La colère gronde en Haïti contre la corruption au plus haut sommet de l'Etat, notamment dans l'affaire d'un programme vénézuélien de livraison de pétrole à bas prix, Petrocaribe. Les Haïtiens se sont aussi mobilisés pour réclamer la démission du président Jovenel Moïse.
Ambiance tendue, surchauffée même, dans les rues de Port-au-Prince. Ils sont des milliers à défiler pour exprimer leur colère et leur ras-le-bol. Leur président Jovenel Moïse leur avait promis de remplir leur assiette, aujourd'hui pour bon nombre d'entre eux l'assiette reste vide, les inégalités sont immenses.
Les Haïtiens sont fatigués du système. Ils veulent que le système change et s'inverse au bénéfice de la communauté !
Un manifestant.
"Nous sommes marginalisés, exclus, exploités. Dans les quartiers, nos revendications sociales, politiques et économiques ne sont pas satisfaites ", scande un autre manifestant.
Alors beaucoup réclament le départ du président, un chef de l'Etat jugé corrompu comme ses prédécesseurs.
Lutte contre la corruption
Les organisations de la société civile, à l'origine de la manifestation ont fait de la lutte contre la corruption un cheval de bataille. Elles réclament un procès dans le cadre du dossier Petrocaribe. Depuis douze ans, Haïti bénéficie d'un programme d'aide qui lui permet d'acquérir du pétrole à prix préférentiel et apparemment le programme Petrocaribe auraient profité à certains ministres, deux milliards de dollars n'auraient pas été utilisés à bon escient.
Le gouvernement actuel a annoncé la création d'une Commission indépendante, à voir estiment ses opposants.
Le peuple demande à ce que Jovenel Moïse parte, mais pas qu'il s'exile car sa place est dans le pénitencier national. Il est corrompu. Il doit être avec les autres corrompus. Un manifestant.
Ici et là à travers la capitale des barricades ont été dressées, des pneus enflammés. Les premiers bilans font état d'au moins six morts selon la police, onze selon les organisateurs.