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Des blogueurs des quatre coins du monde commentent le séisme qui a frappé Haïti. Beaucoup d'entre eux vivent sur des zones à risque, et ont eux mêmes vécu des catastrophes semblables.
Le dernier mort
par Ghania Mouffok, mercredi 20 janvier, 11 h 30 GMT, d'Algérie
L’image est choquante : on y voit, à Port-au-Prince, des hommes, jeunes, qui se disputent un petit rien du tout, un sac de peu de chose, puis arrivent des flics, armés, qui pourchassent ces hommes que l’odeur de la mort, la soif, la faim, la détresse ont rendus hermétique à la raison, puis l’un des flics ajuste calmement son arme et tire : un homme tombe et meurt. Dans un pays qui enterre ses morts par milliers dans des fosses communes, ce mort parle pour tous les autres. Il dit qu’en dictature l’État n’est que police. Il dit que les Haïtiens ne sont pas victimes d’une malédiction mais victimes de leur dictature. « Il n’y a pas de catastrophe « naturelle ». 200 000 Haïtiens ont été massacrés par des constructions taudis et les plans d’austérité du FMI » écrit avec justesse Greg Palast dans un bel article (in Le grand soir). Hier incapable de loger dignement ses pauvres, aujourd’hui incapable d’organiser les secours, sans service public, il n’y aurait que deux casernes de pompiers pour toute la ville, incapable de parler à sa population, de l’aider, l’État haïtien demeure pourtant en mesure d’envoyer la seule institution qui fonctionne encore, la police, pour rétablir l’ordre comme on sait si bien le faire en dictature contre son peuple, avec ou sans séisme, en tirant sur un homme d’une balle dans le dos. Je lis : « Dimanche, la police haïtienne a fait feu sur des pillards, tuant au moins une personne, dans un marché de Port-au-Prince. L’affrontement musclé entre la police et les pillards a nécessité l’arrivée de renforts de police sur place, armés de fusils à pompe et de fusils d’assaut. » Pour les Haïtiens, le cauchemar continue et continuera encore : ainsi donc la police haïtienne n’a rien d’autre à faire que « d’arriver en renfort » avec des fusils à pompe et des fusils d’assaut ? Pour défendre quoi ? Quand tout autour règne le chaos et que l’État s’effondre à force de pillages autrement plus criminels que ceux auxquels s’abandonnent aujourd’hui une minorité de la population dans une insondable détresse.
On les appelle « les pilleurs ». Peut-on qualifier de « pilleurs » des gens à bout, dans l’odeur de la mort, stressés, affamés et qui, avec ce qui leur reste de force, s’approprient avec violence quelques misérables bouts de choses juste pour survivre ? Peut-on qualifier de pilleurs des gens dans le chaos d’une ville sans État, sans recours et sans secours après ce qu’ils viennent de subir ? Seuls des observateurs repus qui ne savent pas de quoi ils parlent dans leur arrogante humanité soi-disant mobilisée peuvent se permettre d’utiliser un tel mot. Un mot qui criminalise les victimes et dédouane les responsables du chaos et qui, en plus, tirent dans le dos d’un survivant sans prendre le risque d’être appelé à leur tour : « pilleurs ». Ce dernier mort nous dit l’incompétence et l’arrogance des dictateurs qui réduisent leurs peuples à la mendicité, quand leur île s’appelait la perle noire. Ile riche et affamée depuis des siècles, pillée par les mêmes qui aujourd’hui accourent à son secours en se gardant bien de parler d’histoire, de révoltes et de FMI, lui préférant la malédiction, tout en continuant à se partager les décombres empestant encore la mort. Et pourquoi les Haïtiens seraient-ils des maudits ? Parce que chaque fois qu’ils ont cru élire librement l’un des leurs, on leur a imposé un gentil dictateur ? Même les catastrophes naturelles et leurs conséquences parlent d’histoire Quand l’État n’est que police, nous pouvons prédire que les victimes seront plus nombreuses. Parce que la police n’est pas là, en dictature, pour faire régner l’ordre mais pour préparer les désordres à venir. Les Hommes ne sommes pas égaux devant la mort, écrivait Nazim Hikmet. Cette phrase plane aujourd’hui d’Alger à Port-au-prince en passant par Istanbul, l’Albanie et la Chine. Elle traverse le continent de ceux qui nous maudissent depuis leurs corps entassés dans des fosses communes sans sépulture. Ghania Mouffok est journaliste et écrivaine à Alger
Voici venu le temps des rumeurs et de la désinformation
Par Pavel Spiridonov, 20 janvier 2010 - 13 h 30 GMT, de Saint Pétersbourg (Russie)
Quelques jours seulement après le nouveau tremblement de terre enregistrée à 60 kilomètres de Port-au-Prince, j'ai vu sur le site web NewsRu.com un article curieux, mais qui entre tout à fait dans la longue liste des rumeurs provoquées par le manque d'information sur les événements en Haïti. Selon le site espagnol ABC.es, le leader vénézuélien Hugo Chávez a dit que le tremblement de terre en Haïti était « le résultat d'essais faits par la marine américaine ». Le chef d'État vénézuélien a enfoncé le clou, avec cette analyse stupéfiante : « C'est un tremblement de terre de test, réalisé dans le but de détruire l'Iran avec une série des séismes et renverser ainsi le régime des mollahs."
Le président du Venezuela base ses accusations sur un rapport préparé par la Flotte du Nord russe qui suit les manœuvres de la marine américaine dans la mer des Caraïbes depuis 2008. Chávez se base aussi sur le tremblement dans le Pacifique ressenti en Californie la semaine dernière d'une magnitude de 6,5 sur l'échelle de Richter qui n'a pas fait de morts, contrairement à la tragédie haïtienne. Son texte se conclut ainsi : « Il est plus que probable que les États-Unis connaissent les dégâts qu'ils causent parce qu'ils avaient envoyé en Haïti le général P. K. Keen pour superviser les efforts de secours en cas de nécessité. » Qui a dit que la guerre froide était terminée ? Pavel Spiridonov est doctorant, avec pour sujet de thèse "L'Influence de l'Internet sur la littérature russe contemporaine"
Pourquoi ne pas créer une tutelle internationale ?
