Fil d'Ariane
Né en 1914 au Caire, fils de banquier juif francophone, élevé chez les jésuites, Henri Curiel choisit le camp des déshérités, ceux du delta du Nil, paysans, ouvriers, colonisés... Une misère insoutenable qui engage Henri Curiel pour la vie.
Antifasciste, du côté de De Gaulle pendant la Seconde Guerre mondiale, ce communiste fervent veut libérer l'Egypte. Mais c'est lui qui sera chassé en 1950, après la création de l'Etat d'Israël qu'il approuve et la défaite militaire arabe qui le condamne.
Quand il débarque en France, sa patrie d'élection sa voie est tracée : c'est l'anti-impérialisme. Mais banni par le Parti communiste français, il va servir la cause de l'indépendance de l'Algérie. Henri Curiel dirige alors un réseau de porteur de valises qui aident le FLN. Il finit en prison en 1960 jusqu'à sa libération aux accord d'Evian.
A 48 ans, il met son expérience de la lutte clandestine au profit des militants anti-coloniaux du Tiers-Monde. Henri Curiel délivre des stages de formation au sein de Solidarité. Cette organisation qu'il crée soutient l'ANC en lutte contre l'apartheid en Afrique du sud, mais aussi les réseaux antifascistes en Espagne, au Portugal, en Grèce ou au Chili.
Je soutiens tous les mouvements de libération nationale, mais jamais les terroristes.
Henri Curiel
En 1976, Henri Curiel devient la cible d'une virulente campagne de presse en France et en Allemagne, ces deux pays qui avaient enfreint l'embargo décidé par la communauté internationale contre l'Afrique du Sud en raison de sa politique raciste d'apartheid. Ce non respect d'une résolution des Nation Unies avait été révélé. Les trois Etats mis en cause avaient été persuadés que le réseau Curiel était à l'origine des révélarions.
Henri Curiel est ensuite assigné à résidence à Dignes. Partisan du dialogue israélo-palestinien, dans le camp des colombes, il finit assassiné par balles au pied de son immeuble, le 4 mai 1978, à Paris, dans sa 64ème année.
> A voir : l'entretien avec William Bourdon, avocat de la famille d'Henri Curiel: