Fil d'Ariane
Un homme porte son matelas alors que plusieurs milluiers de personnes évacuent leur quartier après que des gangs armés aient semé la terreur dans les quartiers de Delmas 24 et de Solino à Port-au-Prince, à Haïti, le 14 novembre 2024
Plus de 40.000 personnes ont été déplacées en dix jours dans la capitale haïtienne en raison d'une nouvelle flambée de violences des gangs, a indiqué lundi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), décrivant la pire vague de déplacements depuis deux ans.
Entre le 11 et le 20 novembre, 40.965 personnes ont été déplacées dans la métropole de Port-au-Prince en raison de ces violences et certaines ont été obligées de fuir pour la deuxième, voire la troisième fois, a précisé l'agence onusienne.
"L'ampleur de ces déplacements est sans précédent depuis le début de notre réponse à la crise humanitaire en Haïti en 2022", a commenté dans un communiqué Grégoire Goodstein, chef de l'OIM pour Haïti.
Au total, plus de 700.000 personnes sont déplacées dans ce pays pauvre des Caraïbes.
"Cette crise n'est pas qu'un défi humanitaire. C'est un test pour notre responsabilité collective", a insisté Grégoire Goodstein, soulignant la difficulté pour les équipes de l'ONU de mener leur mission dans ces conditions d'insécurité.
Haïti pâtit depuis des dizaines d'années d'une instabilité politique chronique et d'une crise sécuritaire liée à la présence de gangs armés accusés de meurtres, d'enlèvements et de violences sexuelles à large échelle.
Depuis deux semaines, Port-au-Prince et des communes voisines font face à une nouvelle flambée de violences attisée par "Viv Ansanm" (Vivre ensemble), alliance de gangs formée en février et parvenue à renverser le Premier ministre d'alors, Ariel Henry.