Par Xiu Tiebing, mercredi 20 janvier 2010, 2 h GMT, de Pékin, Chine
Partout dans le monde, on parle de la responsabilité et de l’obligation de la communité internationale face au sinistre haïtien, et en fonction de ces engagements-là, on apprécie différemment le comportement des États et des acteurs humanitaires... Et pourtant, il reste une question négligée, cruciale et incontournable. Probablement, cet État du Haiti demeurera l’un des pays à avoir reçu la plus grande aide internationale au développement en durée et par habitant, mais son incapacité organisationnelle dans le sauvetage et le secours montre qu’il s’agit effectivement d’un État en faillite total, au fonctionnement minimum. Je suis allé en R.D.du Congo (à Goma), je compte des amis en Birmanie ou dans les iles pacifiques qui ont basculé dans des émeutes après un désastre naturel. Ce sont des pays en conflit, sous tension depuis très lontemps, mais le minimum étatique dans ses obligations civiles, si incomplet et peu efficace soit-il, s’opérait tout de même tant bien que mal. Face à ces exemples déjà fort peu glorieux, Haiti mis sous assistance internationale massive nous choque : ce n’est pas seulement la panique, l’anarchie momentanée ou encore le trouble passager, mais les scènes de violence avec ses règles de la jungle, même contre le sauveur international... Où est la société civile ? Qui sont les gestionnaires du territoire, qui sont maitres et les tenants du terrain ? Laissons aux historiens de discuter la responsabilité du passé esclavagiste, et l’obligation consécutive de la communauté internationale face à cette tragédie. Mais on peut et doit dire haut et fort qu’il faut passer remettre la gestion d’Haiti à une institution internationale légitimement mandatée, en s »affranchissant de la vision classique souverainiste, une institution qui ne s’arrête pas au rôle d’assistance ou de secours. Souvenons–nous depuis la fin de Duvalier et des tontons Macouts (sa police politique terrorisante), combien de promesses et d’espérance entendues et qu’on attend toujours en croyant à la faisabilité de telle ou telle recette onusienne en cours depuis le milieu des années 1990, et finalement, quelles réalités terribles et horribles sous nos yeux... Pour le bonheur, et si on dire plus franchement, pour la survie d’Haiti et des Haitiens, le passage par la gestion de la communité internationale (incarnée par l’OEA ou par une instance onusienne spécialement fondée ) devient nécessaire. C’est une gouvernance obligatoire, si on ne veut pas voir la répétition de l’horreur… Xiu Tiebing est professeur et chercheur au Centre des Relations internationales à l'Université des Communications de Pékin
God bless America
Par Rodica Pricop, 19 janvier 2010, 15 h 30 GMT, de Bucarest, Roumanie
La forte mobilisation internationale, sous le contrôle de l’ONU en principe mais sous la coordination des États-Unis sur le terrain, est encore loin de produire des effets bénéfique pour les victimes, qui après une semaine depuis le cataclysme manquent toujours d’eau, de nourriture, de soins médicaux, d’un toit au-dessus de leurs têtes… Le désespoir des Haïtiens provoque un fort contraste avec les déclarations des responsables mondiaux et des agences humanitaires qui annoncent l’envoie de l’aide d’urgence mais aussi des importantes aides financières. Il serait cynique de critiquer la manière dont les opérations de secours se déroulent en ce moment car, on le sait, le manque d’infrastructures en Haïti est la première raison qui bloque la distribution de l’aide humanitaire. Ce qui rend les choses extrêmement dramatiques et l’urgence de la situation. La réalité n’attend pas et les humanitaires doivent trouver des solutions au plus vite, car des milliers de vie en dépendent. Aujourd’hui-même, le professeur d’un orphelinat de Port-au-Prince disait d’une petite voix pour CNN que pas tous les enfants vont s’en sortir… ‘Some of them won’t make it’…
L’espoir réside, dans l’acheminement rapide de l’aide internationale par l’ONU qui se fie maintenant aux États-Unis afin de résoudre la crise humanitaire haïtienne. Cette fois-ci, la mobilisation de Washington a été exemplaire, et on a vu un président Obama déterminé, mettre la puissance de l’Amérique au service des victimes de Haïti. La décision du chef de la Maison Blanche de faire de cette crise une priorité nationale des États Unis est en rupture avec le manque de réaction de l’administration Bush face aux dévastations historiques de l’ouragan Katrina dans les premières semaines qui ont suivi le désastre. Mais comme le chante Leonard Cohen dans « Democracy », l’Amérique est un même temps ‘the cradle of the best and of the worst” (le berceau du meilleur et du pire). Cette fois-ci l’Amérique est du bon coté, en montrant au monde qu’elle a non seulement la volonté, mais aussi des moyens considérables pour intervenir dans des zones où il n y a pas un intérêt économique ou géostratégique, mais seulement pour des considérations humanitaires. De ce point vu, la réaction frustrée de la France qui semble avoir du mal à accepter que Washington ait pris le rôle de leader dans les secours avec les Nations-Unies, semble totalement déplacée. Le poids de l’histoire semble encore très présent à Paris, où certains hommes politiques peinent à accepter que la France ne soit plus une puissance coloniale et que l’arrogance n’a pas de place quand il s’agit de sauver des vies. Rodica Pricop est rédactrice en chef adjointe à Nine O’clock, éditorialiste à Bucarest Hebdo
Le Brésil très engagé en Haïti
par Roberto Blum, 19 janvier 2010 - 9 h 30 GMT, de Porto Alegre (Brésil)
“Une terrible tragédie est parvenue dans ce malheureux pays qu'est le Haïti”. Cette phrase fait écho depuis le 13 janvier sur les médias brésiliens, des plus petits journaux aux grandes chaînes nationales de radio et télédiffusion. Images choquantes et des récits passés en boucle racontent le sort de milliers de personnes qui ont perdu la vie et d'autres qui ont miraculeusement été retrouvées vivantes sous les débris de la ville de Port-au-Prince. Cette tragédie haïtienne touche particulièrement l'opinion publique au Brésil. Premièrement, à cause de la présence brésilienne dans ce pays. Depuis 2004, les forces armées brésiliennes coordonnent la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti. En temps normal, la couverture de l'action en Haïti n'était que très modeste. Bien que certains médias aient récemment salué les résultats obtenus par la mission de ONU, notamment en ce qui concerne la réduction de la violence et l'aide à la stabilisation du pays, la population méconnaît la présence des troupes dans ce petit et distant pays d'Amérique Centrale. L'arrivée de la catastrophe a alors attiré l'attention de tous les écrans. Non seulement à cause de l'ampleur des dégâts humains causés pas ce tremblement de terre (plus de 70 mille morts jusqu'à présent), mais aussi car 19 de nos compatriotes y ont péri. La couverture est maintenant exhaustive, les principaux journaux ayant envoyé leurs correspondants sur place. Souvent marquée par des images choquantes et des histoires dramatiques, les reportages sont peu précis quant à l'histoire coloniale de ce « pauvre pays » et même sur la mission de paix menée par l'armée nationale brésilienne pour la première fois à la tête des casques bleus.
Le deuxième aspect qui a sensibilisé l'opinion publique brésilienne vient du fait que le tremblement de terre haïtien survient seulement quelques jours après l'arrivée de deux tragédies naturelles au Brésil. La première, un glissement de terrain, s'est produite la veille du jour de l'an, sur un hôtel dans la ville touristique d'Angra dos Reis, tuant 53 personnes. Le deuxième fait marquant a été une crue qui a déplacé une partie importante de la population de la ville historique de São João do Paraitinga et causé d'énormes dégâts matériels. Les cataclysmes naturels ont frappé fort au Brésil durant cette décennie. Inondations, fortes sécheresses, glissements de terrain, cyclones etc. Un micro-trottoir réalisé par Radio Gaúcha au Sud du pays a montré que la majorité des personnes croient à l'aggravation des phénomènes extrêmes et que cette évolution est due à l'action humaine. Cette dure réalité renforcée par les discussions internationales autour de l'évolution climatique et de ses conséquences dans un futur proche, fait certainement peur à l'imaginaire populaire. Reste à savoir si ce sentiment de vulnérabilité se canalisera vers une action collective positive dans le sens de réduire les causes de ce changement et de s'adapter afin de mieux résister aux phénomènes extrêmes. Roberto Blum est fondateur et animateur du site Correio Internacional
De quoi sera capable le monde pour reconstruire Haïti ?
