Un pays bien ancré scientifiquement
"Ne la sous-estimez pas parce que c'est une mission bon marché et pionnière", prévenait récemment le journaliste scientifique indien Pallava Bagla. Comme le rappelle Alain Dupas, le programme spatial indien, commencé en 1963, est bien installé, possède de très bonnes technologies et est solide sur le plan scientifique : "L'Inde a développé des lanceurs, des satellites de télécommunication, d'observation de la Terre et météorologiques. Elle les utilise de manière remarquable pour aider son économie. Ce qui est nouveau ces dernières années, c'est qu'elle a décidé d'entreprendre des missions plus ambitieuses, moins orientées vers des applications pratiques : elle a en particulier lancé et fait fonctionner une sonde en orbite autour de la Lune, qui a très bien marché, et prépare même une capsule pour envoyer des hommes dans l'espace."
Et de rappeler que le projet a été monté en à peine plus d'un an, "ce qui prouve qu'ils sont très réactifs". Un laps de temps qui, pour Denis Moura, participe également du faible coût de la mission.
L'objectif Mars est en lui-même délicat : il faut placer la sonde sur la bonne trajectoire, parvenir à la placer en orbite, pouvoir communiquer avec elle à très grande distance, ce qui induit un décalage de plusieurs minutes entre entre l'ordre donné au satellite et sa réaction, dans des situations parfois délicates. Ce qu'aucun pays émergent n'a encore fait.