Les forces kényanes ont été accueillies à l'aéroport de Port-au-Prince par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. "L'arrivée de ces renforts marque une étape cruciale pour libérer notre pays de l'emprise des réseaux criminels et restaurer la paix", a déclaré le Premier ministre.
"Les 217 policiers renforceront le premier groupe de 400 policiers qui ont été déployés l'année dernière dans la nation caribéenne pour rétablir la paix", avait déclaré plus tôt dans la journée sur X le ministre de l'Intérieur kényan Kipchumba Murkomen.
La violence des gangs, qui contrôlent selon l'ONU 85% de la capitale du pays pauvre des Caraïbes, ne semble pas faiblir depuis l'arrivée en juin de la Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS), dépendante de l'ONU.
"La mission dirigée par le Kenya a réalisé d’énormes progrès dans la réduction de la violence des gangs, ce qui lui a valu des éloges dans le monde entier, y compris de la part des administrations américaines sortante et entrante", a assuré Kipchumba Murkomen, à deux jours du retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Plus d'un million de déplacés
Au moins 5.601 personnes ont été tuées par la violence des gangs en Haïti l'an dernier, soit mille de plus qu'en 2023 selon l'ONU. Plus d'un million de personnes sont déplacées, soit environ trois fois plus qu'il y a un an, a indiqué cette semaine l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Il s'agit du nombre le plus élevé de déplacements dus à la violence en Haïti jamais enregistré.
Le président kényan William Ruto avait assuré fin septembre que son pays achèverait d'ici janvier 2025 le déploiement de 2.500 policiers, et assuré en octobre que 600 policiers supplémentaires seraient prêts dès novembre.
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Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé en septembre 2024 la mission multinationale policière, sans évoquer sa possible transformation en force des Nations unies, comme demandé par les nouvelles autorités du pays. Ce déploiement avait suscité de vives critiques au Kenya. L'ONG Human Rights Watch avait l'année dernière exprimé des inquiétudes concernant la mission en Haïti et des doutes quant à son financement.
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Les organisations de défense des droits humains ont accusé à plusieurs reprises la police kényane d'usage excessif de la force et d'exécutions extrajudiciaires, notamment à la suite des manifestations anti-gouvernementales qui ont secoué en juin le pays d'Afrique de l'Est, durant lesquelles des dizaines de manifestants ont été tués.