Par Pavel Spiridonov, 19 janvier 2010 - 8 h GMT, de Saint Pétersbourg (Russie)
Horrible catastrophe en Haïti, les morts, les survivants parmi les morts, les destructions, les miraculés sous les décombres... Toutes ces images pourraient nous hanter encore beaucoup de temps si ce n'était que nous sommes habitués à voir toutes les horreurs du monde à la télé ou sur Internet et plus rien ne nous choque. Je voudrais penser à l'avenir, à ce qu'il faudra faire pour reconstruire tout à partir de rien. Il y a un détail qui est pour moi très intéressant, c'est que pour la première fois dans l'histoire (sauf erreur de ma part) pour aider un pays il faut changer le pouvoir en place. Avec l'effondrement du toit du palais national à Port-au-Prince, s'est effondré le faible pouvoir dans ce pays, car le président et son gouvernement ne contrôlent plus la situation. Plus de police et les forces de paix onusiennes se trouvent dans une situation très difficile Ban Ki-moon espère que le commandant des casques bleus coordonnera ses opérations avec la mission militaire américaine. C'est vrai que si on prend en compte les maraudeurs et la population qui n'est pas loin d'une émeute, les seuls à pouvoir réellement influencer la situation sont les États-Unis. D'ailleurs, la seule personnalité politique de niveau mondial qui est allé en Haïti était la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton. L'Europe et les autres pays donneurs seront obligés de prendre en compte les intérêts des États-Unis dans la région. Lundi prochain à Montréal se tiendra le sommet sur l'aide pour ce pays des caraïbes frappé par le séisme. Le Premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive, devrait être sur place. Alors, nous allons voir de quoi est capable le monde pour reconstruire Haïti, qui va contrôler ce processus (et le pays avec), et pour combien de temps. Pavel Spiridonov est doctorant, avec pour sujet de thèse "L'Influence de l'Internet sur la littérature russe contemporaine"
Une sonnette d’alarme pour les Roumains
Par Rodica Pricop, 19 janvier 2010, 5 h GMT, de Bucarest, Roumanie
La Roumanie à coté de la Grèce, l’Italie et la Turquie est le pays européen le plus exposé aux tremblements de terre à forte intensité. Contrairement à l’Italie et à la Turquie qui ont été victimes de secousses meurtrières pendent la dernière décennie, la Roumanie a été heureusement épargnée depuis les années 70 d’une telle tragédie. Mais, comme les sismologues roumains et internationaux, inclus les experts de l’ONU, ne cessent de nous le répéter, un tremblement de terre de plus de 7 degrés sur l’échelle de Richter est une certitude, vu la cyclicité des secousses de forte magnitude, avec une moyenne de trois par siècle. Si le dernier cataclysme du 4 Mars 1977 a fait presque 1600 morts en Roumanie, à présent les spécialistes prévoient des dizaines de milliers de morts, jusqu’à 500 000, dans la capitale seule, selon le maire de Bucarest. Devant l’imminence d’un tremblement de terre dévastateur, la Roumanie n’est pas prête à y faire face. La spécificité des mouvements telluriques de Vrancea (centre du pays) fait que les tremblements de terre se produisent à de grandes profondeurs (de plus de 100 kms) ce qui fait que de vastes territoires seraient affectés, Bucarest étant dans le périmètre de rupture, ce qui fait que 90% des dégâts se produiraient dans la capitale. Les Bucarestois vivent toujours avec la peur dans le sang, et les tremblements de terre de petites intensité qui ont lieux presque tout les ans ne font que leur rappeler qu’ils vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, sans pourtant ne rien pouvoirs y faire.
Les autorités ne font pas grande chose pour empêcher une catastrophe, en invoquant le manque d’argent mais aussi le refus des propriétaires des bâtiments vétustes d’entamer des travaux de consolidation. Une bonne excuse pour leur immobilisme, car la plus part de gens qui vivent dans des immeubles à fort risque sismique sont des personnes âgées, des retraités qui n’ont pas les moyens financiers et à qui les banques ne vont jamais donner un emprunt à longue terme. Si en 1977, 28 bâtiments se sont écroulés a Bucarest, les spécialistes estiment que lors d’un tremblement de terre de 7.0 comme celui produit en Haiti, quelque 500 bâtiments tomberaient, et 100 lors d’un tremblement de terre de 6.0 degrés sur l’échelle de Richter. Les chiffres font peur et la population de Bucarest n’est pas préparée à de tels scénarios catastrophiques. Et les mauvaises nouvelles ne s’arrêtent pas ici. Selon l’Inspection Générale pour des Situations d’Urgence (IGSU), parmi les immeubles qui vont s’écrouler, se trouvent 25 hôpitaux, dont 8 d’urgence et même un dépôt de l’IGCU qui abrite des matériaux de stricte nécessité en cas de cataclysme, y compris des outillages lourds déstinés justement à sauver des vies. Les architectes roumains attirent l’attention sur le fait que le nombre de bâtiments à risque pourrait être encore plus important, car beaucoup d’immeubles récemment construits ne respectent pas les normes sismiques. Comme tous les secteurs d’activités en Roumanie, le bâtiment est aussi fortement touché par la corruption, avec des fonctionnaires qui donnent des autorisations de constructions en l’absence de la documentation nécessaire réclamée par la loi. Dans ces conditions, la tragédie de Haïti doit être encore une sonnette d’alarme pour les Roumains car il n’y a plus de temps à perdre afin de prendre les mesures de prévenir les pertes de vies. Rodica Pricop est rédactrice en chef adjointe à Nine O’clock, éditorialiste à Bucarest Hebdo
Les cataclysmes sont les mamelles du destin
Par Miné Kirikkanat, lundi 18 janvier, 23 h GMT, d'Istanbul, Turquie
Le 17 août 1999, un séisme de magnitude de 7,5 sur l’échelle de Richter a détruit Gölcük, un département de la région de Marmara, aux frontières d’Istanbul. Les secouristes ont enregistré officiellement 17 mille 480 morts, mais ils n’ont pas compté les cadavres qu’ils ont enfouis dans des fosses communes, dans de la chaux vive, au bout de trois jours, à cause de l’odeur. Et la vérité macabre serait plus proche de cinquante mille... Le séisme a rasé la villégiature où je passais les étés de mon enfance et de ma jeunesse. Mon fils apprit à nager dans les eaux bleues de Marmara, là-bas... Son grand père et trois de ses cousins y ont trouvé la mort. On a cherché, trouvé et identifié leurs dépouilles parmi tant d’autres, au bout de 4 jours... Les secousses ont duré 45 secondes et étaient tellement fortes, que tout Istanbul (15 millions d’âmes!) a tremblé et certains quartiers ont été sérieusement secoués, des dizaines de bâtiments détruits dont les habitants sont morts, malgré les 30 kms qui les séparaient de l’épicentre. Aujourd’hui, aucune image, aucune information, ni scène de pillage et de vandalisme qui nous parvient de Haïti ne sont différentes de ce que j’ai vu et vécu à Gölcük, en 1999. Certaines raisons sont identiques aussi : les cataclysmes de cet acabit ne détruisent que ce qui est déjà pourri. Haïti, est un pays déjà détruit par les puissances étrangères qui ont veillé à ce que rien, ni personne ne puisse relever la tête sur cette terre. Il est exploité, miné, épuisé par des dictateurs corrompus et leurs milices aussi corrompues que sanguinaires.
