Fil d'Ariane
Le dépouillement des bulletins des élections législatives se poursuit en Inde, où le Premier ministre indien Narendra Modi et ses alliés s'acheminent mardi vers la victoire, mais avec une majorité parlementaire réduite, selon les chiffres de la commission électorale.
Le Premier ministre indien Narendra Modi, avec le chef du parti Bharatiya Janata, Suvendu Adhikari, salue ses partisans à Calcutta, en Inde, le mardi 28 mai 2024.
Narendra Modi et ses alliés sont en passe de remporter un troisième mandat à l'issue d'un scrutin qui a duré six semaines et au cours duquel 642 millions de personnes ont voté en sept étapes dans le pays le plus peuplé du monde.
Le parti nationaliste hindou du Premier ministre indien Narendra Modi est en tête avec 38,1% des voix aux élections législatives après le dépouillement de trois quarts des bulletins, selon les chiffres publiés mardi par la commission électorale.
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Le Bharatiya Janata Party (BJP) et les alliés de sa coalition obtiendraient au moins 286 sièges, selon les chiffres de la commission, soit plus que les 272 nécessaires à l'obtention d'une majorité parlementaire à la chambre basse de 543 sièges.
Mais ce total est pour l'instant inférieur aux 353 sièges emportés par le BJP et ses alliés en 2019.
Les responsables électoraux transportent des machines à voter électroniques scellées dans un centre de dépouillement à Mumbai, en Inde, le mardi 4 juin 2024.
Le dépouillement électronique a débuté mardi à 08H00 (02H30 GMT) dans les centres électoraux de chaque Etat et les résultats sont attendus dans les prochaines heures.
L'Inde a recours à des machines électroniques permettant le dépouillement rapide des bulletins de vote.
Les visages des partisans du Parti du Congrès Trinamool maculés de couleur verte célèbrent les résultats des élections à Calcutta, en Inde, le mardi 4 juin 2024.
Face à un score apparemment meilleur que prévu de l'opposition et une majorité réduite pour le BJP, l'indice de référence Sensex a chuté de plus de 7% à la Bourse de Bombay, avant de se reprendre et de perdre près de 5% vers 08H15 GMT. Le cours de la principale entreprise cotée en Bourse du milliardaire indien Gautam Adani, un allié clé de Modi, Gautam Adani, a chuté de 25%.
Selon les précédentes élections générales, les principales tendances sont généralement claires en milieu d'après-midi, les perdants concédant leur défaite, même si les résultats complets et définitifs pourraient n'arriver que dans la nuit de mardi.
Des célébrations sont attendues au siège du BJP de Narendra Modi si les résultats complets reflètent les prévisions à la sortie des urnes.
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Une femme montre ses index marqués d'une encre indélébile alors qu'elle pose pour une photo à côté d'un portrait du Premier ministre indien Narendra Modi à Varanasi, en Inde, le samedi 1er juin 2024.
Narendra Modi, 73 ans, qui reste très populaire après deux mandats, s'est déclaré ce week-end certain que "le peuple indien a voté en nombre record" pour le réélire, après une décennie passée à la tête du pays.
Les opposants au Premier ministre, parfois paralysés par des luttes intestines, ont peiné face à la puissance de son parti et accusé le gouvernement d'instrumentaliser la justice à des fins politiques en multipliant les poursuites à leur encontre.
La fondation américaine Freedom House a, elle aussi, estimé que le BJP avait "de plus en plus recours aux institutions gouvernementales pour cibler les opposants politiques".
Arvind Kejriwal, chef du parti Aam Aadmi et ministre en chef de Delhi, à gauche, salue les responsables alors qu'il arrive avec sa famille à un isoloir pour voter au sixième tour des élections nationales indiennes à New Delhi, en Inde, samedi 1er mai. 25, 2024.
Dimanche, une des plus éminentes figures de l'opposition, Arvind Kejriwal, ministre en chef de Delhi qui avait appelé à "voter contre la dictature", est retourné en prison. Accusé d'avoir reçu des pots-de-vin pour accorder des licences d'alcool à des entreprises privées, il avait été libéré sous caution le mois dernier, le temps de faire campagne.
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Les partisans du parti Bharatiya Janata regardent le décompte des votes sur un écran de télévision dans le bureau de leur parti à Gandhinagar, en Inde, le mardi 4 juin 2024.
L'opposition et les défenseurs des droits humains dénoncent un recul démocratique et accusent Narendra Modi de favoriser les hindous, majoritaires dans le pays, au détriment d'importantes minorités, dont 210 millions d'Indiens musulmans, inquiètes pour leur avenir.
A l'inverse, Narendra Modi a accusé le Congrès, principal parti d'opposition, de vouloir distribuer la "richesse nationale" aux "infiltrés", "à ceux qui ont le plus d'enfants", désignant ainsi la communauté musulmane.
Indignée, l'opposition a saisi les autorités électorales qui n'ont pas sanctionné le Premier ministre.
Pourtant, l'Inde est constitutionnellement laïque et son code électoral interdit toute campagne fondée sur des "sentiments communautaires".
Le commissaire électoral en chef, Rajiv Kumar, a vanté lundi "l'incroyable puissance de la démocratie indienne" et assuré qu'un "processus de dépouillement solide était en place".
Sur la base des 968 millions d'électeurs recensés par la commission, 66,3% des électeurs ont pris part au scrutin, soit une baisse d'un point de pourcentage par rapport aux 67,4% de participation aux élections générales de 2019.