Haïti : Vladjimir Legagneur, interrogation après la disparition du journaliste

Le photojournaliste haïtien Vladjimir Legagneur a disparu depuis deux semaines alors qu’il était en reportage dans un quartier du sud de Port-au-Prince, tenu par des gangs. La police judiciaire, qui a ouvert une enquête, assure qu’il ne s’agit pas d’un enlèvement sans donner de plus amples informations.  
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vladjimir Legagneur
Le journaliste haïtien Vladjimir Legagneur a disparu depuis le 14 mars alors qu'il était en reportage dans le sud de Port-au-Prince. Une marche blanche a été organisée le 28 mars pour relancer aussi l'enquête. 
©AP Photo/Dieu Nalio Chery
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Le 14 mars 2018, Vladjimir Legagneur, 30 ans, part en reportage dans le quartier Grand-Ravine, à Martissant, la banlieue sud de Port-au-Prince. Depuis, personne n’a plus de nouvelles de lui. Personne ne sait ce qu’il s’est passé dans cet endroit considéré comme une zone de non droit. 

Grand-Ravine est, en effet, tenu par des gangs qui s’y affrontent régulièrement. Depuis la disparition du journaliste Vladjimir Legagneur, le Directeur de la Police Nationale d’Haïti, Michel-Ange Gédéon a assuré que cette zone de la banlieue sera « vidée de ses bandits et accessible à tous » « dans les jours qui viennent », insistant sur le fait qu’il n’y avait pas de « zone de non droit ».  
 

Lors de la dernière opération anti-gang qui a été menée dans le quartier de Grand-Ravine, deux policiers et plusieurs civils sont morts. 

La police haïtienne a ouvert une enquête après que l’épouse du journaliste a déposé plainte. Sur son compte Twitter, la police indique, le 28 mars, avoir commencé à recueillir des « données précises » sur la disparition du photojournaliste et écarte d’ores et déjà la thèse de l’enlèvement « car il n'y a pas eu de demande de rançon ». 
 


Dans les colonnes du quotidien haïtien Le Nouvelliste, le directeur départemental de l'Ouest de la PNH, Berson Soljour, indique des « ossements, sans le crâne » et « un chapeau » ont été récupérés par la police sur un terrain vague, à Sillon, localité de Palema, à Grand-Ravine, le mercredi 28 mars 2018. Un test ADN doit être mené. 
 

Mobilisation des médias et associations de journalistes

Son épouse, Florette Guerrier s’était manifesté auprès de la police dès le 16 mars soit après 48 heures sans nouvelle de son mari. Depuis, elle ne sait rien ou très peu. « Il faisait un travail utile à tous parce qu'il cherchait des informations pour les transmettre à la population ici en Haïti et à l'international. Il n'était pas parti faire quelque chose de mal », confie-t-elle à nos confrères de Martinique 1ère. 


Photojournaliste indépendant depuis un an, Vladjimir Legagneur a travaillé pour le journal Le Matin et collabore aussi à l’agence de presse en ligne Loop Haïti. Il s’intéresse particulièrement aux problématiques sociales et travaille pour des ONG, précise l’ONG Reporters sans frontières qui suit l’affaire. 

Médias et associations de journalistes sur place dénonçaient, ces derniers jours, la passivité des autorités. demandant qu’une enquête plus sérieuse soit menée pour comprendre les raisons de la disparition de leur confrère. Une marche blanche a été organisée mardi 28 mars à Port-au-Prince.