Le manque de conscience politique, l’ignorance et la pauvreté ont fait de ce pays, une proie facile, autant pour les exploiteurs que pour les cataclysmes. Un séisme de même magnitude au Japon, n’aurait pas causé autant de dégâts qu’en Haïti. Les constructions étaient à l’image de son état général et les bidonvilles aussi effritables que ses occupants. Malgré que la Turquie en général et le département de Gölcük en particulier soient beaucoup plus riches que Haïti ou Port au Prince, c’est curieux mais vrai, les constructions n’ont pas mieux résisté, et il y a eu autant de dégâts, à cause de l’avidité des promoteurs et des fonctionnaires corrompus. La plupart des constructions étaient illégales et non conformes à la réglementation. C’est le cas d’Istanbul actuellement. Dans cette ville qui reçoit une immigration massive et où l’on s’enrichit très vite, on a construit sans permis ni plan, plus de cinquante mille immeubles qui vont s’écrouler au premier tremblement. C’est une mégapole dont la municipalité n’a pu établir la carte des égouts, les liaisons sauvages d’électricité, d’eau et de canalisations. Sans compter les réservoirs de gaz naturel en plein milieu de la ville! Pourtant, 70 % des ressources en finances, en industrie (lourde) et activités économiques du pays sont concentrés dans la région d’Istanbul, précisément. À partir de cette réalité, il est facile d’imaginer que l’économie turque, déjà si endettée, reste sous les décombres d’Istanbul ; que les nouveaux maîtres arrivent avec secours et soldats comme les Chinois à Haïti, pour ne plus repartir de cette géographie si stratégique ! Les bateaux océanographiques français l’Atalante et le Suroit sondent la mer de Marmara depuis 1999. La dernière expédition date de 2009. Le Pr. Luis Geli de l’Ifremer et ses collègues turcs en ont tiré des conclusions alarmantes. Un séisme de grande magnitude est inévitable et peut arriver à tout moment. La coopération scientifique entre les Turcs et les Français servira à installer 2 stations sous-marines pour écouter “les pas du séisme” qui approche. Les autorités politiques ont réuni sous forme d’impôts, un fond équivalent de 10 milliards d’euros, pour renforcer la structure des bâtiments publics et l’infrastructure d’Istanbul. Or, si peu de bâtiments ont été consolidés depuis 10 ans, que c’est insignifiant. J’ai peur que La Malédiction de Constantin soit une prophétie et que le destin de ma ville et de mon pays soit scellé comme dans mon roman. Mine Kirikkanat est éditorialiste à Vatan et écrivaine
Les yeux tristes d'Haiti
Par Ilir Yzeiri, lundi 18 janvier, 22 h GMT, de Tirana, Albanie
Chaque tragédie offre une image particulière toujours triste. La photo de Neda, l'étudiante iranienne tuée durant les manifestations de Téhéran est devenue l'image tragique de la lutte pour la démocratie, c'est l'image de la liberté. Et l'image du petit Haïtien de 18 mois qui est resté trois jours sans manger ni boire, les yeux de ce petit Haïtien aux bras de l'homme qui l'a sauvé, donc son image est devenu l'image de la terreur, de la tragédie. C'est trop difficile d'imaginer ce que le monde est devenu en ces jours que nous vivons. Umberto Eco, écrivait il y a quelques semaines que le monde est devenu un grand village. La circulation et la communication sont inimaginables. Mais comme ma collègue journaliste de Turquie l'a très bien écrit c'est le mal qui circule le plus souvent. On a pensé qu'après la chute du Mur de Berlin la démocratie serait un système plus juste. En fait les pays des Balkans et ceux de l'Est, ex-comunistes, nous disent dans la plupart des cas le contraire. L'exemple d'Haiti nous a montré que les pays mal construits sont prêts à se désintégrer lors d'une tragedie naturelle. Je vous donne un exemple. Il ya presque un an qu'une region d'Italie, l'Aquila, a subi un séisme terrible. L'Italie a réagi d'un maniere excellente. Les dégats ont été minimisés et les habitants se sont abrités dans les maison nouvelles. Pourquoi? Parce que l'Italie même si son image n'est pas la meilleure, ce pays est une démocratie développée.
En Haiti c'est le contraire. On a vu les bâtiments mal construits et un pays qui a souffert des régimes dictatoriaux, un pays abandonné, un pays avec un sort tragique qui a du mal à reprendre sa vie. Tout le monde est en Haiti pour arriver à ce que la tragédie se minimise. Mais personne ne sait pas quelles sortes de tragédies nous attendent encore. Nous vivons dans un monde global ou les démocraties et les pays avec les gouvernements corrompus, antidémocratiques sont mélangées et où la pollution de la planète est devenue notre plaie tragique. Je pense que s'il y a une contribution réelle des pays développés aux pays non développés, c'est la pression contre les dirigeants corrompus, c'est parler ouvertement et non aider à faire régner des dirigeants qui manipulent les votes, qui volent leurs peuples. Nous voyons que dans mon pays les organisations internationales agissent selon deux mesures. Pour eux, s'il ny a pas de guerre civile alors tout va bien. Mais un jour arrive où le séisme et les inondations montrent à tout le monde que la tragédie est non seulement de nature mystérieuse, mais de nature humaine aussi. C'est pourquoi que je n'arrive pas à oublier les yeux de Neda et les yeux de ce petit Haitien dans les bras d'un inconnu. Ilir Yzeiri est journaliste et enseignant
Abandon de poste...
Après les dégâts laissés par le tremblement de terre meurtrier à Port-au-Prince, les soins médicaux sont d'une urgence vitale. Pourtant uns équipe de médecins belges décident de quitter leur hôpital improvisé en suivant les conseils des Casques Bleus armés qui craignent la possibilité de violence par la population locale. Le correspondant chargé de questions sur la santé de CNN, le Dr. Sanjay Gupta, raconte, avec une certaine incompréhension, le départ des soignants et l'abandon total de leurs patients en état de nécessité.
