attaqué la résidence du président de la République
Claude Joseph, Premier ministre sortant
Venu du monde des affaires, Jovenel Moïse, 53 ans, avait été élu président en 2016 sur une promesse de développement de l'économie du pays et avait pris ses fonctions le 7 février 2017.
Actif dans plusieurs domaines économiques, dont l'exploitation de bananeraies, il n'avait alors quasiment aucune expérience en politique au moment de son élection et était très peu connu de ses compatriotes.
Le président haïtien Jovenel Moïse venait de nommer ce lundi Ariel Henry, un médecin, à la fonction de Premier ministre. Le précédent chef de gouvernement n'avait même pas tenu trois mois à ce poste.
Portrait de Jovenel Moïse
Dans ce contexte faisant redouter un basculement vers l'anarchie généralisée, le Conseil de sécurité de l'ONU, les Etats-Unis et l'Europe appelaient à la tenue d'élections législatives et présidentielle libres et transparentes, d'ici la fin 2021
En février dernier des Haïtiens étaient dans les rues pour manifester contre le président Jovenel Moïse, qui, selon eux, prolongait illégalement son mandat.
Voir : le pays s'enfonce dans la crise politique
Jovenel Moïse avait également tenté de forcer à la retraite trois juges que l'opposition a désignés comme potentiels dirigeants intérimaires, dans un contexte de bras de fer pour la direction du pays.
Le président avait proposé la tenue d'un réferendum constitutionnel le 26 septembre prochain pour sortir de la crise politique.