par Pascal Priestley Après les lendemains de premier tour (fin 2010) émaillés de contestations et d'émeutes conclues par l'élimination du candidat du pouvoir Jude Celestin, la campagne du second tour de l'élection présidentielle haïtienne (le 20 mars 2011) s'est finalement déroulé dans un calme relatif, en dépit de quelques incidents dans la dernière semaine. Face à face, Mirlande Manigat, veuve de président de la République des années 80 incarnant une certaine tradition politicienne et Michel Martelli, chanteur et irruption fulgurante du premier tour qui doit sa qualification in extremis au moins autant à la rue qu'aux urnes. Hors concours mais grands revenants très présents en dépit des crimes qu'on leur prête à des titres divers : les anciens présidents Jean-Claude Duvalier et Jean-Bertrand Aristide. Alors que la reconstruction du pays - dévasté par un séisme peut-être dix fois plus meurtrier que celui qui frappe aujourd'hui le Japon - n'a pas encore commencé et que près d'un million de personnes y demeurent sans véritable toit, la majorité des Haïtiens reste pourtant assez indifférente à ce théâtre politique. Un cinquième d'entre eux environ a participé au premier tour. Jeune journaliste française installée en Haïti quelques mois avant le séisme, Amélie Baron livre ici son regard sur cette étrange campagne électorale.
L'auteur du reportage
Journaliste de RFI et photographe, Amélie Baron vit en Haïti depuis septembre 2009. Elle a vécu et couvert le séisme de janvier 2010. Elle collabore aussi à différentes publications dont TV5monde. Auteur, avec l'écrivain Lyonel Trouillot du livre de photos "Haïti, le dur devoir d'exister" (éditions Mémoire d'encrier).