"Ce qui me frappe en tant que médecin c'est que plusieurs patients qui viennent de subir une intervention médicale majeure seront abandonnés, car personne ne s'occupera d'eux.", raconte le Dr Gupta aux yeux écarquillés par le choc et la fatigue. "C'est inimaginable, ce qui ce passe ici." Anderson Cooper, un visage bien connu par les auditeurs de CNN, demande si la sécurité est si mauvaise pour justifier l'évacuation des médecins. Gupta répond qu'il a entendu des rumeurs d'émeutes et de violence ailleurs, mais qu'il n'a rien vu d'extraordinaire et ne comprend pas pourquoi les médecins s'en vont. Le Dr. Gupta reste seul sur place pour s'occuper des patients abandonnés. Le désarroi du médecin Gupta rappelle la frustration des forces américaines en Afghanistan qui souvent se plaignent de l'inaction des forces européennes qui, par peur d'insécurité, évitent toute contact avec les insurgés. Matt Sanchez est chroniqueur à Fox News
Une ligne presque droite entre Haïti et la Grèce
Par Alexia Kefalas, lundi 18 janvier, 19 h 00 GMT, d'Athènes, Grèce
Les images défilent. Chaque jour, chaque heure, elles sont un peu plus tragiques. Experts, politiques, journalistes ou bénévoles témoignent, analysent, commentent et reviennent en détail sur la tragédie. Quelle est cette « colère », non pas celle de Zeus, mais de Poséidon, dieu de la mer et des tremblements de terre, qui s’est abattu sur Haïti ? Et surtout que se passe-t-il maintenant ? Personne n’a de réponse, pour le moment, il faut aider... L’aide pour oublier une réalité qui fait mal : l’échec du sous développement d’un pays en 2010 ou comment le manque d’infrastructures, de protection contre les séismes, la pauvreté et la misère peuvent mener à des centaines de milliers de morts en un nuit. Des constats qui vont au-delà de la simple catastrophe naturelle due à un séisme de 7 sur l’échelle de Richter. Il y a un monde qui sépare la Grèce d’ Haïti. Les Grecs sont pourtant très sensibles à la tragédie haïtienne. Haïti est le premier pays qui a reconnu l’indépendance de la Grèce en 1822, après quatre siècle d’occupation ottomane. Les deux pays ont des histoires parallèles (pauvreté, dictature en 1957 pour Haïti et en 1967 en Grèce, etc..) et s’apprécient. Bien qu’engluée dans une crise économique sans précédent, la Grèce a immédiatement envoyer de l’aide. Des médicaments, des vivres, des bénévoles. Comme dans tous les pays européens, des appels aux dons se relaient ; mais sans organisation sur place, les aides du monde entier quelques soient apparaissent dérisoires. Alexia Kefalas est journaliste au quotidien I Kaphimerini
“C'est avec fierté que nous avons profané Shabbat“
par Lior Papirblat - lundi 18 janvier, 18 h 00 GMT, de Tel Aviv, Israël
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a pris la parole au début de la réunion hebdomadaire du cabinet et a déclaré que « en voyant les dimensions de la catastrophe en Haïti, je décide le déploiement immédiat d'une délégation d'aide pour le compte de l'État d'Israël ». Netanyahu a déclaré également que « C'est le véritable patrimoine de l'État d'Israël et du peuple juif. Nous sommes peut-être un petit pays, mais nous sommes un pays avec un grand cœur. Il s'agit l'expression de l'éthique juive et patrimoine - aider les autres ». Les équipes, 200 membres de la délégation israélienne, ont passé toute la nuit à déballer le matériel médical qui est arrivé à Port-au-Prince. L'équipe a réussi à localiser un homme de 58 ans, prénommé Julie, qui était coincé sous une structure effondrée et a réussi à le tirer tout en parlant de lui sur son téléphone mobile. Selon le commandant de la délégation, l'hôpital de campagne israélien pourra traiter quelque 500 patients par jour. Le ministère des Affaires étrangères essaie de trouver une solution aux enfants haïtiens qui sont arrivés à l’hôpital israélien et va vérifier s’il est légalement possible de faire venir une cinquantaine d’orphelins rescapés du tremblement de terre en Israël pour y être adoptés. Zaka, une équipe de secours composée de bénévoles religieux, a travaillé des heures supplémentaires pour le séisme de la capitale haïtienne sinistrée. Tard vendredi soir, ils ont trouvé quelques minutes pour effectuer Kabalat Shabbat. Le commandant de la mission en Haïti ZAKA, Mati Goldstein, a déclaré à ynet : « Il n'y avait pas vraiment un Shabbat, mais le vendredi soir, nous avons dit Kiddouch avec les délégations du Mexique, l'Angleterre et l'Ecosse ». Goldstein a ajouté que son équipe avait continué à travailler pendant le Shabbat. « Nous avons tout fait pour sauver des vies, en dépit du Shabbat. On nous demandait : Pourquoi êtes vous ici? Il n'y a pas de Juifs ici, mais nous sommes ici parce que dans les lois de la Torah il faut sauver des vies. C'est avec fierté que nous avons profané Shabbat » dit-il. Lior Papirblat, 27 ans, est le chef d'édition du site internet d'informations ynet
La tragédie haïtienne au miroir de la presse russe
Par Pavel Spiridonov, lundi 18 janvier 2010 - 17 h 30 GMT, de Saint Pétersbourg (Russie)
Premier choc après le tremblement de terre passé, la presse russe se consacre beaucoup plus aux élections présidentielles en Ukraine. Mais nous pouvons trouver quelques articles, voici leur aperçu. « Nezavisimaja Gazeta » parle des sauveteurs russes envoyé sur l'île le lendemain du tremblement de terre. Selon le ministère des situations d'urgence, les spécialistes russes ont pu secourir quatre personnes sous les décombres notamment deux enfants. 215 maisons et deux écoles ont été inspectées et les médecins russes ont fait trente et une opérations chirurgicale. « Kommersant » rapporte les critiques émises par les médias américains envers la Russie et la Chine qui n'aident pas assez activement le pays en ruines. « La Chine a aidé les Haïtiens avec cinq millions dollars. Comme c'est généreux !" - a dit le journaliste vedette de Fox News, Bill O'Reilly avec beaucoup de sarcasme. "La Russie a envoyé un hôpital mobile et 20 médecins. Sans les États-Unis la planète serait en ruines », a renchéri le journaliste. « Gazeta.Ru » parle du lynchage des pillards, des bagarres pour la nourriture et l'eau, et des militaires onusiens et américains qui n'arrivent pas à assurer la sécurité des survivants. La population, qui vit sous les abris de fortune dans des conditions plus que précaires, a peur des bandes de prisonniers échappés de leur prison détruite par le tremblement de terre. « Rossijskaja Gazeta » a remarqué que la France, à travers les paroles du secrétaire d'État à la Coopération Alain Joyandet, avait accusé les États-Unis d'occuper Haïti. Il accuse les militaires américains, qui contrôlent l'aéroport de Port-au-Prince, de défavoriser les avions des autres nations pleins de cargaisons d'urgence. Pavel Spiridonov est doctorant, avec pour sujet de thèse "L'Influence de l'Internet sur la littérature russe contemporaine"
La plaque africaine et la fourmi
par Ghania Mouffok, lundi 18 janvier, 15 h 30 GMT, d'Algérie
J’ai vu le visage de mon ami de Boumerdes vieillir comme un parchemin après le tremblement de terre de Boumerdes du 23 mai 2003, il s’appelait Hamanou. Deux mille morts et des milliers de blessés. J’ai vu une cité à terre posée sur des rails de trous. J’ai vu la belle enfant devenir pâle et effrayée. J’ai vu des hommes se battre pour un bout de tente. J’ai vu la terreur, le long de la route gondolée. J’ai vu un pompier pleurer. J’ai vu des femmes se fermer pendant que les chiens reniflaient le tombeau de leurs enfants. J’ai vu mon cœur devenir de glace devant la méchanceté des hommes qui ne voulaient pas partager leurs tentes avec de plus pauvres qu’eux. Après, j’ai eu honte de mon jugement parce que je n’avais pas compris que quand on a tout perdu on a besoin de s’accrocher à ceux que l’on connaît. J’ai entendu le bruit de la terre qui tremble et c’est le bruit le plus effrayant qui soit, c’est un bruit du dedans qu’avant on ne connaît pas et puis qu’après on n’oublie pas. C’est le bruit de la plaque africaine qui rampe vers l’Europe en prenant tout son temps et dans sa migration vers le nord elle bouscule tout le Maghreb depuis 65 millions d’années. 65 millions d’année pour faire 0,8 centimètre par an, la plaque africaine veut elle aussi traverser la mer et dans son voyage elle ne nous calcule pas plus que nous les fourmis. Inexorable, elle avance à la crabe comme une sournoise et à chaque millimètre de pris elle balaye l’éternité que l’on croyait porter en bandoulière. Je déteste la plaque africaine qui me rappelle que, nous, les hommes nous ne sommes pas le centre de la création, contrairement à ce que nous espérons et qu’au regard des millions d’années qui nous ont précédé et qui nous survivront nous ne pesons guerre plus qu’une fourmi, le poids des larmes en plus. Alors je pense à Haïti, un petit pays mais un grand peuple, le pays de Toussaint Louverture, du soulèvement des âmes pour l’indépendance et la liberté. Ghania Mouffok est journaliste et écrivaine à Alger
Haïti un pays Africain ?
