Haïti : une quinzaine de missionnaires américains otages d'un gang à Port-au-Prince

Selon une source sécuritaire haïtienne, une quinzaine de missionnaires américains ont été enlevés samedi 16 octobre par un gang dans une zone péri-urbaine à l'est de Port-au-Prince. ​Les missionnaires et leurs familles revenaient d'une visite dans un orphelinat. Pour le moment, on ignore si une demande de rançon a été demandée.
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Haïti : enlèvement
Un gang a enlevé une quinzaine de missionnaires américains à Port-au-Prince (Haïti).
AP Photo/Rodrigo Abd.
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Entre quinze et dix-sept citoyens américains, des missionnaires et leurs familles, sont entre les mains d'une bande armée qui, depuis des mois, multiplie rapts crapuleux et vols dans la zone située entre la capitale haïtienne et la frontière avec la République dominicaine, a précisé une source sécuritaire haïtienne qui n'était pas en mesure de préciser, samedi 16 octobre, si une demande de rançon avait été émise. 
 
Le bien-être et la sécurité des citoyens américains à l'étranger est une de nos plus grandes priorités au département d'Etat. Nous sommes au courant de ces informations et n'avons rien à ajouter pour le moment.

Déclaration d'un porte-parole du gouvernement américain.

Dans la matinée du samedi 16 octobre, le gang appelé "400 mawozo" a détourné plusieurs véhicules des axes routiers qu'ils contrôlent, enlevant les citoyens américains ainsi qu'un nombre encore indéterminé de citoyens haïtiens.

Les missionnaires et leurs familles revenaient d'une visite dans un orphelinat situé à une trentaine de kilomètres à l'est de la capitale haïtienne. Il s'agit, pour certains de ces membres de l'organisation religieuse basée dans l'Ohio, de leur premier voyage en Haïti.

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Plus de 600 enlèvements en 2021

En avril, dix personnes dont deux religieux français avait été enlevées par ce gang dans la même région.

Libéré après vingt jours de captivité, le père Michel Briand avait expliqué à l'AFP qu'ils s'étaient "trouvés au mauvais endroit au mauvais moment", estimant que les membres du gang n'avaient à l'époque pas prévu leur rapt.

Les bandes armées, qui contrôlent depuis des années les quartiers les plus pauvres de la capitale haïtienne, ont étendu leur pouvoir sur Port-au-Prince et ses environs où ils multiplient les enlèvements crapuleux.

Plus de six-cent cas ont été recensés sur les trois premiers trimestres de 2021 contre deux-cent trente et un à la même période en 2020, selon le Centre d'analyse et de recherche en droits humains, basé dans la capitale haïtienne.

Exigeant des rançons dépassant parfois le million de dollars, les gangs n'hésitent pas à réclamer des décennies de salaires aux familles de leurs victimes vivant sous le seuil de pauvreté. 

A re(voir) : Haïti, les femmes craignent pour leur sécurité

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La grande majorité des femmes séquestrées par les bandes criminelles sont sexuellement abusées et victimes de viols collectifs, déplorent les organisations de défense des droits humains qui dénoncent l'inaction de la police haïtienne.

Avant que les enlèvements n'aient été commis samedi 16 octobre, des associations professionnelles et des entreprises de Port-au-Prince avaient déjà appelé à une grève illimitée à compter de lundi, pour protester contre le climat d'insécurité grandissante. 

Depuis des années, une profonde crise politique paralyse le développement socio-économique d'Haïti. L'assassinat, le 7 juillet, du président Jovenel Moïse par un commando armé dans sa résidence privée a plongé encore davantage le pays de la Caraïbe dans l'incertitude.  

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