Fil d'Ariane
Dans la matinée du samedi 16 octobre, le gang appelé "400 mawozo" a détourné plusieurs véhicules des axes routiers qu'ils contrôlent, enlevant les citoyens américains ainsi qu'un nombre encore indéterminé de citoyens haïtiens.
Les missionnaires et leurs familles revenaient d'une visite dans un orphelinat situé à une trentaine de kilomètres à l'est de la capitale haïtienne. Il s'agit, pour certains de ces membres de l'organisation religieuse basée dans l'Ohio, de leur premier voyage en Haïti.
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En avril, dix personnes dont deux religieux français avait été enlevées par ce gang dans la même région.
Libéré après vingt jours de captivité, le père Michel Briand avait expliqué à l'AFP qu'ils s'étaient "trouvés au mauvais endroit au mauvais moment", estimant que les membres du gang n'avaient à l'époque pas prévu leur rapt.
Les bandes armées, qui contrôlent depuis des années les quartiers les plus pauvres de la capitale haïtienne, ont étendu leur pouvoir sur Port-au-Prince et ses environs où ils multiplient les enlèvements crapuleux.
Plus de six-cent cas ont été recensés sur les trois premiers trimestres de 2021 contre deux-cent trente et un à la même période en 2020, selon le Centre d'analyse et de recherche en droits humains, basé dans la capitale haïtienne.
Exigeant des rançons dépassant parfois le million de dollars, les gangs n'hésitent pas à réclamer des décennies de salaires aux familles de leurs victimes vivant sous le seuil de pauvreté.
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La grande majorité des femmes séquestrées par les bandes criminelles sont sexuellement abusées et victimes de viols collectifs, déplorent les organisations de défense des droits humains qui dénoncent l'inaction de la police haïtienne.
Avant que les enlèvements n'aient été commis samedi 16 octobre, des associations professionnelles et des entreprises de Port-au-Prince avaient déjà appelé à une grève illimitée à compter de lundi, pour protester contre le climat d'insécurité grandissante.
Depuis des années, une profonde crise politique paralyse le développement socio-économique d'Haïti. L'assassinat, le 7 juillet, du président Jovenel Moïse par un commando armé dans sa résidence privée a plongé encore davantage le pays de la Caraïbe dans l'incertitude.
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