Par Liesl Louw-Vaudran, lundi 18 janvier, 13 h 30 GMT, de Johannesbourg, Afrique du Sud
En Afrique du Sud, comme un peu partout dans le monde, le catastrophe en Haïti a provoqué de l’émotion, de la sympathie et des interrogations. On connaît Haïti… enfin depuis 2004. Quand l’ancien président Thabo Mbeki a offert l’exil au prêtre Jean-Bertrand Aristide, l’histoire du première pays des ex esclaves à devenir indépendant s’est révélée au Sud-africains. Dans la logique de sa « Renaissance Africaine », Mbeki a justifié ce geste : les habitants d’Haïti, y compris leurs leaders - même ceux chassés de leur pays - font parti de la Diaspora Africaine. Le coût de sa maison luxueuse à Waterkloof, un quartier huppé de Pretoria, non loin de mon bureau d’où j’écris, a provoqué une controverse parce que c’est l’État sud-africain qui finance son séjour. Depuis, on avait un peu oublié Aristide. Jusqu'à la tragédie de ses derniers jours et l’annonce d’Aristide vendredi dernier qu’il souhaite retourner dans son pays. « Ce n’est pas le moment, » réagissait le Sunday Independent sud-africain dans son edito ce weekend. « Pourquoi est-ce qu’il ne retourne pas tout simplement aider, sans conférence de presse ? Est-ce qu’il attend une invitation des gens meurtris par le tremblement de terre ?" demandent les commentateurs à la radio. Néanmoins, d’autres blogueurs un peu partout dans le monde croient que seul Aristide peut « sauver » Haïti. Ce n’est donc pas le fait d’avoir chassé les blancs au 19ème siècle, mais d’avoir chassé Aristide, l’homme de l’église, qui a provoqué la colère de Dieu contre Haïti ? On apprend que le président Abdoulaye Wade a invité les Haïtiens à retourner en Afrique, leur terre natale. Il va leur donner une terre au Sénégal. Et pourquoi pas leur propre État ? Ceci est un geste typique et fou de Wade – d’ailleurs complètement discrédité par la gestion de son pays et ses déclarations sur son fameux statut de la Renaissance Africaine à Dakar. Mais en fin de compte, il faut reconnaître que le Liberia et la Sierra Leone sont nés de la même idée. Tout ceci renforce l’idée que Haïti est Africain et son sort est lié au sort du continent. Mais est-ce c’est bien raisonnable de voir ce fait naturel – un tremblement de terre – comme un évènement biblique ? Est-ce que c’est le moment maintenant de revenir sur l’histoire de l’esclavage ? Et sur la politique des dernières années ? Je pense que non. Le gouvernement d’Afrique du Sud a dépêché deux équipes de médecins et sauveteurs vers les décombres d’Haïti et nombres ONG ont envoyé de l’aide humanitaire recueillie ici. Par solidarité avec nos frères Haïtiens on devrait faire beaucoup plus. Liesl Louw-Vaudran est rédactrice en chef de l'Institut d'Études de Sécurité en Afrique du Sud
“Qui me rendra mon pays ? Haïti ?“
par Matt Sanchez, lundi 18 janvier, 11 h GMT, de New York, États-Unis
Je chante, le cœur meurtri Oui ! mon désir mon cri d'amour Haïti En chantant Haïti, et faisant semblant d’être Haïtienne, l’Américaine Joséphine Baker, devint l'une des personnalités les plus célèbres de France, voire du monde. Des générations plus tard, la moitie francophone de l’île d’Hispaniola attire toujours des vedettes américaines en quête de grandeur. Immédiatement après le massif tremblement de terre, la pop star Madonna, promet 250 000 dollars pour Haiti, mais pas avant que Brad Pitt et Angelina Jolie n'aient annoncer leur don d'un million de dollars dédiés aux victimes des séismes. Ainsi le spectacle de la vie publique en Amérique - dominé par ces rares capables de monopoliser l’attention des masses -, se met en marche pour faire preuve et publicité des bonnes attentions de nos leaders sociaux. George Clooney, qui autrefois joua le rôle d'un super héro sur le grand écran, annonce un téléthon diffusé sur les chaines les plus importantes de la télévision américaine.
Nos célèbres vedettes Américaines
Dans une soirée télévisuelle d'envergure, Clooney et ses compagnons feront de leur mieux pour cajoler les téléspectateurs américains et les convaincre de l'importance de s'engager financièrement pour la crise actuelle, dans le cas ou les tristes images constamment diffusées d'un peuple en souffrance n'auront pas suffi. Même les noms des artistes moins connus parviennent à se faire remarquer. Voici le cas de la comédienne engagée, Maria Bello, l'ancienne star de Coyote Girl (2002). Mademoiselle Bello est une des comédiennes fondatrices de l'organisation caritative Artistes pour la Paix et la Justice conçue pour les engagements spécifique des artistes. L’article sur Bello et ses observations de la crise en Haïti fait le point sur le futur voyage de la comédienne dans le pays sinistré. “Nous ne savons toujours pas quand nous pourrions voyager, car les vols sont difficiles en ce moment.” Mais Bello, 43 ans, insiste qu’elle sera en Haïti pour faire les gros boulots peu désirables.
