Fil d'Ariane
"C’est une attaque ouverte contre la liberté de la presse déjà en lambeaux à Hong Kong", déclare l'association américaine du Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Plus de 200 agents ont mené des perquisitions mercredi 29 décembre au siège du média en ligne pro-démocrate Stand News et aux domiciles de plusieurs employés du média.
La police a précisé avoir été autorisée par un tribunal à "chercher et saisir du matériel journalistique d'intérêt." Selon le chef de la police, Steve Li, des ordinateurs, des téléphones, des documents et 500 000 dollars de Hong Kong (HKD), soit 56 856 euros, en espèces ont été saisis. Selon lui, les autorités ont gelé 61 millions de HKD d'avoirs, appartenant également au média. Le gouvernement de Hong Kong est dirigé par Carrie Lam, femme politique proche du pouvoir communiste de Pékin.
Stand News est accusé d'avoir publié des articles et billets de blog "séditieux" entre juillet 2020 et novembre 2021. C'est ce qu'affirme Steve Li, chef de la police de Hong Kong. "Ils ont mentionné que des manifestants à Hong Kong avaient été 'portés disparus' ou 'violés'... Ce sont des allégations malfaisantes sans aucune base factuelle."
À cause de la situation actuelle, Stand News va cesser son activité immédiatement, et arrêtera d'actualiser son site et tous ses réseaux sociaux.
Le rédacteur en chef adjoint de Stand News, Ronson Chan, également président de l'Association des journalistes de Hong Kong
Le média Stand News a également subi des perquisitions. Le rédacteur en chef adjoint de Stand News, Ronson Chan, également président de l'Association des journalistes de Hong Kong, assure que son domicile a été fouillé. La police a saisi chez lui du matériel informatique. Il n'a cependant pas été arrêté.
C’est lui qui a annoncé la fermeture du média à travers une publication sur sa page Facebook : "À cause de la situation actuelle, Stand News va cesser son activité immédiatement, et arrêtera d'actualiser son site et tous ses réseaux sociaux."
Stand News a également indiqué que tout son personnel avait été licencié et que son rédacteur en chef Patrick Lam avait démissionné.
Ce n’est pas la première fois que les activités du média sont dans le viseur de Pékin. Pendant les manifestations de 2019, plusieurs journalistes de Stand News avaient eu des différends avec la police. Une reporter du média avait notamment filmé en direct l'attaque ultraviolente menée par un groupe d'individus masqués contre des manifestants pro-démocratie dans une station de métro.
À (re)voir : Hong Kong : des peines de prison pour les militants pro-démocratie
Stand News ne cachait pas son positionnement face au pouvoir de Pékin. Créé en 2014 et nommé en novembre pour le Prix de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF), il revendiquait ouvertement une ligne éditoriale "indépendante" et "se consacrait à protéger les valeurs fondamentales de Hong Kong comme la démocratie, les droits humains, la liberté, l'État de droit et la justice", selon les dires de son rédacteur en chef.
Stand News représente un des derniers vestiges du journalisme indépendant à Hong Kong et nous ne sommes pas sûrs qu'il puisse survivre à cette répression.
Brian Leung, représentant du mouvement basé aux États-Unis Hong Kong Democracy