Après l'Indonésie, le Ouragan Katrina, les attentats du 11 septembre 2001, les preuves d'engagement parmi les communautés "people" sont devenues obligatoires aux États-Unis où la valeur d'un événement, quel qu'il soit, semble absente sans la présence de quelques éléments de divertissement ainsi qu'une figure notable (lire célèbre) qui arrive à personnaliser le tout pour faire plus convaincant, ou bien plus urgent. Pas étonnant dans un climat où les journaux disparaissent au profit des 400 titres de la presse "people", et où "celebrity news and gossip (célébrité, actualités et commérage)" occupent un tiers d'espace sur les kiosques. Un bon traîtment d'images donne aux lecteurs la possibilité de s'évader, même lors d'un drame, d'une tragédie humaine, aussi sombres que ceux qui se déroulent en Haïti. Cette analyse ne cherche pas à amoindrir la contribution des figures publiques bien-intentionnées aux États-Unis, cependant on se demande si ce focus sur ceux qui vivent de la publicité n'amoindrit pas l'importance de la catastrophe que le peuple haïtien doit vivre. Bien sur, quelques individus bien placés arrivent à faire des merveilles bien au delà de leur pesanteur personnelle. Depuis une clinique où il suit un traitement pour addiction sexuel, le prodigue golfeur, Tiger Woods, promet plus de 3 millionds de dollars, une somme qui rivalise avec les fonds promis par la Chine entière. Il y a longtemps, Joséphine Baker chanta “Qui me rendra mon pays? Haïti” Les Américains pourraient bien se poser la même question. Les défilés de téléthons, conférences de presse pour annoncer des dons énormes, et autres oeuvres de charité feront partie dorénavant du paysage culturel en Amérique. Les temps ont changés Lors d'un de ses rares entretiens, le superstar engagé et reclus, Marlon Brando remarqua "Je trouve vomitive toute publicité personnelle. " Une déclaration qui aurait rendu nos vedettes actuelles malades, alors que ceux qui se trouvent vraiment dans le besoin nécessitent plus qu'une simple campagne publicitaire. Matt Sanchez est chroniqueur à Fox News
Istanbul attend son séisme… Autre lieu, autres mœurs, mêmes drames
Par Miné Kirikkanat, lundi 18 janvier, 9 h 30 GMT, d'Istanbul, Turquie
On nous avait raconté que le monde était enfin global, que tout le monde était accessible à tout le monde, qu’il n’y avait plus de frontières pour communiquer, faire circuler le savoir, échanger, s’enrichir et évoluer ensemble... Finalement, il n’y a que l’argent qui circule librement et la communication plus ou moins, le premier rendant les riches encore plus riches et la deuxième propage un savoir empoisonné, puisque nous sommes tous témoins des faits dont nous ne pourrons absolument pas changer le cours, des souffrances que nous ne pourrons soulager, des atrocités que nous ne pourrons empêcher. La tragédie haitienne en est le dernier exemple. On est la à regarder un peuple qui sombre dans le désespoir et un pays que la solidarité internationale ne peut sauver du désastre, parce qu’il est déjà détruit par des sauveurs d’antan et sera la proie de nouveaux arrivants... La Chine qui n’a jamais permis aux pays étrangers de la secourir lors des catastrophes similaires, ô surprise ! Vole à l’aide de Haiti avec ses soldats, uniquement dans le but d’y affirmer sa présence face aux Américains.. Comme le dit si bien Rony Brauman (sur TV5monde.com), “La Chine entre en rivalité directe avec les États-Unis, dans ce qu’il est convenu d’appeler leur arrière-cour. Les catastrophes naturelles permettent toujours aux stratégies politiques et diplomatiques de jouer...” Ce qui se passe à Haiti me fait l’effet du “déjà vu”, puisque de ces rivalités stratégiques, j’en ai fait un roman: “La Malédiction de Constantin” dresse le tableau d’une Turquie que les Américains, Européens et Russes dépècent après un séisme qui ravage son centre vital, industriel et économique qu’est Istanbul, une mégapole de 15 millions d’habitants, à elle seule plus peuplée que Haiti ou La Grèce... Car Istanbul est la ville qui attend son séisme, une cassure de la faille “Nord Anatolienne” qui sillonne la mer de Marmara, que les scientifiques annoncent dévastatrice et très proche. Comment je suis arrivée à penser qu’un pays peut changer de main et de maître à la suite d’une catastrophe naturelle, pourquoi je suis devenue presque une spécialiste des enjeux géopolitiques décrits par Rony Brauman, c’est une autre histoire... Une histoire de famille, puisque j’ai perdu quatre proches en 1999, lors d’un séisme sur la même faille Nord Anatolienne, dont l’épicentre était à 30 kms d’Istanbul. Mine Kirikkanat est éditorialiste à Vatan et écrivaine
Tremblement de terre en Haiti, inondation en Albanie
par Ilir Yzeiri, lundi 18 janvier, 8 h GMT, de Tirana, Albanie
Le tremblement de terre en Haiti a été une tragédie immense, terrible. Quelqu'un s'est souvenu d'un titre du journal Le monde à l'occasion de tsunami. Ce titre amer était "La mort aime bien les pauvres". Voilà - Haiti, le pays le plus pauvre du monde dévasté. J'ai lu l'interview de l'écrivain haitien Dany Laferrière dans lequel il disait:" Il y a eu soixante secondes interminables où j'ai eu l'impression que ça allait non seulement jamais finir, mais que le sol pouvait s'ouvrir. C'est énorme. On a le sentiment que la terre devient une feuille de papier. Il n'y plus de densité, vous ne sentez plus rien, le sol est totalement mou". Donc soixntre secondes pour faire raser et dévaster un pays entier. Quand j'ai entendu la nouvelle terrible du tremblement de terre en Haiti, j'ai eu envie de rapporter une catastrophe qui a eu lieu chez nous en Albanie, ces derniers jours. C'est très dificile de faire connaitre ce qui s'est passé. Le fait est que des inondations ont en effet ravagé dix milles hectares et inondé 2500 maisons au nord de l'Albanie. Donc le nord de l'Albanie a été inondé et l'eau est arrivé à 2 mètres de hauteur. Tout le monde a été inquiet et personne ne savait bien pourquoi une telle catastrophe arrivait. Le gouvernement a déclaré que " les fortes précipitations des derniers jours ont également obligé les autorités albanaises à ouvrir les vannes de la centrale hydroélectrique de Vau i Dejës, provoquant l'inondation de quelques villages à proximité de la côte à Lezha et à Shkodër". Mais l'opposition et la presse non gouvernementale ont découvert que c'était le gouvernement qui a causé l'inondation des milliers des bâtiment et de terrains agricoles. Comment ? C'est un peut difficile à expliquer tout ça. J'ai vu le reportage de Euronews qui a eu bien des difficultés à expliquer pourquoi ont été inondés les 2500 bâtiments et milliers de terrains agricoles dans l'une des zones les plus pauvres de notre pays. Tous ça a un nom : c'est un affaire purement de corruption. Oui corruption. Au nom de la corruption on a inondé les Albanais du nord. Au nord du pays se trouvent trois grandes centrales hydroélectriques, de Fierza, de Koman et de Vau i Dejes. Tous les trois forment une cascade avec trois lacs alpins. Les fortes précipitations des dernières semaines ont fait que les lacs se sont remplis presque hors des normes. L'oposition et la presse non gouvernementale ont decouvert que le Premier ministre a ordonné de fermer les turbines et de continuer d'amasser de l'eau. Mais la situation s'est précipitée. La presse a découvert que le gouvernement a voulu vendre de l'énergie à une compagnie de Serbie à un prix favorable, pendant le mois de janvier. Cette compagnie a des relations douteux avec la famille de notre Premier ministre. Aujourd'hui l'opposition de notre pays a démontré avec des preuves que c'est le gouvernement qui a inondé le nord du pays et pas les précipitations, parce qu'elle n'a pas respecté les normes techniques . Au nom de profit des ventes de l'énergie, le gouvernement a bloqué le travail normal des HEC. Quand les lacs ont dépassé les limites alors les vannes ses sont ouvertes et l'eau en dix minutes a inondé tout le nord du pays. C'est aussi ce climat d'irresponsabilité et de corruption qu'on a senti pour le terrible tremblement de terre d'Haiti. On a pensé tout de suite que le mal n'a pas de fin. Chez nous c'est le gouvernement qui cause l'inondation. En Haiti c'est le sort de Dieux. Mais dans ce cas là, il fout se souvenir de ce que le philosophe Edgar Morin écrivait quelques jours auparavant. Dans son article "Éloge de la métamorphose" il écrivait: "Quand un système est incapable de traiter ses problèmes vitaux, il se dégrade, se désintègre ou alors il est capable de susciter un meta-système à même de traiter ses problèmes : il se métamorphose. Le système Terre est incapable de s'organiser pour traiter ses problèmes vitaux : périls nucléaires qui s'aggravent avec la dissémination et peut-être la privatisation de l'arme atomique ; dégradation de la biosphère ; économie mondiale sans vraie régulation ; retour des famines ; conflits ethno-politico-religieux tendant à se développer en guerres de civilisation. L'amplification et l'accélération de tous ces processus peuvent être considérées comme le déchaînement d'un formidable feed-back négatif, processus par lequel se désintègre irrémédiablement un système". Je n'ai rien à dire : Haiti mon amour ! Ilir Yzeiri est journaliste et enseignant
Un silence assourdissant
par Rodica Pricop, lundi 18 janvier, 6 h GMT, de Bucarest, Roumanie
Depuis mardi quand le terrible cataclysme a frappé le Haïti, les mauvaises nouvelles venues du Port-au-Prince ne cessent plus d’envahir les écrans de télés et les salles des rédactions à travers le monde. La tragédie du peuple haïtien fait encore une fois la une de la presse partout. Encore un triste record pour ce pays des Caraïbes sur lequel le sort ne semble pas vouloir cesser de s’acharner… Des dizaines de milliers de gens ont perdu leurs vies, d’autres ont perdu leurs enfants, des parents, des amis, des collègues… Des vies détruites à jamais. Devant l’ampleur de la tragédie, les Haïtiens se sont trouvés dépourvus de tout moyen de réaction. Le pays ravagé par la pauvreté la plus dure, conséquence des longues années de dictature et des luttes internes qui lui ont suivies, a vu s’écrouler le 13 Janvier aussi l’espoir d’un changement vers un jour meilleur. Si depuis quelques années, le pays a été stabilisé avec l’aide de l’ONU, à présent, Haïti se trouve à nouveau devant le chaos. A moins que, pour une fois, le monde décide de ne plus tourner le dos au peuple haïtien et de lui tendre la main pour se relever et l’accompagner tout au long du chemin de la reconstruction. Même si aujourd’hui la priorité absolu est l’aide d’urgence, avec une course contre la montre pour sauver des vies, il faut aussi dire fortement que l’aide ne doit pas se terminer une fois l’urgence humanitaire passée. Car en Haïti, tout est à reconstruire, tout est à recommencer et il faut un effort international soutenu afin d’emmener le pays vers la voie du développement. ?Mais a présent, l’heure est à la solidarité, à la compassion avec un peuple qui traverse le moment le plus dur de son histoire parsemé néanmoins par de nombreuses drames. Les images qui défilent tout au long de la journée sur les chaînes infos sont accablantes : des gens qui débloquent les débris à mains nues pour libérer ceux qui se trouvent encore captifs sous des tonnes de ruines, des hommes et des femmes grièvement blessés criant à l’aide, des gens qui se bousculent pour un paquet de biscuit et une bouteille d’eau distribués par les équipes de l’ONU, les témoignages poignants des rescapés… Et au milieu de cet enfer, quelques miracles. Des gens sont encore sauvés, après des journées passées sous les débris… des signes pour donner encore de l’espoir à ceux qui ne cessent pas de fouiller dans les débris en cherchant leurs bien aimés. Parmi ce chaos, l’aide internationale, acheminée par des pays puissant comme les États-Unis, la Chine, la France, et l’Espagne, mais aussi par l’Argentine, le Brésil, Cuba, la République Dominicaine, des Australiens, des Belges, les Néerlandais et d’autre pays qui ont immédiatement réagi face a la tragédie, ont commencé à arriver auprès victimes. Si les miracles des ruines vont prendre fin avec le temps qui passe implacablement, la solidarité internationale va sauver des milliers d’autres vies, car des centaines de milliers de gens sont totalement dépendants de l’aide d’urgence à présent. Les gens du monde sont appelés à contribuer à cet effort en donnant de l’argent aux organisation mondiales comme la Croix Rouge et le Croissant Rouge.? Les Roumains aussi, touchés par le drame du peuple haïtien ont commencé de faire des donations depuis vendredi quand la Croix Rouge roumaine a ouvert un compte spécial, mais aussi par Internet, aux divers associations humanitaires internationales. ?Le terrible cataclysme du Haïti a profondément ému les Roumains, en faisant resurgir des souvenirs dramatiques du 4 Mars 1977 quand un tremblement de terre de 7,2 degré Richter avait frappé le pays, en faisant 1,570 morts et presque 12.000 blesses. Mais l’émotion vécue par le public, témoignée par les nombreux messages de compassion postés sur les sites des journaux roumains mais aussi sur Facebook et sur d’autres sites sociaux, n’a pas eu d’échos au niveau des dirigeants roumains, qui eux sont honteusement restés muets devant ce drame. Cette fois je n’achète plus comptant les explications visant des agendas chargés…. Car la vie a toujours priorité et Haïti nous le montre de la façon la plus douloureuse aujourd’hui. ? La Roumanie a des équipes de secouristes avec des chiens spécialement entraînés qui auraient pu sauver des vies là-bas, mais pour une raison qui reste encore inconnue et inexpliquée, les autorités n’ont pas fait un geste. Et ça, malgré le fait qu’en 1977, le monde a montré une solidarité exemplaire a la Roumanie, alors que le régime de Ceausescu avait du mal à accepter l’aide de l’extérieur, afin de ne pas perdre la face… ?Encore une fois, on a la preuve d’un décalage énorme entre la voix de la rue, entre le public et les élus, qui honteusement n’ont pas trouvé ni la corde émotionelle ni le temps d’envoyer un message de condoléance et de compassion de la part de la Roumanie au peuple haïtien. Personnellement je trouve honteux ce manque de réaction et je reste, pour une fois sans mots, devant une telle attitude incompréhensible de la part d’un pays qui a vécu un drame similaire. Rodica Pricop est rédactrice en chef du magazine Nine O'Clock
La malédiction de Constantin, un roman de Miné Kirikkanat
edition Métallié, Paris 2006
Dans ce polar politique d'anticipation, notre consoeur du Vatan décrit le grand tsunami que tous attendent à Istanbul et qui devrait emporter la ville. Elle montre comment, immédiatement après le tremblement de terre, les États-Unis et l'Europe s'affrontent, via l'aide alimentaire, pour mettre la main sur cette cité stratégique...